Chateau de Mlada-Boleslav. Photo de Michaela zemlickova – Wikipedia.

Mlada Boleslav est une ville ancienne de Bohème qui se développa à l’ère industrielle grâce à l’industrie automobile.

La présence juive date au moins du 15e siècle, selon des documents écrits de l’époque. Une dizaine de familles juives habitaient à Mlada Boleslav en 1570 et avaient une synagogue. Le cimetière juif quant à lui date de 1584.

La population juive était de 120 en 1615. Ils s’illustrèrent principalement dans l’industrie des transports. Bien qu’actifs dans la ville, ils subirent également des attaques antisémites. Une partie du quartier juif, ainsi que la synagogue furent détruits par un feu à la fin du 17e siècle. Une nouvelle synagogue fut construite peu de temps après, inspirée par la Meisl de Prague. Tombant en ruines, elle fut démolie en 1960.

Il y avait près de 900 juifs à Mlada Boleslav en 1880, mais cette population déclina ensuite, passant à 402 en 1910 et 264 en 1930. La plupart habitant alors dans les environs du château.

Cimetière juif de Mladá Boleslav. Photo de Czeva – Wikipedia

Très peu de juifs de Mlada Boleslav survécurent à la Shoah. La communauté tenta néanmoins de se reconstituer après-guerre. Il reste en mémoire une lignée de prestigieux rabbins et auteurs littéraires.

Un des rouleaux de la Torah historiques de la synagogue Beth Shalom de Santa Fe au Nouveau-Mexique est issu de Mlada Boleslav et date du 16e ou 17e siècle. Transféré à Prague par les derniers membres de la communauté encore sur place en 1942 afin d’être préservé, ils ont ensuite été confisqués, avec 1500 autres, par les Nazis. Découverts en 1963 par un expert, ces rouleaux ont été répartis dans de nombreuses communautés juives dans le monde. Celui de Mlada Boleslav contient à la fois des lettres écrites par des Séfarades et Ashkénazes.

Sources : Encyclopaedia Judaica & Jerusalem Post

Klatovy. Photo de Ondrej Konicek – Wikipedia

Klatovy est une ville de Bohème connue pour ses anciens marchés sur les routes des grandes villes avoisinantes.

La présence juive y est attestée depuis le 14e siècle, mais fut assez peu présente les siècles suivant jusqu’au 19e. Au milieu du 19e siècle, les juifs majoritairement issus des villages environnants établirent une communauté à Klatovy. Une synagogue et un cimetière furent inaugurés dans les années 1870. Plus de 1300 juifs y habitèrent alors.

Très actifs dans la vie économique citadine, la ville continua à attirer de nouveau arrivants. Néanmoins, la population juive commença à décliner au tournant du 20e siècle.

La synagogue fut saccagée en 1941 et les juifs de Klatovy déportés l’année suivante. Certaines reliques de la synagogue purent être sauvées et envoyées au musée juif de Prague. La synagogue et le cimetière juif furent à nouveau en fonction après-guerre. Un monument commémorant les juifs de Klatovy déportés pendant la Shoah a été érigé dans le cimetière en 1989.

Sources : Encyclopaedia Judaica

Ancienne synagogue de Carlsbad. Wikipedia

Carlsbad, Karlovy Vary en tchèque, est une ville connue pour ses sources thermales et son festival.

La présence juive à Carlsbad ne fut « qu’intermittente » jusqu’au milieu du 19e siècle, étant interdits de séjourner sur place et venant essentiellement travailler occasionnellement sur place à partir de villages environnants. D’autres vinrent dans le cadre de vacances. Les communautés juives de Vienne, Prague et Berlin contribuèrent d’ailleurs à la création d’un centre de vacances pour familles défavorisées dans la ville proche de Marienbad.

Autorisés par la municipalité à former une communauté en 1868, la population juive s’y développa rapidement, passant de 100 cette année-là à 1600 en 1910 et 2120 en 1930. Parmi les familles influentes, on peut mentionner les Moser, fondateur d’une célèbre usine de verrerie.

Une synagogue fut inaugurée en 1877, son plus célèbre rabbin étant Ignaz Ziegler, officiant de 1888 à 1938. Il réussit à prendre la fuite lors de l’invasion allemande et finit ses jours à Jérusalem. La synagogue fut détruite en 1938 et la plupart des juifs réussirent à quitter la ville à temps. La ville accueillit d’ailleurs les 12e et 13e Congrès sionistes, respectivement en 1921 et 1923.

La communauté juive se recréa à Carlsbad après la guerre, réunissant environ 400 personnes. Elle y construisit un centre communautaire accueillant une synagogue, une bibliothèque et un mikvé. Il y a également un cimetière juif à Carlsbad

Sources : Encyclopaedia Judaica & Times of israel

Benešov. Photo de Petr1868 – Wikipedia

Benesov est une ville de Bohème qui tient son nom des nobles qui dirigeaient le lieu.

La présence juive date au moins du 15e siècle, ce qui en fait une des plus anciennes dans la région. Néanmoins, la communauté ne fut constituée que d’une poignée de membres jusqu’au milieu du 19e siècle.

En 1893, les juifs de Benesov et des villages environnants représentaient un peu moins de 800 personnes. Le chiffre déclina à 237 en 1930.

Il ne reste plus aujourd’hui de communauté présente sur place. Des reliques de la synagogue de Benesov ont été préservées au musée juif de Prague. Deux cimetières juifs peuvent être visités aujourd’hui. Il reste peu de pierres tombales, certaines ayant été notamment utilisées pour construire des routes.

Ancien cimetière juif de Benesov. Photo de Czeva – Wikipedia

L’ancien cimetière juif est situé à proximité de la rue Nova Prazka et date de la fin du 17e siècle.

Quant au cimetière juif plus récent, il se trouve à 500 mètres au nord de la place Masaryk, dans le cimetière municipal. Fondé en 1883 et utilisé jusqu’à la Seconde Guerre mondiale, il contient près de 300 tombes. Celles-ci ont été restaurées dans les années 1990.

Un monument commémorant les victimes de la Shoah y fut installé.

