Espagne / Aragon

Saragosse

Saragosse. Photo de Turol Jones

La présence juive à Saragosse date probablement de l’époque romaine. Le  quartier juif demeurera d’ailleurs principalement situé dans les murailles construites à cette époque, dans la partie se situant au sud-est. Et cela jusqu’à l’Inquisition.

Six portes y menaient. N’existant plus aujourd’hui, il était situé entre le Séminaire de San Carlos et la place Magdalena, son centre étant sur la rue Santo Dominguito. Le quartier accueillait une synagogue, une boucherie et un hôpital.

Suite au développement de la communauté juive au 13e siècle, une autre Juderia vie le jour, au sud de l’ancienne, entre les rues Coso et San Miguel. Ce quartier est nommé aujourd’hui Barrio Nuevo. De nombreuses synagogues y furent construites.

Les juifs travaillèrent alors essentiellement dans le domaine du textile. Avec les célèbres draperos, présentés dans des magasins à l’intérieur et à l’extérieur de la Juderia. Une économie florissante mais qui fut accompagnée de sévères différences de niveau de vie entre les juifs de Saragosse, motivant la création de nombreuses institutions scolaires, sociales et médicales destinées à aider les ouvriers juifs.

Juderia de Saragosse. Photo de Menesteo – Wikipedia

Néanmoins, au fil de la première moitié du 14e siècle la situation se détériora pour l’ensemble de la communauté juive, principalement dû aux très fortes taxations et surtout à la Peste noire qui décima la majorité de ses fidèles. La renaissance de la communauté dans la deuxième partie du siècle fut notamment l’oeuvre de la famille Cavalleria. Tout d’abord Don Vidal de la Cavalleria qui fut à la fois un homme d’affaires prospère, proche du royaume et grand érudit. Puis, Judah Benveniste de la Cavalleria qui développa les affaires familiales et dont la maison servit de centre d’études dans les années 1370.

Puis, ce fut Hasdai Crescas (1340-1410) qui repris le flambeau de la direction de la communauté. Un d’homme d’affaires cultivant une belle réussite, il fut surtout connu à Saragosse pour ses grandes connaissances talmudiques et philosophiques. Et bien au-delà, puisqu’après les persécutions de 1391 touchèrent peu Saragosse où le roi maintenait une résidence et assura la protection des juifs, Crescas, qui perdit son fils lors de ces persécutions, organisa depuis Saragosse l’aide aux communautés juives de Navarre touchées par les émeutes. Une rue de Jérusalem a été nommée en 2011 en l’honneur de Hesdai Crescas.

Sources : Encyclopaedia Judaica