Rencontre avec Marta Puig Quixal, Directrice générale de Caminos de Sefarad
Jguideeurope : Quelle est la mission principale des Caminos de Sefarad ?
Marta Puig Quixal : Une action coordonnée entre de nombreuses villes de toute l’Espagne pour récupérer les traces de la culture sépharade. Une culture essentielle au sein de nos différentes racines mais qui, malgré cette réalité, reste la plus méconnue. Par conséquent, la mission principale se concentre sur la recherche de notre propre histoire espagnole à travers l’histoire des familles qui ont vécu dans les villes.
Une autre mission clé est de se connecter physiquement et émotionnellement avec les sépharades du monde entier. Ceux qui ont maintenu cette culture et cette tradition en vie pendant les cinq siècles où elles étaient cachées et oubliées.
Quel sera le thème principal de cette année et quels événements sont organisés autour de celui-ci ?
Nous avons développé trois grands axes de travail : Premièrement, la conception d’itinéraires culturels. Ce qui a été fait en préparant nos villes à être visitées, en marquant les lieux, en formant nos guides, en promouvant nos destinations. Ensuite, nous avons développé un projet éducatif, en fournissant des outils aux enseignants qui leur permettent d’avoir une idée simple mais efficace de qui étaient les sépharades. Enfin, nous concentrons nos efforts sur la présence culturelle. Celle-ci est encouragée par l’organisation d’événements culturels permanents, ce qui est un excellent moyen d’entrer en contact avec les citoyens espagnols. Il est probablement temps d’intensifier le travail institutionnel car nous sommes accidentellement devenus ceux qui représentent une culture par les lieux où ils ont vécu. Nous sommes les rues, les portes, les paysages de nombreuses familles diasporiques.
Pouvez-vous partager une anecdote personnelle à propos d’un événement précédent ?
Je préfère souligner à quel point mon travail est émotionnel et touchant, même pour un non-juif comme moi. Je me rends souvent à l’étranger, consacrant du temps et des efforts à des activités promotionnelles et culturelles. J’attends toujours avec impatience l’occasion de rencontrer les communautés sépharades, où qu’elles se trouvent. Je pense personnellement que la diaspora sépharade constitue l’un des événements historiques les plus incroyables de tous les temps. Et le sentiment d’appartenir à un lieu (l’Espagne) que les anciennes générations ont quitté, pardon, ont été forcées de quitter il y a des siècles, est incroyable.
Quel lieu particulier lié au patrimoine juif espagnol devrait, selon vous, être mieux connu ?
Il est impressionnant que plus de cinq siècles d’efforts pour effacer tout signe juif de notre patrimoine et de notre histoire n’aient pas suffi à décourager l’enthousiasme de la redécouverte par les Juifs. Si nous sommes tous d’accord pour dire que le patrimoine juif préservé aujourd’hui n’est pas l’un des plus impressionnants du point de vue de la préservation, nous devons admettre que les récits reliant toutes nos destinations le rendent très émotionnel, exotique. Tout cela devient très intéressant pour les visiteurs nationaux et étrangers. Chacun des 21 quartiers que nous avons récupérés mérite une visite, et tous devraient être mieux connus.