Les juifs parviennent à Sofia dans les premiers siècles de l’ère chrétienne, à l’époque de la domination de Rome. Aux émigrants ashkénazes venus de Hongrie et de Bavière, se joignent, à partir de la fin du XVe siècle, les séfarades fuyant l’Inquisition espagnole.
Jusqu’en 1890, ils habitent une sorte de ghetto, que la capitale nouvelle de la Bulgarie indépendante va éradiquer.
Si une partie de la ville s’appelle toujours aujourd’hui le « quartier juif », plus rien ne rappelle, en ce qui concerne sa rue principale, les boutiques aux enseignes mêlant les inscriptions en espagnol, en hébreu ou en français.
Reste, imposante, au coeur de Sofia, la Grande Synagogue séfarade inaugurée en 1909. Pour qualifier le style de ce temple, le troisième d’Europe en importance après les synagogues de Budapest et d’Amsterdam, on peut le placer sous le double signe byzantin et hispano-mauresque, ce qui l’apparenterait à la célèbre synagogue viennoise de la Leopoldsgasse, détruite par les nazis.
Sa construction fut confiée à l’architecte autrichien Friedrich Grünanger. Sérieusement endommagée par un bombardement de l’aviation alliée en 1944, elle n’avait jamais fait l’objet d’une restauration digne de ce nom sous le régime communiste, mais d’importants travaux ont été réalisés ces dernières années grâce à des dons en provenance d’Israël.
Ouverte au culte, elle n’est plus fréquentée que par une cinquantaine de fidèles, alors qu’elle était prévue pour en accueillir trente fois plus. Adjacent à la synagogue, un petit musée est dédié au sauvetage in extremis de la communauté bulgare pendant la Seconde Guerre mondiale.
Le cimetière juif qui date de la fin du XIXe siècle est toujours utilisé.
Deux fois par semaine, vous pouvez effectuer une visite guidée sur les pas de la communauté juive de Sofia : https://freesofiatour.com/sofia-jewish-tour/