Italie / Vénétie

Vérone

Vérone. Photo de FabioVerona – Wikipedia

La deuxième ville de Vénétie en matière d’activité économique, Vérone est également connue pour ses magnifiques bâtiments culturels et cultuels anciens, ainsi que son université.

Les premiers documents qui attestent d’une présence juive à Vérone datent du 10e siècle, en référence à une volonté de les expulser. Ces documents indiquent des noms d’origine allemande. Parmi les personnalités juives véronaises du Moyen Âge, le poète Abraham ibn Ezra, le rabbin Eliezer ben Shmuel et le talmudiste Hillel ben Shmuel.

Suite à des allers-retours liés aux différents degrés de tolérance des autorités locales, les juifs furent reconnus comme citoyens par un décret de 1406. Cela à condition de s’astreindre à pratiquer le métier de prêteur sur gages et de vivre dans le ghetto du quartier de San Sebastiano. Une synagogue fut construite à l’époque près de la Piazza delle Erbe.

Synagogue de Vérone. Photo de Andrea Bertozzi – Wikipedia

Au 16e siècle, ils obtinrent la possibilité de diversifier leurs activités économiques. Ainsi, on retrouva des juifs dans les secteurs du commerce et de la couture notamment. Ils purent également déménager dans d’autres quartiers de la ville.

Il y avait au milieu du 16e siècle environ 400 juifs véronais. Néanmoins, à la fin de celui-ci, ils furent obligés de réintégrer un ghetto, toujours près de la Piazza delle Erbe, entre la Via Mazzini et la Via dei Pelliciai.

L’arrivée au 17e siècles de juifs séfarades, originaires de Venise et de la péninsule ibérique, motiva la création d’une autre communauté juive, avec sa propre synagogue, dans le mème quartier que la première.

Piazza delle Erbe. Photo de Didier Descouens – Wikipedia

Malgré leurs différences de rites et d’origines, les deux communautés se fondèrent autour d’une seule et même synagogue en 1675. A la fin de ce siècle, il y avait 900 juifs véronais.

Lors de l’arrivée des troupes napoléoniennes en 1797, les murs du ghetto furent démolis, mais les juifs avaient déjà quitté en grande partie de quartier, signe de leur inclusion dans la vie économique et sociale de Vérone. Mais aussi dans la vie culturelle avec les musiciens Giacobbe Bassini Cervetto et son fils Giacomo.

Toutefois, la communauté commença à décliner à la fin du 19e siècle. Ainsi, il n’y avait plus que 600 juifs en 1909, puis 429 en 1931. 31 juifs véronais furent déportés et assassinés pendant la Shoah. Une plaque en leur mémoire a été posée sur la synagogue de la Via Portici. La communauté juive est constituée aujourd’hui d’une centaine de membres.

Les anciens cimetières juifs se trouvaient à Campo Fiore et à Porta Nuova. Le cimetière juif actuel est situé à Borgo Venezia.

Sources : Veneto Jewish Itineraries de Francesca Brandes et Times of Israel