
Namur est la capitale de la région wallonne et possède un grand patrimoine culturel datant de 2000 ans.
La présence juive namuroise déclina dès le 19e siècle, contrairement aux autres villes belges qui témoignèrent d’un développement de la vie juive, comptant au maximum une centaine de personnes. Ainsi, en 1907, la communauté juive disparut de Namur.
Des documents attestent de la présence d’un rabbin et d’un hazan dans les années 1860, qui y assurèrent un culte dans une maison de prières. La population déclinant, un minyan ne fut plus possible au tournant du 20e siècle et la synagogue fut définitivement fermée.

Arlon est une ville très ancienne, datant de la période gallo-romaine.
Depuis 1831, au lendemain de l’indépendance nationale, la constitution belge réglemente le culte juif de la même manière que les autres religions reconnues. Néanmoins, il faudra attendre une trentaine d’années pour voir les premières synagogues officielles être construites et inaugurées. En attendant, les prières et fêtes religieuses étaient organisées dans des lieux de transition. Ce sera non pas Anvers ou Bruxelles, mais Arlon qui accueille la première synagogue, inaugurée en 1865.
La communauté juive d’Arlon, dont les premiers membres s’établirent probablement au 12e siècle, compte alors 130 personnes, principalement originaires d’Alsace-Lorraine et exerçant les métiers de marchands de chevaux et de bestiaux. En 1861, compte tenu que la maison de prière de la rue de l’Esplanade était devenue trop petite, la ville d’Arlon attribue un terrain à bâtir et requiert les services de l’architecte Albert Jamot. Son style fut inspiré par des synagogues de Moselle, sa façade extérieure étant le seul élément un peu distinctif. Des tables de la Loi couronnent son fronton triangulaire. Malgré cet élan, la communauté juive d’Arlon ne connaîtra pas la même croissance que celles de Bruxelles, Anvers et Liège.

Suite à la Shoah qui fit de nombreuses victimes parmi les juifs n’ayant pas pu rejoindre la France Libre, des survivants tentèrent d’y reconstruire une vie juive. Un monument situé dans le cimetière juif d’Arlon commémore les victimes de la Shoah. Ce cimetière, qui date de 1856, est le plus ancien de Wallonie encore en activité et le seul avec celui de Dieweg à Bruxelles qui abrite des tombes du 19e siècle.
Au tournant du 21e siècle, il ne restait plus qu’une quarantaine de juifs à Arlon. La synagogue fut fermée en 2014 afin d’être restaurée et ouvrit ses portes lors du Rosh Hashanah de 2019, lorsque le rabbin Jean-Claude Jacob y accueillit les fidèles. Elle demeure aujourd’hui un monument local très visité.
Sources : Musée juif de Belgique, Consistoire, Times of Israel, Politique et Religion : le Consistoire Central de Belgique au XIXe siècle

La ville d’Ostrava est surtout connue pour son activité économique. Elle fut une des grandes régions minières du charbon et un bassin sidérurgique majeur.
La présence juive dans la ville fut assez tardive, étant limitée par les autorités locales. Des documents font état d’une location de distillerie par un habitant juif en 1786. Une communauté se constitua lentement, prenant forme officiellement en 1875 avec une soixantaine de fidèles. Un cimetière juif fut ouvert trois ans plus tôt.
La révolution industrielle eut un impact majeur sur la ville, notamment avec le développement des activités minières du charbon et de l’aciérie. De nombreux juifs d’autres villes de Moravie et de Galicie s’installèrent à Ostrava.

Une synagogue fut inaugurée en 1879, il y avait alors un peu plus d’un millier de juifs à Ostrava. Ce chiffre augmenta rapidement, passant à 5000 en 1900. Il doubla en 1937, malgré l’alyah face au risque d’invasion allemande, notamment suite à la venue de réfugiés de Galicie et de Russie. Signe du développement de la vie associative et culturelle juive à Ostrava, la ville avait une école juive fondée en 1919 et accueillit les Maccabiades de 1929. Les villages environnants de Frystat, Karvinna, Orlova, Frydek, Mistek et Hrusov accueillirent également une population juive significative.
Lors de l’occupation allemande, les synagogues d’Ostrava et des villages qui la jouxtent furent incendiées. 1200 juifs furent transférés dans le camp de travail de Zarzecze. En tout, 3567 juifs furent déportés et seuls 253 survécurent.
Une communauté juive tenta de se reconstituer après la Shoah. Une salle de prière fut ouverte en 1978 et un cimetière juif utilisé à Sliezska Ostrava. Il ne resta que peu de juifs au tournant du 21e siècle.
Sources : Encyclopaedia Judaica

Osoblaha est un village de Silésie très prisé des touristes contemporains pour ses batiments datant du Moyen Age.
La présence juive date probablement de cette époque et fut assez stable le long des siècles, jusqu’au 18e. Des réfugiés juifs issus de Vienne et de Pologne s’y installèrent. La communauté juive d’Osoblaha compta la présence d’éminents rabbins.
Le nombre de juifs déclina surtout au début du 19e siècle, suite aux conflits régionaux et aux menaces d’expulsion. La plupart s’installèrent dans les villes environnantes, principalement à Krnov. Ainsi, il n’en resta plus que 37 en 1921 et la synagogue fut démolie douze ans plus tard, les objets de culte transférés à Krnov. Le cimetière juif fut détruit pendant la Seconde Guerre mondiale puis restauré dans les années 1950 par les autorités tchécoslovaques. Il fut victime de vandalisme en 2019, un phénomène pourtant assez rare dans le pays. 343 tombes ont été répertoriées, les plus anciennes datant de la fin du 17e siècle.
Sources : Encyclopaedia Judaica et JTA

