Journées européennes de la culture juive / 2025

Béziers

Cette année, l’équipe enthousiaste de l’Association Mémoire Juive de Béziers innove encore dans son partage du patrimoine culturel juif biterrois. Rencontre avec sa directrice, Chantal Viotte-Rabinovitch, qui nous parle des Journées Européennes de la Culture Juive qui se dérouleront les samedi 20 et dimanche 21 septembre, au cœur des anciens quartiers juifs de Béziers.

Cuivres et livre de prières

Jguideeurope : Quel est le programme des Journées Européennes de la Culture Juive à Béziers ?

Chantal Viotte-Rabinovitch : Durant 2 jours, nous sommes présents de 10h à 18h à l’hôtel de Cassagne, au porche de la rue du Soleil, devant la cathédrale Saint-Nazaire et à l’entrée de la rue de la Petite Jérusalem, pour des visites semi-guidées en costumes du Moyen Âge.

Les anciens quartiers juifs de Béziers vous livreront leurs secrets d’histoire.

Point de départ : centre biterrois du Judaïsme, 19 place Pierre Sémard (derrière les Halles). Paul vous accueillera pour vous présenter l’hôtel de Cassagne et vous remettre le plan de la visite.

Au porche de la rue du Soleil : Chantal, Fabrice et Sébastien évoqueront pour vous l’âge d’or des juifs de Béziers et vous feront visiter le quartier de l’ancien bourg Saint Louis.

Rue de la petite Jérusalem : Vous franchirez l’ancien Portale Judaicorum (le portail des juifs) pour découvrir, avec Alain et Nina, la Juderia et tous ses secrets d’histoire.

Devant la cathédrale Saint-Nazaire : Marie-Thérèse et Sarah vous raconteront l’histoire mouvementée des relations entre l’Eglise et la Synagogue. Vous découvrirez la cathédrale comme vous ne l’avez jamais vue !

Dessous de plat

Nous proposons, en marge de ces journées, une visite spécialement dédiée aux scolaires, sur le thème « Patrimoine et Tolérance » le 19 septembre. L’actualité met régulièrement en lumière le besoin de travailler avec les jeunes autour de l’éducation à la Tolérance.

L’objectif de cette visite est de permettre aux jeunes de comprendre, à travers l’histoire des juifs de Béziers inscrite dans ses pierres, les méfaits de l’intolérance et les vertus de la Tolérance.

Visite d’Elie Korchia

Au cours de cette visite, nous leur contons l’histoire de la communauté juive de Béziers, depuis son âge d’or sous la dynastie des Trencavel, jusqu’à l’expulsion de 1306, en passant par la redoutable croisade albigeoise et la mise à sac de Béziers, dans les lieux mêmes qui ont vu se dérouler cette histoire.

Les vestiges des anciens quartiers juifs servent de support pédagogique à cette narration historique. Afin de rendre cette visite la plus attractive possible, elle est théâtralisée, ce qui permet un côté humoristique et facétieux tout en restant enrichissant et pédagogique. Nous pouvons recevoir une classe le matin et une classe l’après-midi.

Plat à hallot

Quels sont les autres événements culturels prévus prochainement ?

Le dimanche 29 juin à 14h – Salon de réception de l’hôtel de Cassagne

Richard Atlan viendra présenter et dédicacer son livre : Les Atlan… ceux de Bougie. Ce livre nous plonge dans son enfance paisible avant les bouleversements de la guerre d’Algérie, au sein de la communauté juive berbère de Bougie. Des portraits attachants, chaleureux, drôles et hauts en couleur. Une coexistence pacifique et mêlée avec les frères kabyles et chrétiens, jusqu’au déchirement de 1962.

Avec la présence exceptionnelle de Françoise Flore Bata Atlan, artiste chanteuse lyrique de musique sépharade et arabo-andalouse.

