Luxembourg

Ancienne synagogue de Luxembourg détruite pendant la guerre.

Les premiers documents qui attestent de la présence des juifs au Luxembourg datent de 1276, lorsqu’un acte mentionne la religion juive d’Henri de Luxembourg. Les juifs auraient habité à l’époque la vallée de la Pétrusse.

Des persécutions entraînant dans certains cas la mort se déroulèrent suite à des accusations d’empoisonnement des puits pendant l’épidémie de la peste de 1348. Les juifs qui survivent à ces persécutions fuient le pays, dont ils sont officiellement expulsés en 1391. Quelques familles tentent de rester à Luxembourg et Echternach, mais, en 1532, l’Edit de Charles Quint met fin à ces espoirs.

Dans l’esprit émancipateur de la Révolution française, le Luxembourg, conquis par la France, applique les directives impériales. Ainsi, le 14 juillet 1795, les taxes discriminatoires imposées aux juifs et les limitations géographiques sont abolies par décret.

Un recensement du début du 19e siècle permet d’affirmer que 75 juifs habitent au Luxembourg. Une moyenne d’âge assez jeune. Ils sont principalement issus de villages de la Moselle et de la Sarre. Des gens attirés par l’espoir de pouvoir travailler dans le domaine du commerce ou de l’artisanat et de pouvoir exercer le culte.

Deux personnages symbolisent l’enracinement des juifs sur le territoire luxembourgeois. Tout d’abord, Jean Baptiste Lacoste (1753 – 1821), avocat et ancien député du Cantal à la Convention. Il est nommé préfet au Luxembourg et en compagnie du Conseil Municipal et du Procureur impérial, ils attestent auprès du Tribunal de première instance que « la conduite civile et politique était exempte de tout reproche et que la surveillance de la police ne rencontrait aucun sujet de plainte particulière contre eux, ce qui est un témoignage constant de leur moralité ».

Synagogue de Luxembourg. Photo de Cayembe – Wikipedia

L’autre figure marquante est Pinhas Godchaux. Né en 1771, et issu d’une famille messine et ayant parmi ses ancêtres le Maharal de Prague, Pinhas Godchaux s’installe au Luxembourg en 1798. Graduellement il devient le dirigeant de la communauté juive, d’abord rattachée au Consistoire de Trêves puis à celui de Maastricht.

Dès 1815, les juifs, venant en grande partie d’Allemagne et de Lorraine, s’établissent successivement dans d’autres villes : Arlon (ville luxembourgeoise jusqu’en 1839), Ettelbruck, Grevenmacher, Mertert, Dalheim, Echternach, Grosbous, Erpeldange, Frisange, Schengen et Esch.

L’inauguration de la première synagogue du Luxembourg se déroule en 1823, dans la rue du Petit Séminaire. Suite à la venue d’autres familles juives d’Alsace et de Lorraine lors de la guerre de 1870, la communauté obtient le droit de construire une deuxième synagogue, inaugurée le 28 septembre 1894 par le rabbin Isaac Blumenstein et le président du Consistoire Louis Godchaux y accueillant ce jour-là les hautes autorités luxembourgeoises. Durant ce siècle, les villes d’Ettelbruck, Mondorf et Esch construiront également chacune une synagogue.

Synagogue de Luxembourg. Photo de Sultan Edjingo – Wikipedia

Clausen Malakoff, créé en en 1817, est le premier cimetière juif luxembourgeois. Il reste en fonction jusqu’en 1884, lorsque celui de  Bellevue lui succède.  Ettelbruck (1881), Grevenmacher (1900) et Esch-sur-Alzette (1905) permettent également la création de cimetières juifs.

Le Rabbin Samuel Hirsch est la grande figure juive intellectuelle de cette époque. Formé dans l’éminente communauté traditionnelle de Dessau, sa vision libérale du judaïsme, favorisant le tutoiement de l’approche philosophique juive et la pensée sociétale contemporaine, l’oblige à quitter l’institution. Bien qu’étant nommé Grand rabbin du Luxembourg de 1843 à 1866, il ne réussit pas à convaincre la communauté traditionaliste de son approche réformatrice. Il la partage ensuite à Philadelphie, inspirant profondément le courant libéral américain.