Olomouc fut la capitale de Moravie du 14e au 17e siècles et une ville commerçante de première importance à cette époque.
La présence juive est très ancienne et semble dater du 11e siècle. Des documents du Moyen-Age seront retrouvés et attestent des paiements d’impôts de la part des juifs aux autorités locales. Les juifs d’Olomouc furent expulsés en 1454 et leurs biens saisis. Néanmoins, quelques juifs furent autorisés à venir en ville les jours de semaine.
Ce n’est qu’en 1848 que la communauté juive se reconstitua, lorsque ceux-ci obtinrent les droits égaux de citoyens. Une congrégation fut fondée quinze ans plus tard. A la fin du siècle, la ville avait une synagogue et un cimetière juif.

La très belle synagogue de style oriental-byzantin, dessinée par l’architecte Jakob Gartner, fut d’ailleurs inaugurée en 1897. L’année où la convention sioniste se tint à Olomouc, accueillant notamment Theodor Herzl. Les juifs participèrent au développement économique, notamment dans le secteur du malt et le commerce du bétail.
De nombreux réfugiés des régions voisines, en particulier de Galicie, s’installèrent à Olomouc suite à la Première Guerre mondiale. Ainsi, la population juive passa de 2200 au début du 20e siècle à 4000 à l’aube de la Seconde Guerre mondiale. Pendant la Shoah, la majorité des juifs furent déportés. Seuls 232 survécurent. La synagogue fut incendiée. Une plaque a été posée sur la place Palach, à proximité de son ancien emplacement.
Au lendemain de la guerre, une communauté juive tenta de se reconstruire. Un mémorial de la Shoah fut installé dans le cimetière juif en 1949 et six ans plus tard une synagogue ouverte. Une plaque a également été posée en 1996 sur l’école élémentaire de la rue Halkova où les juifs furent rassemblés pendant la Shoah avant d’être déportés. Il demeure aujourd’hui une petite communauté juive à Olomouc.
Sources : Encyclopaedia Judaica

Kojetin est une ville de Moravie connue comme carrefour commercial pendant des siècles et accueillant aujourd’hui de nombreuses manifestations culturelles.
La présence juive à Kojetin semble dater au moins du 13e siècle, bien que les documents les plus anciens trouvés qui l’attestent datent de 1566. Ils mentionnent la présence de 52 familles juives dans la Judengasse. Il y avait au 16e siècle une synagogue et un cimetière juif. La synagogue a été restaurée à plusieurs occasions, notamment en 1614 et 1718.
La ville accueillit au 17e siècles des réfugiés juifs issus de Chmielnicki et Vienne. La communauté juive se développa lors des deux siècles suivants.

Ainsi, 443 juifs habitaient Kojetin en 1829. La révolution industrielle de la fin du 18e siècle motiva de nombreux départs, notamment de ses citoyens juifs. Ainsi, ils n’étaient plus que 162 en 1869.
Un chiffre qui baissa encore à 72 en 1930. Un grand nombre d’entre eux furent déportés pendant la Shoah. Une partie des textes et objets de culte de la synagogue de Kojetin ont pu être transférés à temps au musée juif de Prague.
La synagogue est utilisée aujourd’hui comme église. Une plaque sur l’immeuble rappelle le lieu et rend hommages aux personnes assassinées pendant la Shoah.
Sources : Encyclopaedia Judaica

Brno est la capitale de la Moravie.
La présence juive date au moins du 13e siècle, à l’invitation des autorités locales, afin de s’y établir sans les mesures discriminatoires imposées en d’autres lieux à l’époque. Cet accueil chaleureux encouragea le développement et près de 1000 juifs y vécurent en 1348. Des tombes datant de cette époque ont même été retrouvées. Néanmoins, les juifs furent exclus de la ville en 1454 et ne purent s’y réinstaller officiellement qu’en 1848. Malgré ces restrictions, les juifs tentèrent d’y maintenir une présence et une vie active régulière, notamment dans l’imprimerie avec l’existence au 18e siècle d’un éditeur de textes hébraïques.
Suite à la révolution de 1848, les juifs purent à nouveau y vivre librement. Une synagogue fut construite en 1855 et un cimetière juif trois ans plus tôt. Les juifs contribuèrent à l’essor de l’industrie textile.

Conséquemment à la Première Guerre mondiale, la ville accueillit de nombreux réfugiés d’Europe de l’Est, augmentant considérablement la population juive de Brno. Ainsi, celle-ci passa de 134 en 1834 à 7809 en 1890 et 10202 en 1930. Les lieux culturels et universitaires de la ville permirent le développement intellectuel. Une grande partie des juifs de Brno furent déportés et assassinés durant la Shoah. Une plaque commémorative se trouve aujourd’hui sur l’emplacement d’où ils furent déportés en masse.
Un millier de juifs survivants retournèrent à Brno après la guerre et tentèrent de faire revivre sa communauté. La synagogue orthodoxe, qui datait de 1932, fut restaurée et inaugurée à nouveau en 1968. Composée de 700 personnes, la communauté juive diminua au tournant du 21e siècle, avec 300 fidèles. Peu nombreuse, elle prit pourtant une part active dans la gestion et la restauration des synagogues et cimetières juifs de toute la région de Moravie.
En 2016, un sefer torah fut inaugurée dans la synagogue, marquant la fin d’une année dédiée à la restauration de celle-ci. Des centaines de personnes participèrent à l’événement, notamment le maire de la ville et l’Évêque de Brno. La communauté juive s’est stabilisée depuis une vingtaine d’années et est toujours composée de près de 300 personnes.
Sources : Encyclopaedia Judaica et Times of Israel

