Les Journées Européennes de la Culture Juive proposent un programme étonnant cette année, avec notamment un itinéraire narratif sur les traces des Juifs diasporiques. Rencontre avec Michaël Iancu, directeur de l’Institut Universitaire Maïmonide, Averroès, Thomas d’Aquin.

Jguideeurope : Quels sont les événements prévus pour les JECJ de Montpellier ?
Michaël Iancu : La traditionnelle visite de l’Ensemble synagogal médiéval de la rue de la Barralerie comprenant les composantes communautaires dont le Mikvé du XIIe, l’un des rares mikvaot européens mis à jour, l’emplacement de la Domus Helemosine (Maison de l’Aumone et Maison d’Etudes). Cette Journée s’inscrivant dans l’année des 25 ans, nous avons sollicité la conteuse Susana Azquinezer, afin qu’elle nous propose un itinéraire narratif sur les traces des Juifs diasporiques, entre Orient et Occident.
Quels autres rendez-vous culturels se dérouleront en automne ?
Nous sommes en train de mettre la touche finale à la programmation 2025-2026. Octobre, mois de l’ouverture, nous proposerons une table ronde sur « la Genèse de Montpellier » avec le Maire Michaël Delafosse, des archivistes et des universitaires. La date sera définie en octobre. Également une rencontre avec Elie Korchia, président du Consistoire Central Israélite de France le 29 octobre, à la salle Pétrarque. Ainsi qu’une rencontre avec Henri Peña-Ruiz sur la laïcité, dont la date est à définir.

L’Institut Maïmonide est un lieu important de rencontres interculturelles. Estimez-vous que c’est d’autant plus urgent de favoriser ces rencontres aujourd’hui ?
Oui, absolument ! Notre institut a su en un quart de siècle promouvoir le dialogue, l’échange et la connaissance. Le savoir est l’ADN de l’institut, l’ADN de Montpellier.
Nous allons aller plus loin. La Ville de Montpellier et son Maire Michaël Delafosse, le Consistoire Central Israélite de France avec Elie Korchia, le Consistoire régional avec Alain Zylberman et moi-même, sommes en train de travailler à un musée du Judaïsme à Montpellier : un centre d’interprétation sur l’histoire glorieuse des Juifs d’Occitanie. Haut lieu de la mémoire hébraïque euro-méditerranéenne, attestée depuis des temps immémoriaux, la Provintzia (Languedoc-Provenve) n’a-t-elle pas abrité des petites Jérusalem, attestées par Benjamin de Tudèle, voyageur itinérant de Navarre en Espagne, dans son Sefer ha-massot ? N’est-ce pas dans notre région que la transmission du savoir entre l’Ibérie musulmane et la Chrétienté féodale s’est opérée ? Sans oublier l’apport à la science du judaïsme. Un 3e espace glorieux du judaïsme verra donc le jour en France après Rouen et Troyes, pour Tsarfat (la France du Nord). Ici c’était la Provintzia !