Sources : Encyclopaedia Judaica

Cimetière juif de Bechyně. Photo de Jitka Erbenová – Wikipedia

Située dans la région de Bohème proche de la rivière Luznice, Bechyne est une ville fortifiée datant du Moyen Age et représentait alors un important centre régional. Elle est surtout connue aujourd’hui en tant que centre de thalassothérapie.

La présence juive à Bechyne date au moins du 16e siècle, comme l’atteste des documents administratifs faisant état d’un conflit d’intérêts. La communauté juive était constituée de 81 personnes en 1715 et seulement 56 dix ans plus tard.

Suite à une augmentation au siècle suivant, elle atteignit 145 membres en 1902, ais plus que 32 en 1930. La communauté fut décimée pendant la Shoah et seules quelques maisons d’époque sur la rue Siroka (dont une ancienne synagogue transformée en musée), ainsi que le cimetière juif, datant du début du 17e siècle, ont été préservés. Parmi les stèles, on retrouve d’étonnantes sculptures baroques.

Sources : Encyclopaedia Judaica

Vérone. Photo de FabioVerona – Wikipedia

La deuxième ville de Vénétie en matière d’activité économique, Vérone est également connue pour ses magnifiques bâtiments culturels et cultuels anciens, ainsi que son université.

Les premiers documents qui attestent d’une présence juive à Vérone datent du 10e siècle, en référence à une volonté de les expulser. Ces documents indiquent des noms d’origine allemande. Parmi les personnalités juives véronaises du Moyen Âge, le poète Abraham ibn Ezra, le rabbin Eliezer ben Shmuel et le talmudiste Hillel ben Shmuel.

Suite à des allers-retours liés aux différents degrés de tolérance des autorités locales, les juifs furent reconnus comme citoyens par un décret de 1406. Cela à condition de s’astreindre à pratiquer le métier de prêteur sur gages et de vivre dans le ghetto du quartier de San Sebastiano. Une synagogue fut construite à l’époque près de la Piazza delle Erbe.

Synagogue de Vérone. Photo de Andrea Bertozzi – Wikipedia

Au 16e siècle, ils obtinrent la possibilité de diversifier leurs activités économiques. Ainsi, on retrouva des juifs dans les secteurs du commerce et de la couture notamment. Ils purent également déménager dans d’autres quartiers de la ville.

Il y avait au milieu du 16e siècle environ 400 juifs véronais. Néanmoins, à la fin de celui-ci, ils furent obligés de réintégrer un ghetto, toujours près de la Piazza delle Erbe, entre la Via Mazzini et la Via dei Pelliciai.

L’arrivée au 17e siècles de juifs séfarades, originaires de Venise et de la péninsule ibérique, motiva la création d’une autre communauté juive, avec sa propre synagogue, dans le mème quartier que la première.

Piazza delle Erbe. Photo de Didier Descouens – Wikipedia

Malgré leurs différences de rites et d’origines, les deux communautés se fondèrent autour d’une seule et même synagogue en 1675. A la fin de ce siècle, il y avait 900 juifs véronais.

Lors de l’arrivée des troupes napoléoniennes en 1797, les murs du ghetto furent démolis, mais les juifs avaient déjà quitté en grande partie de quartier, signe de leur inclusion dans la vie économique et sociale de Vérone. Mais aussi dans la vie culturelle avec les musiciens Giacobbe Bassini Cervetto et son fils Giacomo.

Toutefois, la communauté commença à décliner à la fin du 19e siècle. Ainsi, il n’y avait plus que 600 juifs en 1909, puis 429 en 1931. 31 juifs véronais furent déportés et assassinés pendant la Shoah. Une plaque en leur mémoire a été posée sur la synagogue de la Via Portici. La communauté juive est constituée aujourd’hui d’une centaine de membres.

Les anciens cimetières juifs se trouvaient à Campo Fiore et à Porta Nuova. Le cimetière juif actuel est situé à Borgo Venezia.

Sources : Veneto Jewish Itineraries de Francesca Brandes et Times of Israel

Piazza dei Signori. Photo de Didier Descouens – Wikipedia

Proche de Venise, Trévise est une ville connue pour ses activités commerciales et sa production agricole, notamment dans le vin et l’horticulture.

Les documents qui attestent de la présence juive sont très anciens, puisqu’ils datent du 10e siècle. Ils évoquent la présence à Trévise d’une famille juive, originaire d’Allemagne, ayant des magasins dans la ville.

Néanmoins, peu de documents sont retrouvés dans les siècles suivants du Moyen Age. Ils concernent principalement les activités de préteurs sur gages, souvent une des seules activités professionnelles lors de cette époque, avec plus ou moins de possibilité de se diversifier selon l’esprit de tolérance régnant. Ils subirent des discriminations religieuses et financières, résultant à une expulsion au 16e siècle.

Ca de Noal, Treviso. Photo de Appo92 – Wikipedia

Les juifs vécurent essentiellement dans le quartier autour de la Via Portico Oscuro, où se trouvait également la synagogue et un mikvé, ainsi qu’une prestigieuse yeshiva. La communauté juive disposait d’un cimetière depuis au moins le 15e siècle dans le quartier de Borgo Cavour, où se situe actuellement le Musée municipal.

Vingt-sept pierres tombales juives furent découvertes en 1880 lors de travaux de fouilles près de la muraille de San Teonisio. Ces pierres tombales sont actuellement entreposées sur le terrain du palais de Ca Da Noal.

Le cimetière juif moderne qui date du 19e siècle est inclus dans le cimetière municipal de San Lazzaro. A cette époque, une petite communauté juive se reconstitua mais n’est plus aujourd’hui en fonction.

Sources : Veneto Jewish Itineraries de Francesca Brandes et Encyclopaedia Judaica

Piazza Matteotti, Piove di Sacco. Photo de Threecharlie – Wikipedia

Ville agricole, Piove di Sacco fut construite à l’époque romaine et fortifiée au Moyen Âge. La présence juive est attestée par des documents datés de la fin du 14e siècle. Ils concernent l’arrivée de juifs participant à l’activité bancaire, souvent la seule autorisée pour eux à l’époque.

