Finlande

La Finlande faisait partie du Royaume de Suède jusqu’en 1809. Ainsi, lors de la domination suédoise, les juifs ne furent autorisés à vivre que dans trois villes, aucune ne se situant sur le territoire de Finlande. Suite à la guerre entre la Suède et la Russie, la Finlande passa sous contrôle russe, mais le système juridique en vigueur demeure celui mis en place par la Suède. Les juifs ne furent donc pas autorisés à s’y installer.

Vue extérieure de la synagogue de Turku
Synagogue de Turku. Photo de Västgöten – Wikipedia

Les premiers juifs finlandais s’installèrent par deux voies différentes. Les premiers migrants furent originaires de Suède, des chanteurs autorisés à y jouer en 1782 pour partager leur art. La Finlande faisait alors partie du Royaume de Suède, les juifs n’avaient auparavant le droit de s’installer qu’à Stockholm, Gothenburg et Norrkoping. Jakob Weikam est le premier juif à s’installer officiellement en Finlande, dans la ville de Hamina, en 1799. D’autres s’y installèrent graduellement, en fonction de l’évolution des lois sur la migration.

Néanmoins, la majorité des juifs finlandais sont des descendants de soldats russes installés dans la région. Les règlements limitant ou interdisant l’installation des juifs en Finlande ne s’appliquaient pas aux soldats russes. La longue durée du service militaire encouragea également cette installation, une fois le retour à la vie civile déterminé.

La loi évolua lentement. En 1889, le gouvernement en place autorisa par décret la présence de juifs en Finlande. Ce décret ne garantissait pas une présence sur la durée et cantonna les juifs à certaines régions et professions. Les activités professionnelles étant aussi limitées géographiquement, interdites des marchés et obligées de se trouver à proximité du lieu de résidence.

Ancienne photo de la synagogue d'Helsinki
Photo de la synagogue d’Helsinki en 1908. Photo de IK Inha

Bien que les débats sur l’émancipation des juifs et leur accès au statut de citoyens égaux fussent publics depuis les années 1870, l’accès à ces dits droits ne se matérialisa qu’en 1917. Lorsque la Finlande accéda enfin à l’indépendance. Le Parlement promulgua une loi en 1918 autorisant les juifs à accéder à la citoyenneté finlandaise.

La population juive du pays passa d’un millier à la fin du 19e siècle à deux mille dans la période d’entre-deux-guerres. Principalement suite à l’émigration de juifs russes au début de la Révolution bolchévique, mais aussi de juifs polonais et lituaniens. La plupart des juifs travaillent alors dans l’industrie du textile, suivant la tradition d’un attachement à une des rares professions autorisées au 19e siècle.

Le sort des juifs finlandais durant la Seconde Guerre mondiale fut un peu paradoxal. La participation de la Finlande à la guerre a commencé pendant la Guerre d’hiver (30 novembre 1939 – 13 mars 1940), lors de l’invasion de la Finlande par l’Union soviétique. Les Juifs finlandais ont évacué la Carélie finlandaise avec les autres habitants. La synagogue de Vyborg a été détruite par des bombardements aériens dès les premiers jours de la guerre. 327 Juifs finlandais ont combattu pour la Finlande pendant la guerre.

De nombreux juifs s’engagèrent dans l’armée de leur pays contre les Russes, se retrouvant parfois à proximité de l’Armée allemande qui était alliée à la Finlande. Avec une fameuse anecdote du Front russe, digne des grands moments de l’humour juif proche de l’esprit d’un Romain Gary dans La Danse de Gengis Cohn, où les soldats juifs avaient installé une tente de prière à quelques pas de l’armée du Reich.

Soldats juifs finlandais posant devant une tente servant de synagogue
Synagogue de soldats finlandais installée dans une tente sur le Front russe. Photo de Wikiwand

En novembre 1942, huit réfugiés juifs autrichiens (ainsi que 19 autres) ont été déportés vers l’Allemagne nazie après que le chef de la police finlandaise a accepté de les livrer. Lorsque les médias finlandais ont rapporté la nouvelle, cela a provoqué un scandale national et des ministres ont démissionné en signe de protestation. Après les protestations de ministres luthériens, d’un archevêque et du parti social-démocrate, plus aucun réfugié juif étranger n’a été expulsé de Finlande.

Environ 500 réfugiés juifs sont arrivés en Finlande pendant la Seconde Guerre mondiale, mais environ 350 sont partis vers d’autres pays.

Le maréchal Mannerheim, alors président de la Finlande, a assisté au service commémoratif pour les Juifs finlandais tombés au combat à la synagogue d’Helsinki le 6 décembre 1944.

Par contre, une enquête menée en 2018-2019 précisa l’implication de volontaires finlandais dans les Waffen SS, et leur part dans la perpétration de violences contre les civils ukrainiens, dont une grande partie de juifs. À leur retour, ces engagés volontaires se firent discrets, tentant de faire oublier leur implication, ce qui compliqua les recherches.

Suite à un arrangement entre les autorités russes et israéliennes dans les années 80, 20 000 juifs purent faire leur alya en passant par la Finlande, la plupart étant accueillis et aidés par des volontaires du mouvement chrétien sioniste de Finlande.

Historiquement, les crimes de haine antisémites ont été rares et la communauté juive a été relativement sûre, mais quelques crimes antisémites ont été signalés au cours de la dernière décennie. Un député juif au parlement, victime d’insultes et swastika sur les affiches.

Les quelques dizaines de membres du mouvement libéral n’ont pas de lieu de culte et sont rattachés à la communauté libérale de Copenhague.

Le yiddish expérimente un renouveau à Helsinki, notamment grâce aux rendez-vous internationaux de Limud.

En 2025, la communauté juive de Finlande représente environ 1 500 personnes. La plupart vivent à Helsinki. Néanmoins, 200 habitent à Turku et une cinquantaine à Tampere.


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