Finlande

Helsinki

Synagogue d’Helsinki. Photo de Jurek Durczak – Wikipedia

Île forteresse en face d’Helsinki, Suomenlinna accueille le premier lieu de prière juif. En fonction de l’évolution juridique, un décret datant de 1869 et la lettre du Sénat de 1876, les soldats démobilisés se virent autoriser à travailler dans le civil, notamment dans le secteur du commerce.

La ville d’Helsinki fit don en 1900 d’une parcelle de terrain à la communauté juive. Elle se situe sur la rue Malminkatu. Un quartier où habitent alors une bonne partie des juifs de la ville. Ils prirent la décision de s’y installer, principalement autour du marché où ils purent vendre des habits de seconde main. C’était alors une des seules activités professionnelles autorisées aux juifs au 19e siècle.

Dans les années 1880 et 1890, la plupart des juifs travaillaient dans la vente de vêtements et de fruits sur le marché narinkka. En 1870, le marché narinkka se déplace à la Place Simo (signifiant Siméon). Ce marché se trouve dans le quartier de Kamppi qui accueillit également la synagogue en 1906. Avant d’avoir une synagogue officielle, les prières se déroulèrent dans les années 1830 au Viapori Beth Midrash puis quarante plus tard dans la Villa Langen. Le marché narinkka fermera définitivement ses portes en 1931.

La  nouvelle synagogue d’Helsinki, célèbre pour sa coupole de style byzantin, a été construite par l’architecte Jac Ahrenberg en 1906. Vingt ans plus tard, elle fut agrandie. Depuis, la synagogue peut accueillir jusqu’à 600 personnes, assises autour de la bimah qui occupe le centre et au-dessus de laquelle on trouve un magnifique chandelier. Construite sur trois étages, dans un style proche de celui de la plupart des synagogues de l’époque, avec des fenêtres symétriques au centre. Et sur les côtés, trois petites fenêtres rondes avec des maguen david.

Synagogue d’Helsinki. Photo de Sofia Ek – Wikipedia

Dans les années 1920-1930, la  Bibliothèque Nationale de Finlande accueillit de nombreuses œuvres en yiddish publiées pendant les dernières décennies de l’Empire russe. La communauté proposait également à l’époque de nombreuses représentations théâtrales en yiddish.

En 1967 fut construit un centre communautaire jouxtant la synagogue. Y sont mis à disposition de quoi permettre une vie juive pour les membres de la communauté. Parmi ces services : une école juive, des salles de cours et de conférences, un auditorium, une maison de retraite et un mikvé. Le centre communautaire comprend aussi une bibliothèque juive de 5000 volumes.

Bibliothèque Nationale de Finlande. Photo de Vestman – Wikipedia

On peut y voir un ornement de sefer Torah en cuivre provenant de la première synagogue de la ville, construite en bois en 1840. Le centre héberge la chorale Hazamir (fondée en 1917), qui s’est déjà produite au Centre culturel finlandais de Paris, le magazine bi-mensuel Ha-Kehila et toutes les organisations juives de Finlande.

La ville compte deux cimetières juifs se trouvant dans le lieu de la ville réunissant la plupart des tombes. Un ancien cimetière construit dans les années 1840 et un nouveau cimetière en 1895. Le premier étant fermé et le second actuellement utilisé par les juifs de Finlande.

Aujourd’hui, la synagogue d’Helsinki accueille régulièrement quelques dizaines de fidèles lors des cérémonies et prépare des repas végétariens pour le shabbat qui y est célébré. La plupart des juifs de Finlande étant végétariens. La synagogue est d’obédience orthodoxe bien que la plupart des juifs d’Helsinki soient peu pratiquants. Les prières du matin sont célébrées dans une petite salle de la synagogue.

Les quelques dizaines de membres du mouvement libéral n’ont pas de lieu de culte et sont rattachés à la communauté libérale de Copenhague. Le yiddish expérimente un renouveau à Helsinki, notamment grâce aux rendez-vous internationaux de Limud (écrit Limmud en anglais et Limoud en français).