Ce qui ne les empêcha pas de poursuivre d’autres centres d’intérêt, tel Moshe ben Samuel, banquier et scribe ayant travaillé sur l’œuvre de Maimonide. Passion pour l’écriture partagée par de nombreux concitoyens.

A l’image de Meshulam Cusi, rabbin qui vécut à Este de 1468 à 1474 et qui avait créé une imprimerie à Veneto. Il publia notamment des livres de Slikhot et surtout le second livre publié en hébreu en Italie, Arbaa Tourim de Jacob ben Asher, qui se trouve actuellement à la Bibliothèque civique de Padoue.

Plaque à via Stamperia, Piove di Sacco. Photo de Pivari – Wikipedia

Cette activité fit de Piove di Sacco le principal lieu d’impression de textes hébreu, jusqu’à ce qu’elle soit détrônée par Venise au 16e siècle.

D’autres œuvres rares se retrouvent aujourd’hui à la Bibliothèque universitaire de Turin et à la Bibliothèque nationale de Madrid. C’est dans la Stradella della Stamperia que semblait se trouver cette imprimerie, une des plus vieilles d’Europe.

Preuve de l’intégration des juifs, sortis des ghettos, au 19e siècle, certains furent élus au parlement. Isacco Vita Morpurgo en 1864 en tant que conseiller municipal. Leone Romanin Jacur fut élu au parlement à onze reprises.

Sources : Veneto Jewish Itineraries de Francesca Brandes et Encyclopaedia Judaica

Este. Photo de Alessandro Vecchi – Wikipedia

Ville très ancienne, Este servit notamment de base militaire et fut reconstruite autour d’un château suite à une destruction. Elle connut son apogée à l’ère vénitienne. Des documents datant de 1389 attestent de l’installation dans la ville de juifs à Este, afin d’ouvrir une institution bancaire.

Un ghetto juif a été créé en 1666, dans le quartier de San Martino. Il ne consistait que de quelques maisons et était accessible par une seule entrée. Signe d’une vie relativement paisible, Emilio Morpurgo fut élu, à plusieurs reprises, membre du Parlement de Este-Monselice. Le 8 septembre 1943, les juifs d’Este furent arrêtés et envoyés dans les camps de concentration, mettant fin à leur présence dans la ville.

Il semble qu’un cimetière juif dans le quartier de San Pietro ait été utilisé dès la fin du Moyen Age, mais aucune trace n’a été retrouvée. Un second cimetière a été utilisé entre les 17e et 19e siècles à Via Olmo. Quelques pierres tombales ont été préservées.

Sources : Veneto Jewish Itineraries de Francesca Brandes

Palazzo Ducale d’Urbania. Photo de Belmetauro – Wikipedia

Ville relativement récente pour la région, Urbania fut construite sous le nom de Casteldurante au Moyen-Age puis adopta le nom actuel en mémoire du Pape Urbain VIII.

Des documents datant de 1437 attestent de la présence juive dans la ville. Si les juifs furent d’abord contraints de pratiquer le métier de prêteurs sur gages, ils se diversifièrent rapidement. Certains optant pour ceux liés au commerce ou et d’autres au tissage et à l’artisanat.

Malgré certaines menaces à leur encontre, les juifs contribuèrent à la vie active d’Urbania le long du 16e siècle. Néanmoins, les relations entre chrétiens et juifs se détériorèrent à la fin de ce siècle.

Le duché tomba sous le règne des États pontificaux en 1633 et les juifs furent obligés de se regrouper dans le ghetto et préférèrent quitter la ville. Autorisés temporairement à pratiquer certaines activités professionnelles les jours de foires locales, les juifs ne s’installèrent à nouveau à Urbania qu’à la fin du 19e siècle, lorsque la ville rejoignit le royaume d’Italie.

Signe de la bonne intégration, un étage de la maison de Samuele Moscati, un juif originaire d’Urbino, servit de bureaux de salles d’audience. Un immeuble à l’entrée de la ville, en prenant par le Ponte del Riscatto, est d’ailleurs surnommé Palazzo degli Ebrei. La synagogue semble avoir été située au 17 de l’actuelle Via Garibaldi.

Sources : Marche Jewish Itineraries de Maria Luisa Moscati Benigni.

San Severino. Photo de Lasagnolo9 – Wikipedia

Ville romaine, San Severino est marquée architecturalement par les différentes époques, notamment médiévale et celle de la Renaissance. Des documents administratifs attestent d’une présence juive datant au moins du 13e siècle.

Trace de cette ancienneté, la Fonte dei Giudei, littéralement « la fontaine des juifs », construite en 1295. Elle a été renommée depuis Fonte del Casale.

À partir du 14e siècle, leurs activités économiques furent régulées par les autorités locales et leur liberté de culte assurée. Ils obtinrent un terrain pouvant servir de cimetière juif. Non limités au métier de prêteur sur gages, ils purent se diversifier et pratiquèrent toutes sortes de professions. Parmi celles-ci : le commerce de bétail, l’artisanat et la médecine.

Piazza del Popolo, San Severino. Photo de Mirko Scoccia – Wikipedia

Néanmoins, en 1555, les juifs furent contraints à vivre dans un ghetto situé dans le quartier de San Lorenzo, à proximité de l’église San Rocco. Expulsés de San Severino en 1569, les juifs ne purent y retourner que pour certaines activités économiques spécifiques liées aux foires locales.

Sources : Marche Jewish Itineraries de Maria Luisa Moscati Benigni.

Recanati. Photo de Xavier121 – Wikipedia

Ville dont les bâtiments témoignent de l’influence médiévale, Recanati est surtout connue pour être le lieu de naissance du poète Giacomo Leopardi, dont le nom est également très présent sur les monuments. Notamment la Piazza Leopardi et son monument à la gloire du poète.

Les premiers documents qui attestent d’une présence juive dans la ville datent de 1336 et 1343. Des noms de juifs pratiquant le métier de prêteur sur gages, ils semblent selon ces mêmes documents avoir rejoint une communauté déjà existante.