A cette époque, Samson et Guetschlick Godchaux, les neveux de Pinhas, révolutionnent le métier du tissage et la condition des travailleurs au 19e siècle. Une aventure économique qui démarre en 1823 par deux métiers à tisser dans une remise rue Philippe II. Déménageant à Schleifmuhl, l’entreprise développe son activité. Associée à la fin du siècle au fabricant Conrot, la famille emploie plus de 2000 ouvriers, dont la majorité à Schleifmuhl. L’évolution de la condition sociale se caractérise par la construction d’un village ouvrier avec des petites maisons à Hamm. Loin d’être une cité dortoir, ce village a sa propre chorale, une crèche et une école maternelle, un club de Kayak. Il organise des manifestations culturelles et surtout une société entraide et de secours mutuel, sorte de sécurité sociale avant l’heure. Le déclin s’amorcera après la Première Guerre mondiale. Les usines fermeront en 1939. Emile Godchaux, descendant de la famille et dernier directeur de l’entreprise, est déporté et mort à Theresienstadt en 1942.

Synagogue Esch sur Alzette. Photo de Aimelaime – Wikipedia

Dans l’entre-deux-guerres, de nombreux juifs d’Europe de l’Est fuyant la pauvreté et l’antisémitisme s’installent dans le grand-duché, encouragés par les appels d’offre dans les bassins miniers de la sidérurgie. Une immigration qui se poursuit avec la venue de juifs d’Allemagne et d’Autriche entre 1935 et 1940, suite à l’application des lois de Nuremberg.

Le 10 mai 1940, le Luxembourg est envahi pas l’armée allemande. Ses 4000 juifs subissent les persécutions du chef nazi de l’administration civile envoyé par Berlin. Les synagogues de Luxembourg et Esch sur Alzette sont détruites.

Une période marquée aussi par le courage d’une poignée d’hommes qui réussissent à organiser l’évasion des juifs du Luxembourg. Le Grand Rabbin Serebrenik est aidé par un officier de la Wehrmacht responsable du bureau des passeports, Franz von Hoiningen Huene (François Heisbourg raconte cette période dans le livre « Cet étrange nazi qui sauva mon père »), le chargé d’affaires américain George Platt Waller et par l’ex-président du Consistoire, Albert Nussbaum. Ce dernier organise un réseau complexe à partir de Lisbonne, financé par l’organisation américaine JDC. Laquelle permet à de nombreux juifs luxembourgeois, mais aussi belges, allemands et européens de l’Est d’embarquer pour les Etats-Unis, le Brésil et d’autres destinations d’Amérique latine comme Cuba, la Jamaïque ou le Venezuela.

Synagogue Esch sur Alzette. Photo de FLLL – Wikipedia

Victor Bodson, ancien ministre de la Justice, sauve des juifs en les aidant à fuir le pays. Notamment par la rivière Sauer à côté de laquelle il habite et qui marque la frontière entre l’Allemagne et le Luxembourg. Pour son courage, il sera ensuite nommé Juste parmi les Nations.

Suite à la Libération le 9 septembre 1944, les 1500 juifs luxembourgeois qui survécurent reconstruisent la communauté, grâce notamment à l’aide du gouvernement. Les architectes Victor Engels et René Maillet construisent un bâtiment qui sert à la fois de lieu de culte et de centre communautaire. L’inauguration se déroule le 28 juin 1953, en présence de SAR le grand-duc héritier Jean, des hautes autorités de la Ville et de l’Etat et de nombreux rabbins parmi lesquels le Grand Rabbin de France Jacob Kaplan. Le Grand Rabbin Lehrmann consacre la  synagogue, au cours d’une cérémonie solennelle présidée par le Président du Consistoire, Edmond Marx.

Un an plus tard, Esch-sur-Alzette accueille une  synagogue également. De courant libéral, elle se trouve sur la rue du Canal. Un immeuble construit dans le même style que la synagogue de la ville construite en 1899 et détruite pendant la guerre. On y remarque tout particulièrement ses grands vitraux. On peut également visiter l’ancienne synagogue de  Mondorf-les-Bains qui est aujourd’hui un centre culturel.