Austerlitz, Slavkov u Brna en tchèque, est une ville surtout célèbre pour la bataille napoléonienne de 1806.
La présence juive en Moravie y est une des plus anciennes, son cimetière juif datant du 12e siècle. Parmi les illustres personnages issus de la ville, on trouve l’auteur du Sefer ha-Minhagim (1294), Moses ben Tobiah. Il existait d’ailleurs à l’époque une yeshiva à Austerlitz.
Au début du 17e siècle, la ville compta une soixantaine de familles juives. A la fin de celui-ci, le cimetière juif fut détruit. La synagogue fut détruite par le feu en 1762 et reconstruite grâce à l’effort collectif communautés environnantes. Une nouvelle synagogue fut inaugurée en 1857 et un nouveau cimetière juif utilisé quinze ans plus tard, la population juive étant à l’époque de 544 personnes. Néanmoins, elle déclina au fil du temps, pour arriver à 66 en 1930. Certains réussirent à fuir l’invasion nazie de 1938, mais un grand nombre furent déportés pendant la Shoah.
La synagogue sert désormais de musée juif et arbore une plaque mémorielle en souvenir des victimes de la Shoah. Il demeure également un cimetière juif.
Sources : Encyclopaedia Judaica

Chodova Plana est une ville connue en tant qu’ancienne route commerciale, pour ses mines et sa brasserie et les lointains combats entre nobles pour y régner.
La présence juive date probablement de la fin du 16e siècle. Il a été fait mention d’une synagogue en 1645, ainsi que d’un ancien cimetière juif, où se trouve quelques centaines de tombes.
Menacée à plusieurs reprises d’expulsion, une communauté juive s’y pérennisa. Une vingtaine de familles juives y vivaient au milieu du 18e siècle, époque à laquelle une synagogue de style baroque fut construite, en 1759.

Le siècle suivant, la communauté bénéficia de la protection et du soutien du Comte Catejan de Berchem-Haimhausen (1795-1863), ce qui lu permit d’employer un rabbin à plein temps et de soutenir d’autres initiatives sociales et culturelles.
En remerciement, une plaque à la mémoire de la famille Haimhausen fut installée dans la synagogue. La vie juive s’y développa donc au fil du 19e siècle, le nombre atteignant 230 personnes.
Un nouveau cimetière juif fut créé en 1890 et fut utilisé jusque dans les années 1930. Suite à l’annexion des Sudètes en 1938 par les occupants allemands, la communauté juive fut décimée. Il ne reste d’ailleurs aujourd’hui de traces que les deux cimetières juifs de la ville.
Sources : Encyclopaedia Judaica

Zatec est une ancienne ville royale, datant au moins du 11e siècle.
La présence juive à Zatec est très ancienne, datant au moins du 14e siècle. Néanmoins, suite à des attaques et une expulsion, leur retour officiel ne se fit qu’à la fin du 19e siècle.
En effet, seules deux familles juives vivaient à Zatec en 1852.
Un cimetière juif fut ouvert en 1869 et une synagogue inaugurée trois ans plus tard.
A son apogée, la population juive était de 1082 en 1921, puis elle déclina à 760 dix ans plus tard. La communauté fut décimée pendant la Shoah.

Zatec est surtout connue dans l’histoire juive pour le centre d’armement qui y fut aménagé après-guerre par des vétérans américains dans le but de les transporter ensuite pour soutenir le yichouv israélien craignant avant la guerre d’Indépendance.
Principalement des avions démobilisés qui furent retapés et servirent à la création de l’armée de l’air israélienne.
Une histoire racontée dans le documentaire « A Wing and A Prayer » de Boaz Dvir (2015) par un de ses participants, Al Schwimmer, fondateur de l’Israel Aerospace Industries.
Sources : Encyclopaedia Judaica & Times of Israel

Votice est une ville assez ancienne de Bohème.
La présence juive date au moins du 16e siècle, un document de 1538 faisant référence au cimetière juif de la ville.
Une dizaine de familles juives habitaient alors à Votice. Une synagogue fut construite en 1661 (et démolie en 1950).
Une cinquantaine de familles juives y vivaient au tournant du 19e siècle, la plupart travaillaient comme marchands de graines, dans cette ville connue pour son économie agraire.
A la fin de ce siècle, la ville et les villages environnants comptèrent 560 juifs.