Une ancienneté symbolisée aussi par l’existence au siècle dernier du cabaliste Menahem ben Benjamin Recanati, les juifs prenant souvent comme nom de famille celui de leur ville d’origine ou de leur métier. Parmi les autres célèbres personnes portant ce nom, Leon Recanati, homme d’affaires et philanthrope israélien et Lenny Recanati, fondateur des vins qui portent son nom.

Piazza Leopardi, Recanati. Photo de Xavier 121 – Wikipedia

Lorsqu’ils y furent autorisés, les juifs diversifièrent leurs activités professionnelles, notamment dans le commerce et dans la médecine, où, chose rare au 15e siècle, deux femmes exerçaient également ce métier. Il y avait alors une synagogue à proximité du palais de l’évêque.

Suite à la bulle papale de 1555, les juifs durent quitter la rue Vicolo Sebastiani et ses environs. Cela, pour être placé dans le ghetto fut créé dans le quartier de Monte Volpino, où se trouve l’actuelle Piazza Bianchi, s’étendant jusqu’à Via Achille, où était apparemment située une synagogue au numéro 1 de la rue.

La plupart des juifs quittèrent Recanati en 1569, s’installant principalement dans les villes d’Ancona, Fossombrone et Pesaro.

Le cimetière juif était situé au Campo dei Fiori, à proximité de la cathédrale San Flaviano. Une stèle avec des inscriptions en hébreu se trouve au musée du Diocèse.

Sources : Marche Jewish Itineraries de Maria Luisa Moscati Benigni.

Osimo. Photo de Wikipedia

Lieu stratégique de première importance, la ville d’Osimo fut victime de nombreuses conquêtes par les puissances régionales au fil du temps. En témoignent les bâtiments très anciens, églises et palais imposants.

La plus ancienne preuve écrite de la présence juive à Osimo est un document de 1302 relatant leur vie dans la ville. Ils habitèrent alors en majorité dans le quartier de San Gregorio. Autorisés à s’y installer pour des activités professionnelles liées au prêt ils diversifièrent leurs activités commerciales. Notamment dans l’import export, le tissage et l’artisanat.

La population juive augmenta au 16e siècle. Une trentaine de familles juives sont mentionnées dans des documents de l’époque, mais sans trace écrite d’une synagogue. Ce qui semble indiquer qu’ils prièrent dans un oratoire d’une maison privée. Dans les années 1540, le climat se détériora, avec des conversions forcées et des départs de la ville. Suite à la bulle papale de 1555, un ghetto fut instauré à Osimo. Il paraissait se situer Via Santa Lucia. Néanmoins, il en reste peu de traces suite aux constructions immobilières successives entreprises à partir du 17e siècle. Des mesures discriminatoires furent imposées aux juifs, dans la vie professionnelle et personnelle, dans le cadre de leurs relations avec les chrétiens. Au milieu du 16e siècle, la population juive commença donc à décliner.

Castelfidardo. Photo de Claudio Stanco – Wikipedia

Les juifs furent expulsés en 1569. Parmi eux, Rabbi Jeudah ben Joseph Moscato. Né dans la ville, il fut un des principaux cabalistes de la Renaissance. Il s’installa à Mantoue, devenant le rabbin de sa communauté. Certains retournèrent au tournant du siècle suite à l’allègement des discriminations et les annonces dans ce sens. Toutefois, en 1646 fut décidé d’interdire la venue de nouveaux citoyens juifs.

Autre personnalité juive ayant marqué la région, le sculpteur Vito Pardo. Il est notamment le créateur de l’œuvre commémorant la bataille de Castelfidardo qui se trouve dans un parc au nord d’Osimo. De nombreux juifs portent d’ailleurs le nom de famille Osimo. Parmi eux, Bruno Osimo, traducteur né à Milan.

Sources : Marche Jewish Itineraries de Maria Luisa Moscati Benigni.

Monterubbiano Portavecchia. Photo de Biba84 – Wikipedia

Située en altitude, la ville de Monterubbiano est très ancienne, précédant la période romaine. Sa partie médiévale demeure marquante, comme en témoigne ses bâtiments, nombreuses églises et son musée archéologique.

La présence juive à Monterubbiano date au moins du 13e siècle. Contrairement à la situation professionnelle limitée de leurs coreligionnaires dans une bonne partie des autres villes, les juifs purent intégrer diverses professions.

Parmi celles-ci le tissage et le cuir. Au début, ils vécurent dans différentes parties de la ville telles Contrada San Giovanni, San Basso et San Nicolo. En 1555, ce dernier lieu devint le ghetto juif. L’ancienne synagogue se situait semble-t-il sur l’actuelle Via Garibaldi, au numéro 28.

Sources : Marche Jewish Itineraries de Maria Luisa Moscati Benigni

Palazzo comunale, Mondolfo. Photo de Morarosa – Wikipedia

Ville médiévale, Mondolfo fut notamment connue pour son château construit par l’architecte Francesco di Giorgio Martini, lequel fut détruit au 19e siècle. La ville fut aussi un centre économique et culturel important au fil des siècles.

L’incendie qui provoqua la destruction des archives municipales en 1517 empêche de savoir de quand date exactement la présence juive à Mondolfo. Une transaction commerciale entre la municipalité et une personne juive est mentionnée en 1520.

Des documents relatent la présence de juifs dans le quartier à proximité de l’ancienne Via Giraldi Della Rovere, nommée aujourd’hui Via Fratelli Rosselli. Dans cette rue, on peut voir encore de très vieilles bâtisses. Dont une avec deux entrées qui fut probablement une ancienne synagogue et relie la Piazza del Comune.

La situation des juifs s’améliora à la fin du 16e siècle, notamment sous le règne de Francesco Maria II (1549 – 1631), qui fut le dernier duc d’Urbino. Lorsque le Duché passa sous le contrôle des Etats pontificaux en 1625, une grande partie des juifs de Mondolfo migrèrent dans les ghettos de Pesaro et Senigallia.

