La présence juive dans la très ancienne ville de Tarazona date au moins du 12e siècle. Si ancienne, qu’elle pourrait même avoir été présente à l’époque romaine.
Cette présence se développa surtout au siècle suivant. La localisation de la ville, jouxtant la Navarre et la Castille, participa à son essor commercial et stratégique.
La communauté juive de Tarazona fut une des plus importantes du royaume d’Aragon, y jouissant de longues périodes de prospérité, avec certaines grandes familles tels les Portella. La figure centrale fut Moshe de Portella, financier auprès du roi d’Aragon et dont une association porte le nom aujourd’hui, faisant des recherches sur le patrimoine culturel juif de la ville.
Cette évolution se matérialisa à tel point, qu’il y avait deux quartiers juifs, l’un précédant l’autre dans le temps. Chacun disposant d’une synagogue. L’ancien quartier se situait entre les rues Rua Alta et Conde. Une rue du quartier porte encore le nom de « rue des Juifs ». On y trouve également la façade subsistante de la synagogue. Le quartier le plus récent se trouvait près de la rue Aires . Un cimetière juif se situait à proximité de ces quartiers.
La situation des juifs de Tarazona évolua quelque peu différemment à la fin du 14e siècle et au début du 15e comparée à celle des autres villes espagnoles. Ils bénéficièrent même d’une protection officielle décrétée par les autorités municipales et une période de prospérité sous Alfonso V et Juan II dans les années 1430 et 1440. Cela avant l’inévitable Inquisition décrétée par le pouvoir central en 1492.
Une soixantaine de documents médiévaux en hébreu ayant été trouvé à Tarazona au tournant du 21e siècle développa les recherches locales. Un festival sur le retour des séfarades à Tarazona fut organisé par la suite.
Sources : Encyclopaedia Judaica, Redjuderias.org, Jta.org