Espagne / Communauté valencienne

Sagunto

Portalet de la Juderia de Sagunto. Photo de Joanbanjo – Wikipedia

Ville construite sur les ruines de la cité romaine Saguntum et également appelée Murviedro, Sagunto atteste probablement d’une des plus anciennes traces de la présence juive d’Espagne, datant du 2e siècle. Des plaques en plomb avec des inscriptions hébraïques ont été découvertes sur le château de la ville.

Lors de la conquête de la ville par le roi d’Aragon, la famille Vives reçut une boulangerie en guise de remerciement pour ses efforts pendant le siège. De nombreuses autres personnalités telles Salomon de la Cavalleria et Joseph ibn Saprut servirent également la monarchie. Le quartier juif médiéval était situé entre les rues Segovia et Ramos. En 1321, les juifs furent autorisés à fortifier leur quartier pour se protéger des attaques.

Trouvant refuge dans la forteresse durant les persécutions de 1391, les juifs de Sagunto demeurèrent une des seules communautés de la région suite à celles-ci. Au tournant du siècle, la population juive, estimée à 600, bénéficia d’une relative liberté et protection royale, devenant une des plus grandes du Royaume de Valence. Le développement fut tel, que les juifs représentèrent à un moment près du tiers de la population de Sagunto.

Mikvé de Sagunto. Photo de Joanbanjo – Wikipedia

Néanmoins, suite à l’Inquisition de 1492 et les conversions massives, la plupart des juifs quittèrent la vile, principalement pour se réfugier à Oran et Naples. La  synagogue se situait probablement au coin des rues Sang Vella et Segovia. Un mur a été conservé.

L’ancien quartier juif est toutefois un des mieux préservés d’Espagne grâce à la protection accordée lors des persécutions de 1391. Son entrée est située au  Portalet de la juderia, près du théâtre romain. Cette porte, construite lors des fortifications du quartier, est un des seuls vestiges de la vie juive de cette époque.

Un mikvé a également été retrouvé dans le quartier, auquel on peut avoir accès en descendant quelques marches. Sur une colline proche du château se situe une importante  nécropole juive dont certains objets sont exposés au château. Les plaques de plomb mentionnées au début de l’article sont actuellement exposées au  Musée historique de la ville.

Sources : Redjuderias.org, Encyclopaedia Judaica, Wikipedia