Sources : Marche Jewish Itineraries de Maria Luisa Moscati Benigni

Mondavio. Photo de Diego Baglieri – Wikipedia

Ville très ancienne, Mondavio fut la cité principale du diocèse de Fano au 14e siècle. Son château construit à la fin du 15e siècle témoigne de la place importante de Mondavio dans les affaires civiles régionales également.

La première mention de la présence juive date de 1349. Deux noms juifs figurent dans le « Libro dei Nobili e degli uomini d’entrata », sorte de mélange de « Who’s Who » et de Pages jaunes de l’époque où sont les listés les nobles et membres de la vie commerciale.

Des documents indiquant les impôts payés par tous les citoyens montrent bien que les juifs, à l’image du reste de la population locale, faisaient partie de toutes les classes sociales. Comme dans de nombreuses petites villes de la région, la vie des juifs devint plus compliquée au fil des siècles. Ils partirent donc graduellement aux 16e et 17e siècles.

Au bout de la Via Mazzini on tombe sur la Via Borgo Mozzo où habitèrent les juifs de Mondavio.

Sources : Marche Jewish Itineraries de Maria Luisa Moscati Benigni

Jesi. Photo de Parsifall – Wikipedia

Ancienne ville romaine, Jesi est connue pour sa vieille ville médiévale entourée de murailles. Ainsi que ses places, églises et autres bâtiments témoins de cette traversée du temps.

La présence juive est mentionnée dans des documents de 1431. Un certain Benedetto et la famille Vivanti furent des personnages importants de la vie financière de Jesi, les juifs étant initialement limités à ces professions.

En 1459, des résidents juifs réussirent à obtenir des droits de citoyens égaux à l’ensemble de la population, leur permettant d’acheter des terres. C’est à cette époque que la communauté pu obtenir un terrain pour y enterrer les morts.

Le lieu de cet ancien cimetière semble avoir été près de la Via Piccitu, où la stèle du rabbin Mosé, qui daterait du 16e siècle, fut retrouvée en 1928. Elle est actuellement exposée au musée civique de Jesi. Le musée possède deux autres sculptures de textes. La première en latin, décrivant la situation des juifs sous Pharaon. La seconde en hébreu.

Les activités professionnelles des juifs de Jesi se diversifièrent au 16e siècle, notamment dans les secteurs de la soie, des métaux, du vin et de la médecine. La première référence à une synagogue étant dans un document de 1532 relatant une dispute qui s’y serait déroulée entre fidèles. Dix ans plus tard, les juifs quittèrent graduellement la ville suite à une bulle papale. Seuls quelques poignées de juifs furent autorisés à venir se réinstaller au fil des siècles.

Sources : Marche Jewish Itineraries de Maria Luisa Moscati Benigni

Fermo. Photo de Wikipedia

Ville très ancienne, la construction de la ville de Fermo date de l’époque pré-romaine, probablement de 3000 ans. Ses nombreux palais, lieux culturels et religieux témoignent encore aujourd’hui de cette ancienneté. Le premier document mentionnant la présence juive date de 1229, indiquant la nomination de Jacobus Judei au sein du premier conseil municipal.

Le célèbre poète italien auteur de textes en hébreu Immanuel da Roma (1261-1328), surnommé Manoello, S’installa à Fermo jusqu’à la fin de ses jours. Inspiré par différentes sources, juives et chrétiennes, il laisse une œuvre importante de poésie, mais aussi d’exégèse et de linguistique.

Les juifs s’illustrèrent à cette époque dans de nombreux domaines de la vie active et intellectuelle locale. Symbole de cette ouverture, Elia di Sabbato, chirurgien auprès des autorités papales dès 1407. Il fut anobli par les autorités locales de Fermo. Une  rue porte aujourd’hui son nom.

Néanmoins, d’autres figures publiques tentèrent d’inverser ce cours, réclamant la limitation des droits accordés aux juifs. La situation demeura toutefois assez positive, les juifs diversifiant au 15e siècle leurs activités, notamment dans les secteurs du cuir, des textiles et des produits de beauté.

L’ancienne giudecca se trouvait près de l’actuelle  Corso Cavour. Une synagogue s’y trouvait selon des documents anciens.

Un ghetto fut créé en 1566 autour de l’actuelle  Via Bergamasca, derrière la Torre Matteucci. Des bâtiments de cette époque, ainsi qu’une ancienne synagogue sont encore situés  Vicolo Silvestri. Suite à une relative dégradation de la situation, les juifs quittèrent graduellement Fermo pour s’installer à Pesaro, Senigallia et Ancona.

Sources : Marche Jewish Itineraries de Maria Luisa Moscati Benigni

Area archeologica di Suasa. Photo de Accurimbono-Wikipedia

Ville très ancienne construite sur une colline avec un amphithéâtre romain et de nombreux lieux suscitant la curiosité des archéologues, Castelleone di Suasa accueillit les juifs au début du 17e siècle. Dans le but principal de prendre part exclusivement aux activités financières interdites par les autorités religieuses aux non-juifs.

En 1738, la population juive était constituée de trente-cinq familles vivant à proximité du château, dans ce qui fut surnommé vicoli del Ghetto. On y accède aujourd’hui par la  Via delle Scuole.

La population juive disparut à la fin du 18e siècle, soit un peu plus tard que dans de nombreuses autres villes de la région, notamment grâce à la protection accordée par la Duchesse Livia.

Sources : Marche Jewish Itineraries de Maria Luisa Moscati Benigni

Cagli. Photo de Nessun – Wikipedia

Ville située sur les routes commerciales entre Marche et l’Ombrie, Cagli est aussi connue pour son théâtre et surtout son ancienne imprimerie, une des plus vieilles d’Italie, datant de 1475. La présence juive daterait du 14e siècle, un document de 1400 l’attestant.

Ils participèrent au développement commercial de l’industrie de la laine et du cuir, Salomone di Sabato s’illustrant tout particulièrement dans celle-ci. Une synagogue semblait se trouver sur l’ancienne  Via Impetrata et actuelle Via Fonte del Duomo. Le quartier juif se situant dans ce secteur. La communauté disposait d’un cimetière situé entre les murailles de la ville et la rivière Bosso.