Cette population déclina ensuite, passant à 76 en 1930. Ceux qui ne purent pas fuir à temps avant l’arrivée des Nazis furent déportés et assassinés.
La synagogue et le cimetière juif furent préservés après la guerre.
Sources : Encyclopaedia Judaica

Usti Nad Labem est une ville dont sont originaires des personnages importants de la noblesse tchèque et connue pour son industrie chimique.
La présence juive à Usti Nad Labem date au moins du 16e siècle, mais fut très irrégulière, car limitée par les autorités. Ce n’est qu’à partir de 1848 que les juifs purent s’y installer officiellement. Ainsi la population juive de Usti Nad Labem passa d’une centaine de personnes en 1880 à près de 1000 en 1930. La communauté disposa d’un lieu de culte à partir de 1863, ainsi que d’un cimetière juif.
Avec la montée du nazisme, la plupart des juifs quittèrent la ville. Les quelques-uns qui restaient furent déportés suite aux Accords de Munich.
Après la guerre, une communauté juive se reconstitua, comptant 800 personnes en 1948. Parmi les personnalités de cette époque, Ernst Neuschul-Norland (1895-1968) qui peignit le portrait du premier président tchécoslovaque.
Sources : Encyclopaedia Judaica

Mlada Boleslav est une ville ancienne de Bohème qui se développa à l’ère industrielle grâce à l’industrie automobile.
La présence juive date au moins du 15e siècle, selon des documents écrits de l’époque. Une dizaine de familles juives habitaient à Mlada Boleslav en 1570 et avaient une synagogue. Le cimetière juif quant à lui date de 1584.
La population juive était de 120 en 1615. Ils s’illustrèrent principalement dans l’industrie des transports. Bien qu’actifs dans la ville, ils subirent également des attaques antisémites. Une partie du quartier juif, ainsi que la synagogue furent détruits par un feu à la fin du 17e siècle. Une nouvelle synagogue fut construite peu de temps après, inspirée par la Meisl de Prague. Tombant en ruines, elle fut démolie en 1960.
Il y avait près de 900 juifs à Mlada Boleslav en 1880, mais cette population déclina ensuite, passant à 402 en 1910 et 264 en 1930. La plupart habitant alors dans les environs du château.

Très peu de juifs de Mlada Boleslav survécurent à la Shoah. La communauté tenta néanmoins de se reconstituer après-guerre. Il reste en mémoire une lignée de prestigieux rabbins et auteurs littéraires.
Un des rouleaux de la Torah historiques de la synagogue Beth Shalom de Santa Fe au Nouveau-Mexique est issu de Mlada Boleslav et date du 16e ou 17e siècle. Transféré à Prague par les derniers membres de la communauté encore sur place en 1942 afin d’être préservé, ils ont ensuite été confisqués, avec 1500 autres, par les Nazis. Découverts en 1963 par un expert, ces rouleaux ont été répartis dans de nombreuses communautés juives dans le monde. Celui de Mlada Boleslav contient à la fois des lettres écrites par des Séfarades et Ashkénazes.
Sources : Encyclopaedia Judaica & Jerusalem Post

Klatovy est une ville de Bohème connue pour ses anciens marchés sur les routes des grandes villes avoisinantes.
La présence juive y est attestée depuis le 14e siècle, mais fut assez peu présente les siècles suivant jusqu’au 19e. Au milieu du 19e siècle, les juifs majoritairement issus des villages environnants établirent une communauté à Klatovy. Une synagogue et un cimetière furent inaugurés dans les années 1870. Plus de 1300 juifs y habitèrent alors.
Très actifs dans la vie économique citadine, la ville continua à attirer de nouveau arrivants. Néanmoins, la population juive commença à décliner au tournant du 20e siècle.
La synagogue fut saccagée en 1941 et les juifs de Klatovy déportés l’année suivante. Certaines reliques de la synagogue purent etre sauvées et envoyées au musée juif de Prague. La synagogue et le cimetière juif furent à nouveau en fonction après-guerre. Un monument commémorant les juifs de Klatovy déportés pendant la Shoah a été érigé dans le cimetière en 1989.
Sources : Encyclopaedia Judaica

Carlsbad, Karlovy Vary en tchèque, est une ville connue pour ses sources thermales et son festival.
La présence juive à Carlsbad ne fut « qu’intermittente » jusqu’au milieu du 19e siècle, étant interdits de séjourner sur place et venant essentiellement travailler occasionnellement sur place à partir de villages environnants. D’autres vinrent dans le cadre de vacances. Les communautés juives de Vienne, Prague et Berlin contribuèrent d’ailleurs à la création d’un centre de vacances pour familles défavorisées dans la ville proche de Marienbad.
Autorisés par la municipalité à former une communauté en 1868, la population juive s’y développa rapidement, passant de 100 cette année-là à 1600 en 1910 et 2120 en 1930. Parmi les familles influentes, on peut mentionner les Moser, fondateur d’une célèbre usine de verrerie.
Une synagogue fut inaugurée en 1877, son plus célèbre rabbin étant Ignaz Ziegler, officiant de 1888 à 1938. Il réussit à prendre la fuite lors de l’invasion allemande et finit ses jours à Jérusalem. La synagogue fut détruite en 1938 et la plupart des juifs réussirent à quitter la ville à temps. La ville accueillit d’ailleurs les 12e et 13e Congrès sionistes, respectivement en 1921 et 1923.
La communauté juive se recréa à Carlsbad après la guerre, réunissant environ 400 personnes. Elle y construisit un centre communautaire accueillant une synagogue, une bibliothèque et un mikvé. Il y a également un cimetière juif à Carlsbad
Sources : Encyclopaedia Judaica & Times of israel

Benesov est une ville de Bohème qui tient son nom des nobles qui dirigeaient le lieu.
La présence juive date au moins du 15e siècle, ce qui en fait une des plus anciennes dans la région. Néanmoins, la communauté ne fut constituée que d’une poignée de membres jusqu’au milieu du 19e siècle.
En 1893, les juifs de Benesov et des villages environnants représentaient un peu moins de 800 personnes. Le chiffre déclina à 237 en 1930.
Il ne reste plus aujourd’hui de communauté présente sur place. Des reliques de la synagogue de Benesov ont été préservées au musée juif de Prague. Deux cimetières juifs peuvent être visités aujourd’hui. Il reste peu de pierres tombales, certaines ayant été notamment utilisées pour construire des routes.

