Biélorussie / Frontière polonaise

Brest (Brest-Litovsk)

Première ville après la frontière en venant de Pologne, Brest en située sur la rive droite du Boug. Son nom évoque le fameux traité de Brest-Litovsk (avril 1918) par lequel l’armée Rouge de Trotsky a mis fin à la guerre avec l’Allemagne, en cédant à cette dernière de nombreux territoires russes (ce traité fut annulé en novembre de la même année par le gouvernement soviétique). Le 22 juin 1941, c’est par Brest que les colonnes hitlériennes ont commencé leur marche foudroyante sue l’Union soviétique.

Brest-Litovsk fut longtemps une ville à majorité juive. Lors du recensement de 1936, il y avait 51170 habitants dont 21134 catholiques (Polonais), 8228 orthodoxes (Russes et Biélorusses) et 21518 juifs (soit plus de 40%).

Dès 1941, les Allemands ont créé un ghetto autour des rues Sovietskaïa, Dzerjinski et du 17 Septembre jusqu’à la rue Macherova. En avril 1942, la totalité de ses 19000 habitants a été déportée : emmenés dans des wagons à bestiaux jusqu’au village de Bronnaïa Gora, à 50 km à l’est, ils y ont été assassinés et jetés dans huit immenses fosses communes. Parmi eux, se trouvait la mère du Premier ministre israélien Menahem Begin. Fait unique dans l’histoire de l’Holocauste, l’identité exacte de toutes les victimes a été relevée avant leur déportation, avec photo et empreintes digitales, et toutes les fiches ont été conservées dans les archives de Brest, comme on peut le voir dans le film d’Ilya Altmann, Le Ghetto de Brest (1995).

Tout le centre-ville (autour des actuelles rues  Karl Marx,  Dzerjinski, du  17 Septembre,  Macherova,  Sovietskaïa et de la  place de la Liberté) était juif et comptait de nombreuses synagogues. La synagogue principale se trouvait dans l’actuelle rue Sovietskaïa ; elle est aujourd’hui transformée en un cinéma, le Belarus. Une autre synagogue se trouvait à l’angle des rues Dzerjinski et du 17 Septembre ; elle est devenue une maison d’habitation. Remarquez le pâté de maison à l’angle des rues Macherova et du 17 Septembre, avec ses magasins et ses cours typiques de l’architecture juive.  L’hôpital juif, aujourd’hui polyclinique départementale, se trouvait au numéro 24 de ulitsa Sovietskikh pogranitchnikov (« rue des Gardes-Frontières soviétiques »), et la synagogue qui lui était mitoyenne a été transformée en bureaux.

Dans la rue Macherova, à la hauteur de l’arrêt de tramway « Tets », on peut voir la rampe, le lieu de chargement et de départ des trains. Au numéro 43 de la rue Dzerjinski, un monument est élevé à la mémoire des victimes du ghetto.