Suite à une vague de discriminations, les juifs quittèrent la ville au 17e siècle, encouragés à s’installer dans les ghettos de Senigallia, Pesaro et Urbino. Au milieu du 19e siècle, la communauté juive d’Urbino demanda à Francesco Pucci, originaire de Cagli, un aron et une tevah pour sa synagogue.

Oeuvre de Corrado Cagli au Museo-monumento al deportato politico e razziale à Carpi. Photo de Paolo Monti – Wikipedia

Le  musée archéologique de Cagli présente d’ailleurs des œuvres de Pucci, parmi lesquelles une table en ivoire avec une maguen david. Des juifs portent ce nom, comme souvent liés à la ville ou au métier d’origine. Parmi eux, l’artiste Corrado Cagli, né à Ancone en 1910.

Contraint de quitter le pays suite à la promulgation des lois raciales, il participa en tant que soldat à la libération de Buchenwald. Son œuvre d’après-guerre témoigne d’ailleurs des horreurs qu’il y rencontra.

Sources : Marche Jewish Itineraries de Maria Luisa Moscati Benigni

Ascoli Piceno. Photo de Ra Boe – Wikipedia

La ville possède encore de nombreux bâtiments témoignant des influences architecturales de nombreuses époques : romaine, médiévale, renaissance, moderne…

La présence juive à Ascoli Piceno est attestée depuis 1297 lorsque trois juifs furent autorisés à s’y installer, faisant partie d’un consortium de vingt-deux financiers. Des documents semblent indiquer qu’au 14e siècle les juifs ne furent pas confinés à certains quartiers. Les activités professionnelles purent se diversifier graduellement.

La communauté disposait d’un cimetière au 15e siècle près de Campo Parignano, mais il ne reste plus de trace aujourd’hui de ce lieu suite à la construction de maisons dans le quartier. Un cimetière est utilisé par les non-chrétiens depuis le 19e siècle.

Un oratoire fut ouvert en 1515 dans le quartier de  Sant’Emidio. La communauté se développa à cette époque, notamment grâce à la venue de juifs de Naples accueillis dans la région. Néanmoins, la situation se détériora et les juifs durent habiter dans un quartier séparé entre la Via Enos d’Ascoli, la  Via Giudea et la  Rua David d’Ascoli. Cette dernière est nommée en hommage au médecin qui publia « Apologia Hebraeorum » afin de s’opposer aux discriminations contre les juifs et fut conséquemment emprisonné. Interdits d’exercer certains métiers, ils furent ensuite expulsés en 1569. Autorisés à revenir, ils furent à nouveau expulsés en 1678.

Le nom de famille Ascoli est porté par de nombreux juifs, probablement en lien à la ville d’origine. Parmi eux, Albert Abram Ascoli, médecin pionnier dans la vaccination contre la tuberculose, le linguiste Graziadio Isaia Ascoli et le général Ettore Ascoli, mort au combat contre l’Allemagne en 1943.

Sources : Marche Jewish Itineraries de Maria Luisa Moscati Benigni et Encyclopaedia Judaica

Viareggio Synagogue. Photo de Gabriele85 – Wikipedia

Ville balnéaire réputée, Viareggio est aussi un important site culturel. La présence juive est assez récente par rapport aux autres installations dans la région, datant principalement du 20e siècle. Une cinquantaine de familles juives y vivaient dans les années 1930.

Un  oratoire a été construit en 1954 par la famille Procaccia. Un lieu qui peut accueillir une soixantaine de personnes. Les cérémonies religieuses y sont célébrées pendant l’année. Les touristes y sont également accueillis en contactant au préalable la communauté locale, pour des raisons évidentes de sécurité et de mesures anti-Covid.

Sources : Tuscany Jewish Itineraries de Dora Liscia Bemporad et Annamarcella Tedeschi Falco

Piazza Duomo, Pistoia. Photo de Wikipedia

Ville dépendant de Florence pour son expansion, celle-ci fut possible principalement à partir du 19e siècle, grâce à l’essor de son agriculture et son industrie à cette époque. Ses palais médiévaux et d’époques suivantes témoignent de la richesse architecturale et artistique de Pistoia.

Comme dans de nombreuses villes de la région, les juifs furent d’abord autorisés à s’installer pour pratiquer des métiers bancaires. Ceux-ci étant interdits aux locaux et les juifs n’ayant pas reçu par les autorités politiques le droit d’en pratiquer d’autres.

Ainsi, deux juifs s’y établirent en 1397 pour ouvrir une banque de prêts. D’autres purent s’y installer par la suite. Des documents historiques rares de cette époque sont gardés aux  Archives d’État de Pistoia. Comme dans la majorité des villes de la région, les juifs de Pistoia furent expulsés en 1570 et obligés de s’installer à Florence et Sienne. Néanmoins, certains s’y réinstallèrent en 1641. La ville avait son petit ghetto au début du 18e siècle, dans le quartier entourant  la Piazza dell’Ortaggio. Une synagogue se trouvait probablement sur cette place.

Sources : Tuscany Jewish Itineraries de Dora Liscia Bemporad et Annamarcella Tedeschi Falco

Monte San Savino. Photo de Scott Brenner – Wikipedia

Ville romaine, Monte San Savino est connue pour ses constructions médiévales, singulièrement par le sculpteur et architecte Andrea Contucci, plus connu sous le nom de Sansovino.

La présence juive à Monte San Savino date au moins du début du 15e siècle. Des familles banquières juives s’illustrèrent dans la ville à cette époque et contribuèrent au développement de Monte San Savino. Une reconnaissance de cette réalité encouragea la ville à la fin du 17e siècle à autoriser l’installation de plusieurs familles ne travaillant pas dans les mêmes domaines : agriculture, commerce, travail du cuir. Puis à l’ouverture d’une synagogue (construite à partir de 1732) et un cimetière juif. Ainsi, suite à cette évolution, la ville compte 103 juifs en 1745. Une stabilité qui dura une cinquantaine d’années supplémentaires, les résidents juifs quittant la ville suite à une vague de violences.