L’ancien cimetière juif est situé à proximité de la rue Nova Prazka et date de la fin du 17e siècle.
Quant au cimetière juif plus récent, il se trouve à 500 mètres au nord de la place Masaryk, dans le cimetière municipal. Fondé en 1883 et utilisé jusqu’à la Seconde Guerre mondiale, il contient près de 300 tombes. Celles-ci ont été restaurées dans les années 1990.
Un monument commémorant les victimes de la Shoah y fut installé.
Sources : Encyclopaedia Judaica

Située dans la région de Bohème proche de la rivière Luznice, Bechyne est une ville fortifiée datant du Moyen Age et représentait alors un important centre régional. Elle est surtout connue aujourd’hui en tant que centre de thalassothérapie.
La présence juive à Bechyne date au moins du 16e siècle, comme l’atteste des documents administratifs faisant état d’un conflit d’intérêts. La communauté juive était constituée de 81 personnes en 1715 et seulement 56 dix ans plus tard.
Suite à une augmentation au siècle suivant, elle atteignit 145 membres en 1902, ais plus que 32 en 1930. La communauté fut décimée pendant la Shoah et seules quelques maisons d’époque sur la rue Siroka (dont une ancienne synagogue transformée en musée), ainsi que le cimetière juif, datant du début du 17e siècle, ont été préservés. Parmi les stèles, on retrouve d’étonnantes sculptures baroques.
Sources : Encyclopaedia Judaica

La deuxième ville de Vénétie en matière d’activité économique, Vérone est également connue pour ses magnifiques bâtiments culturels et cultuels anciens, ainsi que son université.
Les premiers documents qui attestent d’une présence juive à Vérone datent du 10e siècle, en référence à une volonté de les expulser. Ces documents indiquent des noms d’origine allemande. Parmi les personnalités juives véronaises du Moyen Âge, le poète Abraham ibn Ezra, le rabbin Eliezer ben Shmuel et le talmudiste Hillel ben Shmuel.
Suite à des allers-retours liés aux différents degrés de tolérance des autorités locales, les juifs furent reconnus comme citoyens par un décret de 1406. Cela à condition de s’astreindre à pratiquer le métier de prêteur sur gages et de vivre dans le ghetto du quartier de San Sebastiano. Une synagogue fut construite à l’époque près de la Piazza delle Erbe.

Au 16e siècle, ils obtinrent la possibilité de diversifier leurs activités économiques. Ainsi, on retrouva des juifs dans les secteurs du commerce et de la couture notamment. Ils purent également déménager dans d’autres quartiers de la ville.
Il y avait au milieu du 16e siècle environ 400 juifs véronais. Néanmoins, à la fin de celui-ci, ils furent obligés de réintégrer un ghetto, toujours près de la Piazza delle Erbe, entre la Via Mazzini et la Via dei Pelliciai.
L’arrivée au 17e siècles de juifs séfarades, originaires de Venise et de la péninsule ibérique, motiva la création d’une autre communauté juive, avec sa propre synagogue, dans le mème quartier que la première.

Malgré leurs différences de rites et d’origines, les deux communautés se fondèrent autour d’une seule et même synagogue en 1675. A la fin de ce siècle, il y avait 900 juifs véronais.
Lors de l’arrivée des troupes napoléoniennes en 1797, les murs du ghetto furent démolis, mais les juifs avaient déjà quitté en grande partie de quartier, signe de leur inclusion dans la vie économique et sociale de Vérone. Mais aussi dans la vie culturelle avec les musiciens Giacobbe Bassini Cervetto et son fils Giacomo.
Toutefois, la communauté commença à décliner à la fin du 19e siècle. Ainsi, il n’y avait plus que 600 juifs en 1909, puis 429 en 1931. 31 juifs véronais furent déportés et assassinés pendant la Shoah. Une plaque en leur mémoire a été posée sur la synagogue de la Via Portici. La communauté juive est constituée aujourd’hui d’une centaine de membres.
Les anciens cimetières juifs se trouvaient à Campo Fiore et à Porta Nuova. Le cimetière juif actuel est situé à Borgo Venezia.
Sources : Veneto Jewish Itineraries de Francesca Brandes et Times of Israel

Proche de Venise, Trévise est une ville connue pour ses activités commerciales et sa production agricole, notamment dans le vin et l’horticulture.
Les documents qui attestent de la présence juive sont très anciens, puisqu’ils datent du 10e siècle. Ils évoquent la présence à Trévise d’une famille juive, originaire d’Allemagne, ayant des magasins dans la ville.
Néanmoins, peu de documents sont retrouvés dans les siècles suivants du Moyen Age. Ils concernent principalement les activités de préteurs sur gages, souvent une des seules activités professionnelles lors de cette époque, avec plus ou moins de possibilité de se diversifier selon l’esprit de tolérance régnant. Ils subirent des discriminations religieuses et financières, résultant à une expulsion au 16e siècle.

