La présence juive à Calahorra date au moins du 12e siècle, ce qui en fait une des plus anciennes de Castille. Ils y participèrent alors à de nombreuses activités économiques, notamment dans l’immobilier, le commerce et la viticulture. Des documents, dont certains en hébreu, en attestent.
Une cinquantaine de familles habitaient à Calahorra au début du 13e siècle. A la fin de ce siècle, ils étaient au nombre de près de 500 personnes, représentant environ 15 % de la population totale. Bien qu’intégrés socialement et participant à de nombreuses constructions pour le bénéfice de la ville comme les moulins, ils furent soumis à de lourdes taxations en raison de leur appartenance religieuse.
En 1370, un grand nombre de juifs quittèrent les conditions difficiles de la vie locale, notamment à cause des conflits régionaux, leur quartier étant pillé, pour trouver refuge en Navarre, accueillis plus favorablement par la reine Juana. Ils s’y établirent à nouveau par la suite, lorsque les mesures drastiques à leur encontre s’allégèrent, mais pour peu de temps. En 1491, les juifs furent obligés de porter des signes distinctifs. Suite à l’Inquisition de 1492, la synagogue fut transformée en église puis devint le monastère San Sebastian.
Le quartier juif se situait près du château de Calahorra et de l’actuelle église San Francisco. Il était entouré un mur et de plusieurs portes, dont la Puerta de la Juderia , située à l’actuelle jonction entre les rues Cabezo, de los Sastres et Dean Palacios. L’ancienne synagogue se trouvait sur l’emplacement de l’actuelle école Aurelio Prudencio.
Si peu de vestiges du passé juif de Calahorra demeurent, le musée de la Cathédrale conservent des parchemins de la Torah, ainsi que des documents administratifs de contrats immobiliers, parmi lesquels six rédigés en hébreu et datant des 13e et 14e siècles.
Sources : Redjuderias.org, Encyclopaedia Judaica