Des traces de la vie juive demeurent à Monte San Savino. En commençant par l’ancienne synagogue se trouvant sur la  Via Salomone Fiorentino, rue nommée en hommage d’un illustre membre de la communauté, homme d’affaires et homme de lettres de la fin du 18e siècle. Les juifs vécurent principalement dans ce quartier à l’époque, mais pas que. Des tombes juives sont encore visibles sur un terrain situé à proximité du cimetière catholique. La  Bibliothèque communale possède de nombreux documents attestant de cette vie juive.

Sources : Tuscany Jewish Itineraries de Dora Liscia Bemporad et Annamarcella Tedeschi Falco

Piazza Farinata degli Uberti, Empoli. Photo de Mockney Piers – Wikipedia

Ville importante du Moyen Age, notamment suite à la victoire de Montaperti et l’instauration d’un parlement dans la ville en 1260, Empoli devint un centre industriel important, surtout concernant la verrerie.

La présence juive date au moins du début du 15e siècle lorsqu’ils furent autorisés à exercer des métiers dans le domaine bancaire, la plupart viendraient de la ville de San Miniato.

Une majorité d’entre eux habitaient dans la partie sud de la rue qui reliait la porte d’Arno à la porte de Sienne (devenue par la suite la Piazza del Popolo). Un espace surnommé  Giudea.

Porta Pisana. Photo de Sansa55 – Wikipedia

L’ancien cimetière juif devait probablement se trouver non loin de là, en prenant la Via de Neri à partir de la Piazza del Popolo. Une ancienne tombe avec des inscriptions hébraïques se trouve à la  Pinacoteca di Sant’Andrea.

Les juifs furent expulsés de la République florentine en 1495 mais purent se réinstaller à Empoli à partir de 1514. Une dizaine d’années plus tard, une nouvelle migration de juifs eut lieu, travaillant principalement dans la vente de lainages. Néanmoins, ils furent à nouveau expulsés en 1570, la plupart s’installèrent dans le ghetto de Florence.

Les archives municipales possèdent des documents qui attestent de l’ancienne présence juive à Empoli. Notamment un Talmud babylonien.

Sources : Tuscany Jewish Itineraries de Dora Liscia Bemporad et Annamarcella Tedeschi Falco

Piazza San Giacomo, Udine. Photo de Gian77 – Wikipedia

Ancienne ville romaine, Udine est également connue par la suite pour son université, ses palais et musées. La présence juive date de 1299.

La communauté se développa, mais les premières mesures restrictives furent imposées dans les années 1420, notamment sur leurs droits de résidence. Bien qu’expulsés une première fois en 1462, certains juifs purent encore travailler en ville.

Le cimetière juif date du début du 15e siècle lorsque le terrain fut acheté par des membres de la communauté. L’expulsion définitive fut décidée en 1556. Et ce ne fut qu’à l’arrivé des Français à la fin du 18e siècle que les juifs purent revenir à Udine.

Dans les années 1840, la communauté juive était constituée d’une centaine de personnes. Ils disposaient d’une synagogue, située à l’actuelle  Porta Manin. Elle acquit à cette époque un nouveau  cimetière, dans le village de San Vito, qui fut utilisé jusqu’à l’époque contemporaine.

La population juive diminua graduellement, passant de 112 en 1840 à 88 en 1931. La communauté juive d’Udine est aujourd’hui rattachée à celle de Trieste.

Sources : Jewish Itineraries (de Silvio G. Cusin et Pier Cesare Ioly Zorattini)

Gradisca. Photo de Vid Pogacnik – Wikipedia

Au nom slave se référant aux anciennes forteresses de la ville, Gradisca possède encore de nombreux bâtiments témoins des différentes influences régionales et historiques. La présence juive date probablement du 16e siècle.

Parmi les familles célèbres, il y a les Morpurgo, qui s’illustrèrent dans la banque mais aussi dans l’interprétation des textes bibliques, la philologie et la médecine. Néanmoins, les droits octroyés aux juifs de la ville furent graduellement contestés et en 1769 ils durent s’installer dans un ghetto, principalement suite à des jalousies d’autres populations.

Le ghetto se situait dans le Giardino, situé près du verger du Séminaire du Monte di Pieta. Huit maisons y furent construites, ainsi qu’une synagogue et une usine de fils de soie. La synagogue fut inaugurée en 1769, l’année d’entrée au ghetto. La rue principale du  ghetto Via Del Tempio Israelitico est aujourd’hui nommée Via Petrarca. La synagogue était située au numéro 5 de cette rue. Quelques traces architecturales demeurent sur des immeubles de cette rue.

Murailles de Gradisca. Photo de Lord of the Thrapdoors – Wikipedia

La ségrégation fut terminée lors du règne de Joseph II puis définitivement abolie par l’arrivée des Français en 1797. La synagogue, ainsi qu’une grande partie du ghetto et des murailles furent détruits pendant la Première Guerre mondiale. Des vestiges de ce ghetto se trouvent au  Museo Documentario, qui accueille également des documents anciens parmi lesquels des cartes et ketouboth.

La communauté juive avait atteint à son maximum, en 1857, 135 personnes. Ils avaient pu intégrer différentes activités professionnelles, notamment dans l’industrie de la soie. Les mesures d’urbanisme et le changement graduel de Gradisca, qui fut un haut lieu de culture pendant des siècles, suscité de nombreux départs. Ainsi, en 1895, il n’y avait plus que 29 juifs. La communauté fut rattachée à celle plus grande de Gorizia.

Un  cimetière juif est situé au nord de l’autoroute qui relie Udine à Trieste. La plus vieille tombe parmi les 78 présentes date de 1805 et la plus récente de 1940.

Sources : Jewish Itineraries (de Silvio G. Cusin et Pier Cesare Ioly Zorattini)

Cormons. Photo de Vid Pogacnik- Wikipedia

Ville frontalière entre l’Italie et l’Autriche, Cormons a accueilli des juifs probablement à partir du 16e siècle. En 1565, l’Archiduc Charles d’Autriche accorda une protection aux juifs de la région.