Les juifs vécurent essentiellement dans le quartier autour de la Via Portico Oscuro, où se trouvait également la synagogue et un mikvé, ainsi qu’une prestigieuse yeshiva. La communauté juive disposait d’un cimetière depuis au moins le 15e siècle dans le quartier de Borgo Cavour, où se situe actuellement le Musée municipal.
Vingt-sept pierres tombales juives furent découvertes en 1880 lors de travaux de fouilles près de la muraille de San Teonisio. Ces pierres tombales sont actuellement entreposées sur le terrain du palais de Ca Da Noal.
Le cimetière juif moderne qui date du 19e siècle est inclus dans le cimetière municipal de San Lazzaro. A cette époque, une petite communauté juive se reconstitua mais n’est plus aujourd’hui en fonction.
Sources : Veneto Jewish Itineraries de Francesca Brandes et Encyclopaedia Judaica

Ville agricole, Piove di Sacco fut construite à l’époque romaine et fortifiée au Moyen Âge. La présence juive est attestée par des documents datés de la fin du 14e siècle. Ils concernent l’arrivée de juifs participant à l’activité bancaire, souvent la seule autorisée pour eux à l’époque.
Ce qui ne les empêcha pas de poursuivre d’autres centres d’intérêt, tel Moshe ben Samuel, banquier et scribe ayant travaillé sur l’œuvre de Maimonide. Passion pour l’écriture partagée par de nombreux concitoyens.
A l’image de Meshulam Cusi, rabbin qui vécut à Este de 1468 à 1474 et qui avait créé une imprimerie à Veneto. Il publia notamment des livres de Slikhot et surtout le second livre publié en hébreu en Italie, Arbaa Tourim de Jacob ben Asher, qui se trouve actuellement à la Bibliothèque civique de Padoue.

Cette activité fit de Piove di Sacco le principal lieu d’impression de textes hébreu, jusqu’à ce qu’elle soit détrônée par Venise au 16e siècle.
D’autres œuvres rares se retrouvent aujourd’hui à la Bibliothèque universitaire de Turin et à la Bibliothèque nationale de Madrid. C’est dans la Stradella della Stamperia que semblait se trouver cette imprimerie, une des plus vieilles d’Europe.
Preuve de l’intégration des juifs, sortis des ghettos, au 19e siècle, certains furent élus au parlement. Isacco Vita Morpurgo en 1864 en tant que conseiller municipal. Leone Romanin Jacur fut élu au parlement à onze reprises.
Sources : Veneto Jewish Itineraries de Francesca Brandes et Encyclopaedia Judaica

Ville très ancienne, Este servit notamment de base militaire et fut reconstruite autour d’un château suite à une destruction. Elle connut son apogée à l’ère vénitienne. Des documents datant de 1389 attestent de l’installation dans la ville de juifs à Este, afin d’ouvrir une institution bancaire.
Un ghetto juif a été créé en 1666, dans le quartier de San Martino. Il ne consistait que de quelques maisons et était accessible par une seule entrée. Signe d’une vie relativement paisible, Emilio Morpurgo fut élu, à plusieurs reprises, membre du Parlement de Este-Monselice. Le 8 septembre 1943, les juifs d’Este furent arrêtés et envoyés dans les camps de concentration, mettant fin à leur présence dans la ville.
Il semble qu’un cimetière juif dans le quartier de San Pietro ait été utilisé dès la fin du Moyen Age, mais aucune trace n’a été retrouvée. Un second cimetière a été utilisé entre les 17e et 19e siècles à Via Olmo. Quelques pierres tombales ont été préservées.
Sources : Veneto Jewish Itineraries de Francesca Brandes

Ville relativement récente pour la région, Urbania fut construite sous le nom de Casteldurante au Moyen-Age puis adopta le nom actuel en mémoire du Pape Urbain VIII. Des documents datant de 1437 attestent de la présence juive dans la ville. Si les juifs furent d’abord contraints de pratiquer le métier de prêteurs sur gages, ils se diversifièrent rapidement. Certains optant pour ceux liés au commerce ou et d’autres au tissage et à l’artisanat.
Malgré certaines menaces à leur encontre, les juifs contribuèrent à la vie active d’Urbania le long du 16e siècle. Néanmoins, les relations entre chrétiens et juifs se détériorèrent à la fin de ce siècle.
Le duché tomba sous le règne des États pontificaux en 1633 et les juifs furent obligés de se regrouper dans le ghetto et préférèrent quitter la ville. Autorisés temporairement à pratiquer certaines activités professionnelles les jours de foires locales, les juifs ne s’installèrent à nouveau à Urbania qu’à la fin du 19e siècle, lorsque la ville rejoignit le royaume d’Italie.
Signe de la bonne intégration, un étage de la maison de Samuele Moscati, un juif originaire d’Urbino, servit de bureaux de salles d’audience. Un immeuble à l’entrée de la ville, en prenant par le Ponte del Riscatto, est d’ailleurs surnommé Palazzo degli Ebrei. La synagogue semble avoir été située au 17 de l’actuelle Via Garibaldi.
Sources : Marche Jewish Itineraries de Maria Luisa Moscati Benigni.

Ville romaine, San Severino est marquée architecturalement par les différentes époques, notamment médiévale et celle de la Renaissance. Des documents administratifs attestent d’une présence juive datant au moins du 13e siècle.
Trace de cette ancienneté, la Fonte dei Giudei, littéralement « la fontaine des juifs », construite en 1295. Elle a été renommée depuis Fonte del Casale.
À partir du 14e siècle, leurs activités économiques furent régulées par les autorités locales et leur liberté de culte assurée. Ils obtinrent un terrain pouvant servir de cimetière juif. Non limités au métier de prêteur sur gages, ils purent se diversifier et pratiquèrent toutes sortes de professions. Parmi celles-ci : le commerce de bétail, l’artisanat et la médecine.