Hanoukia

Le jeudi 16 octobre à 14h – Auditorium de la Médiathèque André Malraux. Projection du film La résistante et l’enfant 

Né en 1937, Jean Golgevit est le fils d’une rescapée d’Auschwitz. Il a échappé à la déportation grâce à sa mère qui avait réussi à le cacher chez une famille de Château-Thierry (Aisne), alors qu’il n’avait que 5 ans.

En 2024 Jean Barat a réalisé un documentaire, « La résistante et l’enfant », qui raconte leur histoire. Jean Golgevit viendra présenter le film et animer une rencontre avec le public.

Le dimanche 9 novembre à 14h – Salon de réception de l’hôtel de Cassagne

Haïm Musicant, journaliste, écrivain, politologue, ancien directeur général du CRIF et du Bnai Brith Europe, viendra présenter et dédicacer son livre « Héros du 7 octobre », dans lequel il brosse le portrait de 50 anonymes qui, ce jour-là, ont pris des risques inouïs pour sauver des vies au péril de la leur. Il fera également le point sur la situation en Israël.

Plat céramique

Pouvez-vous nous parler des travaux effectués récemment dans le musée et de la réaction du public ?

Ils ont remporté un très grand succès. Les gens sont émerveillés, ils ne s’attendent pas du tout à ce voyage dans le temps et l’espace !

Les 3 espaces remportent l’adhésion :

  • L’espace « sépharade » pour le petit salon marocain, les objets ramenés par les juifs de la communauté, notamment une belle collection de cuivre, et la robe de fiançailles de l’arrière-grand-mère de Nicole Abitbol, femme du président de la communauté, ainsi que sa photo, le jour de la cérémonie du hénné, ainsi que l’incroyable collection d’objets liturgiques, notamment de très anciennes hanoukiot au décor typique du Maghreb.
  • L’espace « salle à manger du rabbin » pour cette impression d’espace vivant où l’on a vraiment l’impression d’être invités à la table du rabbin, avec la table dressée et son décor changeant au rythme des fêtes juives. Celle de Pessah notamment, la dernière, qui a permis de présenter tous les éléments du seder, accompagnés d’une dégustation. Les gens qui sont venus pour une fête reviennent en principe pour toutes les autres.
  • L’espace ashkénaze, dédié à la destruction des juifs d’Europe touche le cœur des gens avec cet appartement figé dans le temps au moment de l’arrestation, les photos au mur de la famille avec les jours heureux, puis le contraste avec la tristesse des photos du ghetto. Les gens, particulièrement les juifs sont souvent émus aux larmes.

Cette année, nous avons accentué ce voyage dans le temps par une évocation sensorielle avec des musiques sépharades, ashkénazes mélancoliques au violon ou encore des chants de shabbat ou de fête, qui se déclenchent à l’entrée des gens dans l’espace. Des parfums y sont également associés, comme des parfums « argan du Maroc » ou encore des notes sucrées de vanille et de cannelle dans la salle à manger et dans l’espace ashkénaze une odeur de bougies qui viennent d’être soufflées.

Résultat : nous sommes les 1ᵉʳˢ au top 10 des musées à visiter autour de Béziers et N°2 au classement des visites guidées proposées par l’office de Tourisme de l’agglomération !

Plat de Pessah

Pouvez-vous nous présenter des objets reçus récemment par le musée ?

  • La collection de cuivres que nous avons installée dans l’espace Maghreb.

C’est un don de la famille Melki, particulièrement touchant, car c’est une des rares choses qu’ils ont pu ramener en quittant précipitamment l’Algérie.

  • La collection Lotus international

Nous avons au musée une collection particulièrement attachante d’objets de culte fabriqués par Lotus International. C’est une société chinoise qui produisait pour les juifs d’Amérique des objets de culte pour toutes les fêtes, notamment, figurant d’adorables petits personnages représentant des juifs typiquement ashkénazes, dans un style naïf. Ils sont devenus rarissimes car la production a été arrêtée dans les années 50. Je passe des heures à les « traquer » sur le net. J’avais déjà notamment de très jolies hanoukiot. J’ai complété ma collection avec de nouveaux objets. Je te joins les photos.