Récemment agrandi, le Musée national du judaïsme italien et de la Shoah (MEIS) propose une exposition sur les juifs au 20e siècle. Rencontre avec Rachel Silvera, directrice de la Communication au musée qui évoque avec nous également les prochaines Journées Européennes de la Culture Juive.
Jguideeurope : Participez-vous à l’EDJC ? Si oui, quels seront les événements organisés ?
Rachel Silvera : Nous participerons aux Journées européennes de la culture juive avec de nombreuses activités que nous sommes en train de planifier. En attendant, nous pouvons prévoir que l’entrée au musée sera gratuite pour tous et qu’il y aura des visites guidées thématiques de l’exposition « Les Juifs dans l’Italie du XXe siècle ». Il y aura ensuite une conférence intéressante qui reliera le thème de la journée, la famille, à l’histoire de l’art : les familles de la Bible seront racontées à travers des peintures célèbres à partir de la Renaissance. Nous conclurons comme d’habitude par un concert donné dans notre évocateur Jardin des questions.
Quelles sont les expositions présentées au musée ?
En ce moment, nous accueillons l’exposition « Les Juifs au XXe siècle ». Mario Toscano et Vittorio Bo ont conçu une exposition divisée en sept sections qui offrent un aperçu détaillé du XXe siècle à travers l’histoire, l’art et la vie quotidienne des Juifs italiens. Un projet qui montre comment cette minorité s’est intégrée dans la société italienne et leur sentiment d’appartenance nationale qui, à travers un processus tortueux, a d’abord impliqué l’acquisition de la citoyenneté, puis la perte et enfin la reconquête de leurs droits. L’exposition explore la période allant de la fin du XIXe siècle, après la destruction des ghettos, à l’aube du nouveau millénaire, en se concentrant sur des questions importantes pour le judaïsme contemporain. Elle aborde également la Shoah : le coup tragique des lois raciales de 1938, la persécution et la déportation des Juifs.
L’exposition est enrichie d’œuvres d’art contemporaines, de photographies provenant d’archives publiques et privées, de documents historiques et d’objets familiaux. Les nombreuses histoires recueillies vous feront découvrir et redécouvrir d’importants Juifs italiens, de l’art d’Olga et Corinna Modigliani aux toiles de Corrado Cagli, en passant par Antonietta Raphaël Mafai, Rudolf Levy et Emanuele Luzzati. Les visiteurs pourront également découvrir les contenus présentés dans la table tactile, un outil multimédia qui permet d’accéder à des études approfondies, des documents originaux et des premières éditions, et qui contribue à compléter le tableau de l’histoire culturelle du 20e siècle.
Avez-vous acquis de nouveaux objets ou documents ces deux dernières années ?
À la fin du mois de juillet, le parcours permanent « Juifs, une histoire italienne » s’enrichira de deux nouvelles acquisitions : il s’agit d’une paire de stèles-tours avec des inscriptions hébraïques produites à Vérone vers 1635 et appartenant à la famille Bassan. Le nom de famille Bassan provient de la ville italienne de Bassano del Grappa. Il s’agit de deux objets importants pour le musée car ils nous permettent d’expliquer les traditions et les rites funéraires du judaïsme mais aussi de parler des limitations imposées aux juifs pour les enterrements pendant la période de la Contre-Réforme.
Pouvez-vous nous présenter les nouvelles parties du musée ?
Pour l’instant, le musée n’a pas encore inauguré les deux bâtiments modernes prévus par le projet architectural, mais il est très actif dans la planification d’expositions et d’événements temporaires et dans la refonte de l’exposition permanente qui, dans environ un an, racontera l’histoire des Juifs italiens de l’âge romain à 1900. La prochaine exposition temporaire sera consacrée à la fête de Pourim et ouvrira ses portes en mars 2025. Nous avons également prévu un festival du livre juif, des activités pour les écoles et les familles, des concerts et bien d’autres choses encore !