Néanmoins, en 1555, les juifs furent contraints à vivre dans un ghetto situé dans le quartier de San Lorenzo, à proximité de l’église San Rocco. Expulsés de San Severino en 1569, les juifs ne purent y retourner que pour certaines activités économiques spécifiques liées aux foires locales.
Sources : Marche Jewish Itineraries de Maria Luisa Moscati Benigni.

Ville dont les bâtiments témoignent de l’influence médiévale, Recanati est surtout connue pour être le lieu de naissance du poète Giacomo Leopardi, dont le nom est également très présent sur les monuments. Notamment la Piazza Leopardi et son monument à la gloire du poète.
Les premiers documents qui attestent d’une présence juive dans la ville datent de 1336 et 1343. Des noms de juifs pratiquant le métier de prêteur sur gages, ils semblent selon ces mêmes documents avoir rejoint une communauté déjà existante. Une ancienneté symbolisée aussi par l’existence au siècle dernier du cabaliste Menahem ben Benjamin Recanati, les juifs prenant souvent comme nom de famille celui de leur ville d’origine ou de leur métier. Parmi les autres célèbres personnes portant ce nom, Leon Recanati, homme d’affaires et philanthrope israélien et Lenny Recanati, fondateur des vins qui portent son nom.

Lorsqu’ils y furent autorisés, les juifs diversifièrent leurs activités professionnelles, notamment dans le commerce et dans la médecine, où, chose rare au 15e siècle, deux femmes exerçaient également ce métier. Il y avait alors une synagogue à proximité du palais de l’évêque.
Suite à la bulle papale de 1555, les juifs durent quitter la rue Vicolo Sebastiani et ses environs. Cela, pour être placé dans le ghetto fut créé dans le quartier de Monte Volpino, où se trouve l’actuelle Piazza Bianchi, s’étendant jusqu’à Via Achille, où était apparemment située une synagogue au numéro 1 de la rue.
La plupart des juifs quittèrent Recanati en 1569, s’installant principalement dans les villes d’Ancona, Fossombrone et Pesaro.
Le cimetière juif était situé au Campo dei Fiori, à proximité de la cathédrale San Flaviano. Une stèle avec des inscriptions en hébreu se trouve au musée du Diocèse.
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Lieu stratégique de première importance, la ville d’Osimo fut victime de nombreuses conquêtes par les puissances régionales au fil du temps. En témoignent les bâtiments très anciens, églises et palais imposants.
La plus ancienne preuve écrite de la présence juive à Osimo est un document de 1302 relatant leur vie dans la ville. Ils habitèrent alors en majorité dans le quartier de San Gregorio. Autorisés à s’y installer pour des activités professionnelles liées au prêt ils diversifièrent leurs activités commerciales. Notamment dans l’import export, le tissage et l’artisanat.
La population juive augmenta au 16e siècle. Une trentaine de familles juives sont mentionnées dans des documents de l’époque, mais sans trace écrite d’une synagogue. Ce qui semble indiquer qu’ils prièrent dans un oratoire d’une maison privée. Dans les années 1540, le climat se détériora, avec des conversions forcées et des départs de la ville. Suite à la bulle papale de 1555, un ghetto fut instauré à Osimo. Il paraissait se situer Via Santa Lucia. Néanmoins, il en reste peu de traces suite aux constructions immobilières successives entreprises à partir du 17e siècle. Des mesures discriminatoires furent imposées aux juifs, dans la vie professionnelle et personnelle, dans le cadre de leurs relations avec les chrétiens. Au milieu du 16e siècle, la population juive commença donc à décliner.

Les juifs furent expulsés en 1569. Parmi eux, Rabbi Jeudah ben Joseph Moscato. Né dans la ville, il fut un des principaux cabalistes de la Renaissance. Il s’installa à Mantoue, devenant le rabbin de sa communauté. Certains retournèrent au tournant du siècle suite à l’allègement des discriminations et les annonces dans ce sens. Toutefois, en 1646 fut décidé d’interdire la venue de nouveaux citoyens juifs.
Autre personnalité juive ayant marqué la région, le sculpteur Vito Pardo. Il est notamment le créateur de l’œuvre commémorant la bataille de Castelfidardo qui se trouve dans un parc au nord d’Osimo. De nombreux juifs portent d’ailleurs le nom de famille Osimo. Parmi eux, Bruno Osimo, traducteur né à Milan.
Sources : Marche Jewish Itineraries de Maria Luisa Moscati Benigni.

Située en altitude, la ville de Monterubbiano est très ancienne, précédant la période romaine. Sa partie médiévale demeure marquante, comme en témoigne ses bâtiments, nombreuses églises et son musée archéologique.
La présence juive à Monterubbiano date au moins du 13e siècle. Contrairement à la situation professionnelle limitée de leurs coreligionnaires dans une bonne partie des autres villes, les juifs purent intégrer diverses professions.
Parmi celles-ci le tissage et le cuir. Au début, ils vécurent dans différentes parties de la ville telles Contrada San Giovanni, San Basso et San Nicolo. En 1555, ce dernier lieu devint le ghetto juif. L’ancienne synagogue se situait semble-t-il sur l’actuelle Via Garibaldi, au numéro 28.
Sources : Marche Jewish Itineraries de Maria Luisa Moscati Benigni