La synagogue d’Ettelbruck, cédée par le Consistoire de Luxembourg à la ville d’Ettelbruck, qui en a fait un Centre de Culture et de Rencontre, abritera bientôt un musée du Judaïsme luxembourgeois.

Rencontre avec David Weis, Président de la Communauté juive libérale de Luxembourg

Jguideeurope : Pouvez-vous nous parler des récents événements culturels organisés à Esch en 2022 ?

David Weis : Au début de l’année, nous avons préparé un Seder TuBiShevat d’inspiration israélienne. Nous avons coorganisé les commémorations nationales de l’IHRD sur la place de la synagogue à Esch en janvier. Pour Pourim, nous avons fait une lecture en ligne de la Megillah en plusieurs langues. Le Yom Hashoah, nous avons eu une présentation de Maître François Moyse sur l’accord sur les spoliations, l’accord déterminant comment les juifs non luxembourgeois qui sont morts ou ont souffert pendant la Seconde Guerre mondiale au Luxembourg peuvent recevoir une compensation de l’État luxembourgeois. Pour Yom Haatzmaut, nous avons organisé un BBQ et un débat sur le sionisme progressif qui ont attiré beaucoup de monde. Shavuot a également été marqué par un dîner communautaire et un programme Tikkun Leyl Shavuot varié.

Comment la culture juive est-elle partagée par les autorités locales ?

Nous nous coordonnons pleinement avec les autorités locales et partageons nos événements respectifs. Ils sont annoncés dans toute communication officielle.

Quels événements seront présentés en 2022-3 ?

Nous prévoyons quelques événements portes ouvertes, des danses israéliennes, des concerts de hazanout, des conférences et des visites de musées. Pour des informations plus récentes, visitez www.jewish.lu ou notre page Facebook. 2023 sera une année très spéciale car nous espérons lancer notre premier événement Limmud Luxembourg, dans le cadre du projet « Memories’ future » de Limmud Europe, qui est financé par l’Union européenne.

Le Docteur Emmanuel Bulz marque fortement la période contemporaine du judaïsme luxembourgeois. Grand rabbin de 1958 à 1990, il oeuvre sans cesse pour un rapprochement avec le monde non juif et plus particulièrement la société civile luxembourgeoise. Cela, en partageant une connaissance du judaïsme et une démythification de certaines idées reçues. Joseph Sayag lui succède, puis Alain Nacache, Grand rabbin depuis 2011.

Mondorf-les-Bains synagogue. Photo de Cayambe – Wikipedia

Le travail d’historiens tels Serge Hoffmann, Paul Dostert et Denis Scuto, ainsi que l’action politique du député Ben Fayot permirent une étude précise de l’histoire des juifs luxembourgeois pendant la Shoah. Ce qui déboucha le 10 février 2015, sur la présentation par Vincent Artuso de son rapport « La question juive au Luxembourg, 1933-1941.L’Etat luxembourgeois face aux persécutions antisémites nazies ».

Le 11 mai 2015, la décision est prise d’ériger un monument destiné à commémorer les victimes de la Shoah. Un  mémorial qui se trouve en un lieu central de la ville, à l’ombre de la cathédrale et de la première synagogue, tout près de la Gölle Fraa. Il est inauguré la 17 juin 2018 en présence du Grand-Duc Henri, de la Grande Duchesse Maria Teresa et des autorités politiques nationales et municipales. Une oeuvre sculptée dans le granit rose par l’artiste et rescapé Shelomo Selinger, proche de la Gëlle Fra, symbole de la liberté et de la résistance du peuple luxembourgeois.

Musée national de la Résistance, Esch sur Alzette. Photo de Cayambe – Wikipedia

La Fondation Luxembourgeoise pour la Mémoire de la Shoah (FLMS) est créée en 2018. Une structure qui se donne pour mission de perpétuer la mémoire de la Shoah mais aussi de tous les autres crimes contre l’Humanité. Elle lutte aussi de manière préventive par l’organisation de programmes contre le racisme, le révisionnisme et le négationnisme. Revanche historique, puisque le lieu se situe à l’emplacement de l’ancien Quartier général de la Gestapo.