Les métiers pratiqués par les juifs se diversifièrent au fil du temps. Ainsi, non limités à certaines activités financières, ils s’illustrèrent dans la production de spiritueux et dans le cuir. Et tout particulièrement dans le travail de la soie.

En 1764, il y avait 17 juifs à Cormons. La communauté juive disparut à la fin du 19e siècle, principalement suite à l’exode rurale. Des marchands juifs de Gorizia y maintiennent ensuite une activité d’exportation des fruits locaux. Le dernier juif présent dans la ville fut Giuseppe Pincherle, un retraité de Trieste qui s’installa à Cormons dans les années 1930. Il fut déporté à Birkenau pendant la Shoah.

Le quartier juif se situait autour de la  Piazzetta Patriarchi. Si le quartier a été reconstruit, on peut voir à quoi il ressemblait dans un tableau du peintre local Ermete Zardini (1868-1940). Dans un immeuble du 23 de la Via Patriarchi subsistaient des corniches en plâtre ayant probablement appartenu à une   ancienne synagogue.

Sources : Jewish Itineraries (de Silvio G. Cusin et Pier Cesare Ioly Zorattini)

Cividale del Friuli. Photo de Mattana – Wikipedia

Ville romaine aux célèbres murailles témoignant de son ancienneté et du nom qu’elle porte et pose sur la région, Cividale del Friuli vous permet de voyager dans le temps dans ses ruelles.

La présence juive date au moins du 13e siècle, des documents en attestant. Parmi eux, le Or Zaroua de 1239 qui mentionne l’existence d’un tribunal rabbinique et une communauté juive dans la ville. Cette installation fut notamment motivée par l’accueil favorable des autorités locales de l’époque, comme l’indique un texte de 1321 qui reconnaît leurs droits. Une déclaration renforcée par un contrat entre la mairie et la communauté juive en 1349, leur permettant de vivre leur foi et de travailler dans la ville. Une vie active non limitée aux activités interdites aux chrétiens par la Papauté, les juifs intégrant aussi le commerce, la médecine et d’autres métiers.

Musée archéologique de Cividale. Photo de I, Sailko – Wikipedia

Il existe un quartier encore nommé aujourd’hui  Giudaica, mais la population juive semblait habiter dans de nombreux quartiers de la ville, notamment près de la Porta Brossana. La situation des juifs de Cividale déclina à partir du 15e siècle. En 1572, leur expulsion fut décidée par les autorités vénitiennes. Il n’y a pas eu de renaissance de la communauté juive par la suite.

Le  musée archéologique de la ville présente des pierres tombales juives datant du 14e siècle et issues de l’ancien cimetière. Le musée possède de nombreuses œuvres et objets permettant de retracer la riche histoire de la région depuis l’époque romaine. Une pierre tombale juive avec des lettres hébraïques est également cimentée dans l’arc de la  Porta Arsenale Veneto.

Sources : Jewish Itineraries (de Silvio G. Cusin et Pier Cesare Ioly Zorattini), Encyclopaedia Judaica

Médan, Maison d’Émile Zola. Photo de Spedona – Wikipedia

Émile Zola est un des plus grands auteurs, présentant les nombreuses facettes de la France du tournant du 20e siècle, entre les bas-fonds des mines du Nord dans « Germinal » et les néons des grands magasins parisiens dans « Le Bonheur des Dames ».

Il est également une des figures héroïques incontournables de l’histoire française. Notamment en ayant défendu l’honneur et l’intégrité d’Alfred Dreyfus.

On se souvient surtout de sa célèbre tribune « J’accuse ». Puis, de leur combat commun pour la vérité et la justice, contre l’antisémitisme se montrant au grand jour.

D’année en année, la mémoire de Zola est célébrée dans sa maison d’été de Médan, tandis que son œuvre est encore partagée sur les bancs d’école du pays. Sa maison où il écrivit divers romans et pas les moindres, à partir de 1880. Il y reçu aussi ses amis. Cette maison a été récemment restaurée et ouverte à nouveau au public.

Suite à sa mort, elle fut donnée à l’Assistance publique. Sa transformation en musée permet d’approcher la vie personnelle et familiale de l’homme. Les goûts mobiliers de l’auteur aussi avec sa passion d’antiquaire. On retrouve les décors d’époque et des éléments de vitraux, sa verrière, encourageant notre imagination à tenter de savoir ce que pensait l’auteur en regardant la rivière et les chemins de fer. Tout ce que ces voyages permettaient, notamment dans ses livres tel « La Bête humaine ».

Zola photographié par Nadar

C’est donc de manière très harmonieuse et logique qu’a été construit à Médan un  musée Dreyfus jouxtant la maison d’Émile Zola. Sa construction fut possible grâce au soutien financier de Pierre Bergé, à la demande du président François Mitterrand. Elie Wiesel accepta d’en être le parrain.

Le musée Dreyfus a été ouvert le 28 octobre 2021 et sa mission principale est pédagogique, offrant aux enseignants un matériau permettant de mieux partager des thématiques pas toujours évidentes aujourd’hui dans les salles de classe.

Avec le souhait de partager avec les futures générations les valeurs de ces deux hommes et leur courage face à l’adversité, en montrant les discours xénophobes, les caricatures antisémites. Mais aussi les textes et images de soutien, dont de nombreux auteurs arméniens. Une dialectique aboutissant à porter plus haut encore l’honneur de la France. En expliquant en détail « l’Affaire », les enjeux à l’époque, les luttes entre et au sein des institutions de la République, ainsi que le rôle de celles-ci et des citoyens.

Alfred Dreyfus, photographié par Aron Gerschel

Dès l’entrée, on trouve cette célèbre photo où l’épée du Capitaine Dreyfus est brisée par un adjudant sur sa cuisse, marquant sa dégradation. Puis, un peu plus loin, la phrase « La vérité est en marche et rien ne l’arrêtera », qui clôt un article de Zola et se retrouvera ensuite dans « J’accuse ».

L’Affaire Dreyfus est donc en grande partie présentée sous le regard d’un de ses soutiens les plus importants. Le musée présente également la fin tragique de Zola, assassiné, ainsi que la réhabilitation de Dreyfus.