Ville médiévale, Mondolfo fut notamment connue pour son château construit par l’architecte Francesco di Giorgio Martini, lequel fut détruit au 19e siècle. La ville fut aussi un centre économique et culturel important au fil des siècles.
L’incendie qui provoqua la destruction des archives municipales en 1517 empêche de savoir de quand date exactement la présence juive à Mondolfo. Une transaction commerciale entre la municipalité et une personne juive est mentionnée en 1520.
Des documents relatent la présence de juifs dans le quartier à proximité de l’ancienne Via Giraldi Della Rovere, nommée aujourd’hui Via Fratelli Rosselli. Dans cette rue, on peut voir encore de très vieilles bâtisses. Dont une avec deux entrées qui fut probablement une ancienne synagogue et relie la Piazza del Comune.
La situation des juifs s’améliora à la fin du 16e siècle, notamment sous le règne de Francesco Maria II (1549 – 1631), qui fut le dernier duc d’Urbino. Lorsque le Duché passa sous le contrôle des Etats pontificaux en 1625, une grande partie des juifs de Mondolfo migrèrent dans les ghettos de Pesaro et Senigallia.
Sources : Marche Jewish Itineraries de Maria Luisa Moscati Benigni

Ville très ancienne, Mondavio fut la cité principale du diocèse de Fano au 14e siècle. Son château construit à la fin du 15e siècle témoigne de la place importante de Mondavio dans les affaires civiles régionales également.
La première mention de la présence juive date de 1349. Deux noms juifs figurent dans le « Libro dei Nobili e degli uomini d’entrata », sorte de mélange de « Who’s Who » et de Pages jaunes de l’époque où sont les listés les nobles et membres de la vie commerciale.
Des documents indiquant les impôts payés par tous les citoyens montrent bien que les juifs, à l’image du reste de la population locale, faisaient partie de toutes les classes sociales. Comme dans de nombreuses petites villes de la région, la vie des juifs devint plus compliquée au fil des siècles. Ils partirent donc graduellement aux 16e et 17e siècles.
Au bout de la Via Mazzini on tombe sur la Via Borgo Mozzo où habitèrent les juifs de Mondavio.
Sources : Marche Jewish Itineraries de Maria Luisa Moscati Benigni

Ancienne ville romaine, Jesi est connue pour sa vieille ville médiévale entourée de murailles. Ainsi que ses places, églises et autres bâtiments témoins de cette traversée du temps. La présence juive est mentionnée dans des documents de 1431. Un certain Benedetto et la famille Vivanti furent des personnages importants de la vie financière de Jesi, les juifs étant initialement limités à ces professions.
En 1459, des résidents juifs réussirent à obtenir des droits de citoyens égaux à l’ensemble de la population, leur permettant d’acheter des terres. C’est à cette époque que la communauté pu obtenir un terrain pour y enterrer les morts.
Le lieu de cet ancien cimetière semble avoir été près de la Via Piccitu, où la stèle du rabbin Mosé, qui daterait du 16e siècle, fut retrouvée en 1928. Elle est actuellement exposée au musée civique de Jesi. Le musée possède deux autres sculptures de textes. La première en latin, décrivant la situation des juifs sous Pharaon. La seconde en hébreu.
Les activités professionnelles des juifs de Jesi se diversifièrent au 16e siècle, notamment dans les secteurs de la soie, des métaux, du vin et de la médecine. La première référence à une synagogue étant dans un document de 1532 relatant une dispute qui s’y serait déroulée entre fidèles. Dix ans plus tard, les juifs quittèrent graduellement la ville suite à une bulle papale. Seuls quelques poignées de juifs furent autorisés à venir se réinstaller au fil des siècles.
Sources : Marche Jewish Itineraries de Maria Luisa Moscati Benigni

Ville très ancienne, la construction de la ville de Fermo date de l’époque pré-romaine, probablement de 3000 ans. Ses nombreux palais, lieux culturels et religieux témoignent encore aujourd’hui de cette ancienneté. Le premier document mentionnant la présence juive date de 1229, indiquant la nomination de Jacobus Judei au sein du premier conseil municipal.
Le célèbre poète italien auteur de textes en hébreu Immanuel da Roma (1261-1328), surnommé Manoello, S’installa à Fermo jusqu’à la fin de ses jours. Inspiré par différentes sources, juives et chrétiennes, il laisse une œuvre importante de poésie, mais aussi d’exégèse et de linguistique.
Les juifs s’illustrèrent à cette époque dans de nombreux domaines de la vie active et intellectuelle locale. Symbole de cette ouverture, Elia di Sabbato, chirurgien auprès des autorités papales dès 1407. Il fut anobli par les autorités locales de Fermo. Une rue porte aujourd’hui son nom.
Néanmoins, d’autres figures publiques tentèrent d’inverser ce cours, réclamant la limitation des droits accordés aux juifs. La situation demeura toutefois assez positive, les juifs diversifiant au 15e siècle leurs activités, notamment dans les secteurs du cuir, des textiles et des produits de beauté.
L’ancienne giudecca se trouvait près de l’actuelle Corso Cavour. Une synagogue s’y trouvait selon des documents anciens.
Un ghetto fut créé en 1566 autour de l’actuelle Via Bergamasca, derrière la Torre Matteucci. Des bâtiments de cette époque, ainsi qu’une ancienne synagogue sont encore situés Vicolo Silvestri. Suite à une relative dégradation de la situation, les juifs quittèrent graduellement Fermo pour s’installer à Pesaro, Senigallia et Ancona.
Sources : Marche Jewish Itineraries de Maria Luisa Moscati Benigni