Autre lieu intéressant à visiter,  le Musée national de la Résistance situé à Esch. Il retrace cette histoire au Luxembourg pendant la guerre. Des photos, objets et œuvres d’art sont présentés au public.

Rencontre avec Claude Marx, ancien président du Consistoire israélite de Luxembourg.

Jguideeurope : L’Association Memoshoah a consacré une exposition au sauvetage des juifs luxembourgeois vers le Portugal et la traversée atlantique. Comment s’organisa ce sauvetage de manière logistique ?

Claude Marx : Le 10 mai 1940, lors de l’invasion du Grand-Duché de Luxembourg par l’armée allemande, la Communauté juive était composée de 1000 Luxembourgeois et d’environ 3000 juifs étrangers, essentiellement des réfugiés allemands et autrichiens. 45000 personnes fuient le pays dont 1500 environ appartiennent à la communauté juive. Beaucoup de ces immigrés allemands, autrichiens et apatrides qui n’ont pu fuir vont chercher par tous les moyens à gagner des cieux plus cléments.

Un projet d’évacuation fut imaginé en juillet par l’association de plusieurs personnes : le Grand-rabbin Robert Serebrenik, Albert Nussbaum, un commerçant juif et Président du Consistoire et le baron Franz von Hoiningen Huene, un officier allemand, antinazi notoire et responsable du bureau des passeports, put être concrétisé le 8 août 1940.

Entre août et octobre, de vrais et de faux visas achetés très chers par le Consistoire permettent, grâce à des laisser-passer délivrés par von Hoiningen, à plusieurs centaines de réfugiés de traverser la France, puis l’Espagne, et d’aboutir enfin au Portugal d’où ils auront la possibilité d’embarquer vers l’Amérique du sud, la république dominicaine ou les Etats-Unis.

Un convoi parti le 7 novembre 1940 avec 293 juifs fut arrêté à Vilar Formoso, ville frontière entre l’Espagne et le Portugal, les garde-frontières portugais ayant découvert à bord des SS en uniforme et armés. Le convoi dut rebrousser chemin vers le France après 10 jours passés à l’arrêt sur une voie de garage avec interdiction pour les passagers d’en descendre.

En dépit de cet incident, 7 convois furent encore organisés permettant à plusieurs centaines de réfugiés d’échapper à la mort. Le 20 mai 1941, le Grand-rabbin Serebrenik fut informé par von Hoiningen qu’il était désigné « for liquidation » ainsi qu’il le formule sobrement dans son mémorandum. Il accompagna le 26 mai 1941 un convoi à destination de Lisbonne et put embarquer pour New-York. Le 15 octobre 1941, un dernier convoi de 132 personnes quittait Luxembourg. Il était temps : le 16 novembre 1941, le premier transport allemand en direction de l’Est emportait 323 juifs déportés vers Litzmannstadt.

 

Estimez-vous qu’il y a eu une évolution importante au Luxembourg dans l’approche de l’histoire des juifs ?

Ce n’est qu’à partir de la conquête et de l’annexion par la France en 1795 du Duché, qui devient alors le département des forêts, que la nouvelle législation accordant la citoyenneté aux juifs permet à quelques familles de s’installer au Luxembourg. Un personnage venu de Lorraine, Pinhas Godchaux, intelligent et cultivé, a la confiance, l’estime et la considération tant des autorités que de la communauté juive. Son charisme et ses relations vont permettre une rapide amélioration des conditions économiques de la Communauté juive. Quant aux observations portées sur la moralité des personnes, elles sont particulièrement flatteuses (« vit de son commerce en honnête homme », « mérite la confiance publique », etc). Grand rabbin de Luxembourg au 19ème siècle, Samuel Hirsch, promoteur d’une ligne de réforme radicale du judaïsme et qui appartient à une loge maçonnique luxembourgeoise, inaugure une période nouvelle qui va permettre à certains intellectuels, industriels et financiers de nouer au travers de la maçonnerie, des liens constructifs à travers l’Europe. A la même époque, la famille Godchaux va construire à Luxembourg un empire industriel inaugurant des lois sociales favorables aux ouvriers, ce qui va considérablement favoriser l’attitude de la société luxembourgeoise à l’égard des juifs.

