Suède

La Grande synagogue de Stockholm. Photo de I99pema – Wikipedia

Il y a aujourd’hui près de 15000 juifs suédois. La plupart vivent à Stockholm. Les autres communautés sont principalement situées à Malmo, Goteborg, Lund, Helsingborg, Boras et Uppsala.

Des synagogues sont présentes dans les trois premières villes du pays. Et des cimetières juifs à Gotand, Kalmar, Karlkrona, Karlstad, Larbro, Norrkoping et Sundsvall.

Bien que la présence de juifs en Suède est bien antérieure, notamment à Goteborg et Stockholm, une communauté n’y fut établie que dans les années 1770. Aaron Isaacs, graveur d’origine allemande s’établissant à Stockholm, fut le premier juif à être autorisé à y vivre en tant que tel à cette époque, sans être obligé de se convertir au christianisme.

Synagogue de Malmo. Photo de François Polito – Wikipedia

L’île de Marstrand, située à proximité de Goteborg, autorisa la venue de populations d’autres pays ou autres religions. Dans cet élan, la ville de Goteborg autorisa en 1782 l’installation de juifs.

Les autres villes qui autorisèrent leur venue furent Norrkoping et Karlskorna. En cette même année fut accordée la permission de construire des synagogues dans ces villes.

En 1840, on estime à 900 le nombre de juifs suédois. A cette époque, le Roi Charles XIV accorda de nombreux droits civils aux juifs. Une fois cette l’accès à la citoyenneté et aux droits égaux, les juifs rencontrèrent rarement de l’antisémitisme.

Raoul Wallenberg. Photo des archives de l’USHMM

Cette évolution motiva la venue de juifs de pays voisins, plus inquiets pour leur sort, notamment de Russie et de Pologne. Ainsi, la population juive de Suède augmenta pour atteindre le nombre de 6500 en 1920.

Dans la période de l’entre-deux-guerres, des mesures plus restrictives furent mises en œuvre pour limiter l’immigration juive. De 1933 au début de la guerre, seuls 3000 juifs furent autorisés à s’y installer, principalement d’Allemagne, d’Autriche puis de Tchécoslovaquie, les lieux conquis par le régime nazis.

Néanmoins, pendant la Seconde Guerre mondiale, de nombreux Suédois s’impliquèrent dans le sauvetage des juifs. En 1942, 900 juifs norvégiens obtinrent la permission de s’installer en Suède. Et bien sûr les deux célèbres opérations de sauvetage.

Tout d’abord celle des 8000 juifs danois qui y trouvèrent asile grâce au courage de la population de leur pays. Puis, les vaillants efforts menés par le diplomate suédois Raoul Wallenberg qui permirent de sauver des milliers de juifs hongrois. Il faut néanmoins mentionner que certaines entreprises suédoises adoptèrent une autre attitude et commercèrent avec l’Allemagne.

Synagogue de Norrkoping. Photo de Harri Blomberg -Wikipedia

La communauté juive se développa après la guerre, notamment grâce à l’arrivée de juifs de pays communistes, principalement de Pologne et de Tchécoslovaquie.

Mais dès la fin des années 1980, des discours et attaques néo-nazies et islamistes contre les juifs se propagèrent. Ce qui encouragea les institutions politiques suédoises de mettre en place des projets éducatifs pour combattre les préjugés antisémites et racistes. Notamment grâce à l’Université d’Uppsala.

Ce qui n’empêcha pas la montée des attaques antisémites dans tout le pays, en forte hausse dans les années 2010. Qu’il s’agisse de l’attaque aux cocktails Molotov par des islamistes de la synagogue de Stockholm.

Musée juif de Stockholm. Photo de Frankie Fouganthin – Wikipedia

Un an plus tard, ce fut la maison d’un politicien juif de Lund qui fut brûlée. D’où la décision du Premier ministre Stefan Lofven d’ajouter d’autres programmes éducatifs mais aussi d’augmenter les peines encourues pour antisémitisme.

En 2017, lors d’une manifestation islamiste à Helsingborg, de violents slogans antisémites furent prononcés sous couvert « d’antisionisme ». A Umea, un centre culturel juif fut fermé en 2017 suite au vandalisme subit à son local et les nombreuses menaces reçues. A Norrkoping, lors des célébrations de Pessah en 2021, des poupées ensanglantées furent accrochées sur la synagogue…