Géorgie / Tbilissi et sa région

Tbilissi


Grande Synagogue de Tbilissi © Dan Lundberg – Flickr

L’essentiel des sites juifs qu’abrite la belle Tbilissi sont concentrés dans la vieille ville, dans les quartiers se trouvant le long de la rive gauche de la rivière Koura.

En partant de la place Vakhtang Gogasali (place Meidan), située à proximité des traditionnels bains persans, prenez l’artère principale de la vieille ville, la rue Kote Afkhazi , que vous remonterez sur une petite centaine de mètre pour voir sur votre gauche la grande synagogue de Tbilissi.

Construite au début du vingtième siècle dans le quartier de l’ancien bazar arménien par des fidèles venus d’Akhaltsikhe, au sud de la Géorgie, d’où le nom de synagogue d’Akhaltsikhe parfois utilisé pour la désigner, la grande synagogue de Tbilissi est un imposant édifice en briques d’inspiration mauresque, aux façades intérieures décorées de belles fresques or et bleu récemment rénovées.

Rideaux rouges sur la tevah de la synagogue de Tbilissi
Synagogue de Tbilissi. Photo de David Holt – Wikipedia

Si vous vous trouvez à Tbilissi pendant Shabbat ou durant une fête juive, ne manquez pas d’assister aux offices de la grande synagogue, menés selon le rite juif géorgien et accueillant généralement un nombre assez important de fidèles. Profitez de votre passage à la synagogue pour aller faire un tour au restaurant David, attenant à cette dernière et dans lequel vous pourrez déguster, dans les règles les plus strictes de la casheroute, de succulents plats géorgiens comme les khinkali, sorte de gros raviolis fourrés, ou encore les katachpuri, grands pains farçis.

Toujours dans ce registre gastronomique, vous trouverez à proximité de la grande synagogue, au 2/5 de la rue Ierusalem un autre restaurant kasher, le restaurant Jerusalem, ouvert par des Juifs géorgiens revenus d’Israël dans les années 2000.


Immeuble du Musée de l'histoire des juifs de Géorgie
Musée de l’histoire des juifs de Géorgie. Photo de Meo Hav – Wikipedia

En reprenant la rue Kote Afhazi qui se prolonge en rue Leselidze, vous verrez au numéro 28 de cette dernière la petite synagogue de Tbilissi, dite synagogue ashkénaze, située dans une cour formée d’un ensemble de maisons traditionnelles, et signalée par un panneau en hébreu depuis la rue. Initialement construite au début du vingtième siècle pour la communauté juive ashkénaze de Géorgie, cette synagogue, également nommée Beit Rachel, a été reconstruite en 2009, l’édifice original ayant été fortement endommagé à la suite du tremblement de terre de 1991. Les services de Shabbat et des fêtes sont régulièrement organisés dans cette synagogue, gérée par le mouvement Habad. Si vous vous trouvez à Tbilissi pendant Shabbat, vous pourrez donc également passer le dîner au sein de cette communauté : c’est une expérience toujours très chaleureuse. La petite synagogue de Tbilissi dispose également d’un Beit Habad.

Intérieur du Musée de l'histoire des juifs de Géorgie
Musée de l’Histoire des juifs de Géorgie. Photo de Meo Hav – Wikipedia

Remontez la rue Kote Afkhazi jusqu’au croisement avec la rue Anton Katalikosi, que vous emprunterez jusqu’au numéro 3 où se trouve le musée juif de Tbilissi. Nommé en l’honneur de David Baazov, rabbin géorgien qui joua un rôle conséquent dans le développement du mouvement sioniste local, le musée juif de Tbilissi a été inauguré en 1932, puis fermé en 1951, dans un contexte marqué une montée d’antisémitisme au sein des autorités soviétiques : c’est effectivement l’époque de la lutte contre le « cosmopolitisme » et du soi-disant « complot des blouses blanches ».  Ses portes ont été réouvertes en 1992, après l’indépendance, et il est aujourd’hui situé dans un bel immeuble de briques construit au début du vingtième siècle et faisant précédemment office de synagogue. De taille modeste, le musée juif de Tbilissi abrite un certain nombre d’objets de la vie du quotidien et religieuse des Juifs géorgiens et offre ainsi un précieux panorama sur cette communauté à l’histoire souvent méconnue. Vous pourrez également y admirer les tableaux de Shalom Koboshvili (1876-1941) et de David Gvelesiani (1890-1949), deux célèbres peintres géorgiens de confession juive. En outre, le musée David Baazov accueille régulièrement des expositions temporaires, généralement dédiées à l’histoire des communautés juives d’Europe.  

Le musée national de Géorgie, situé non loin de la place de la Liberté sur l’avenue Shota Rustaveli , dispose également d’un fond juif conséquent, qui a fait ces dernières années l’objet d’un admirable travail de valorisation. Vous pourrez ainsi préparer votre visite en amont en consultant le site internet Jewish Cultural Heritage, qui recense de manière exhaustive l’ensemble des collections, particulièrement riches, d’histoire et d’art juifs du musée.

Torah de Lailashi © Givi Gambashidze – The museum of history of Georgian Jews

Enfin, vous pourrez également admirer à l’Institut des manuscrits de Géorgie situé un peu plus au nord de la ville à proximité de la station de métro Technical University, une splendide Torah datant du 10ième siècle, découverte dans les années 1940 en Svanétie, dans le village de Lailashi.

Vous pourrez terminer votre promenade dans Tbilissi la juive par une visite des cimetières juifs situés en périphérie de la ville. On en compte trois. Celui traditionnellement réservé à la communauté ashkénaze se trouve dans le village de Navtlugi. Le village d’Ortchala abrite un autre cimetière juif. Ces deux cimetières ne sont plus en activité mais demeurent entretenus par la communauté, qui continuent d’enterrer ses fidèles au cimetière de Dampalo, dans le village de Varketili. Dans la mesure où ces trois cimetières se trouvent en périphérie de Tbilissi, le taxi est encore le moyen le plus simple de s’y rendre.