ancienne synagogue

Les rabbins qui se sont succédés après la guerre ont contribué de manière importante aux bonnes relations entre Société civile luxembourgeoise et Communauté juive. Il faut citer plus particulièrement Charles Lehrmann, docteur en philosophie et licencié-es lettres, convaincu de la nécessité de faire connaitre à ses contemporains non-juifs ce qu’est le judaïsme, et qui a permis par ses causeries radiophoniques d’apporter un autre regard sur la Communauté juive. A partir de 1958, c’est au Grand Rabbin Emmanuel Bulz qu’incombe la charge pastorale à la tête de la Communauté juive de Luxembourg. Prodigieusement cultivé, grand résistant durant la guerre, Emmanuel Bulz concentre ses efforts sur le dialogue judéo-chrétien. Ses discours, ses conférences et ses émissions radiophoniques sur des sujets très divers lui valent le respect et l’admiration de larges couches de la population luxembourgeoise. L’engagement du Dr Bulz en faveur d’une plus grande fraternité, son travail pour le dialogue inter-religieux sont encore très présents dans la mémoire luxembourgeoise et rejaillissent sur la communauté juive.

Comment fut prise la décision de reconstruire les synagogues de Luxembourg et d’Esch ?

Au lendemain de la Seconde Guerre mondiale, la Communauté juive de Luxembourg est exsangue : un tiers de sa population au 10 mai 1940 a disparu dans la tourmente. Pour ceux qui, cachés quelque part en Europe ont survécu, pour d’autres ayant émigré au-delà des mers et qui reviennent au pays, la préoccupation essentielle, dans un pays dévasté par la guerre où se règlent les comptes entre patriotes et collaborateurs du régime nazi, est de reconstruire une vie familiale et professionnelle, de retrouver ses marques.

Les synagogues de Luxembourg et d’Esch ayant été détruites par les nazis, un Consistoire rapidement constitué avec à sa tête M. Edmond Marx, vice-Président du Consistoire d’avant-guerre, s’attelle à la tâche de retrouver un Centre religieux. L’Etat est prêt à apporter son aide, mais au vu des destructions l’on est dans l’urgence et le projet religieux n’est pas prioritaire. Les négociations portant sur un nouvel emplacement, l’établissement des plans et le financement vont durer 8 ans. Durant cette période transitoire, une salle permettant d’exercer le culte avait été louée dans le bâtiment de la Bourse. La synagogue, résolument moderne et conçue pour servir également de Centre Administratif fut inaugurée le 28 juin 1953.

A Esch sur Alzette, c’est également dans un style très moderne, ornée de superbes vitraux, qu’avec l’aide financière de l’Etat, de la commune et de l’Office des dommages de guerre a été reconstruite la synagogue inaugurée le 17 octobre 1954.

Ancienne synagogue. Tableau de l’artiste luxembourgeois Guido Oppenheim (1862-1942).

Pouvez-vous nous parler de votre projet concernant le patrimoine culturel juif en association avec le Ministère de la Culture luxembourgeois dans la zone UNESCO ?

Depuis 1994 déjà, la forteresse de la Ville de Luxembourg et ses vieux quartiers font partie du patrimoine culturel de l’UNESCO. En collaboration avec le Consistoire israélite, un projet d’itinéraire du patrimoine juif devrait prochainement mettre en valeur le passé historique de la communauté juive, parler des entreprises juives, et de l’impact social de cette communauté. Le but visé de la promenade sera de montrer que l’histoire de la communauté juive fait partie intégrante de celle du pays et représente un élément important du patrimoine mondial de l’UNESCO. Les visites se proposent de rappeler à quel point la présence juive représente un enrichissement culturel et entrepreneurial pour la société.

Des personnalités célèbres issues de la Communauté juive, des magasins, des monuments, des lieux commémoratifs seront évoqués lors de cette visite guidée par l’application Izi travel en français, allemand, néerlandais, anglais et luxembourgeois. Le monument « Kaddish » réalisé par l’artiste franco-israélien Shelomo Selinger, constituera l’un des points forts de cette visite.