Au nom slave se référant aux anciennes forteresses de la ville, Gradisca possède encore de nombreux bâtiments témoins des différentes influences régionales et historiques. La présence juive date probablement du 16e siècle.
Parmi les familles célèbres, il y a les Morpurgo, qui s’illustrèrent dans la banque mais aussi dans l’interprétation des textes bibliques, la philologie et la médecine. Néanmoins, les droits octroyés aux juifs de la ville furent graduellement contestés et en 1769 ils durent s’installer dans un ghetto, principalement suite à des jalousies d’autres populations.
Le ghetto se situait dans le Giardino, situé près du verger du Séminaire du Monte di Pieta. Huit maisons y furent construites, ainsi qu’une synagogue et une usine de fils de soie. La synagogue fut inaugurée en 1769, l’année d’entrée au ghetto. La rue principale du ghetto Via Del Tempio Israelitico est aujourd’hui nommée Via Petrarca. La synagogue était située au numéro 5 de cette rue. Quelques traces architecturales demeurent sur des immeubles de cette rue.
La ségrégation fut terminée lors du règne de Joseph II puis définitivement abolie par l’arrivée des Français en 1797. La synagogue, ainsi qu’une grande partie du ghetto et des murailles furent détruits pendant la Première Guerre mondiale. Des vestiges de ce ghetto se trouvent au Museo Documentario , qui accueille également des documents anciens parmi lesquels des cartes et ketouboth.
La communauté juive avait atteint à son maximum, en 1857, 135 personnes. Ils avaient pu intégrer différentes activités professionnelles, notamment dans l’industrie de la soie. Les mesures d’urbanisme et le changement graduel de Gradisca, qui fut un haut lieu de culture pendant des siècles, suscité de nombreux départs. Ainsi, en 1895, il n’y avait plus que 29 juifs. La communauté fut rattachée à celle plus grande de Gorizia.
Un cimetière juif est situé au nord de l’autoroute qui relie Udine à Trieste. La plus vieille tombe parmi les 78 présentes date de 1805 et la plus récente de 1940.
Sources : Jewish Itineraries (de Silvio G. Cusin et Pier Cesare Ioly Zorattini)