Lieu stratégique de première importance, la ville d’Osimo fut victime de nombreuses conquêtes par les puissances régionales au fil du temps. En témoignent les bâtiments très anciens, églises et palais imposants.
La plus ancienne preuve écrite de la présence juive à Osimo est un document de 1302 relatant leur vie dans la ville. Ils habitèrent alors en majorité dans le quartier de San Gregorio. Autorisés à s’y installer pour des activités professionnelles liées au prêt ils diversifièrent leurs activités commerciales. Notamment dans l’import export, le tissage et l’artisanat.
La population juive augmenta au 16e siècle. Une trentaine de familles juives sont mentionnées dans des documents de l’époque, mais sans trace écrite d’une synagogue. Ce qui semble indiquer qu’ils prièrent dans un oratoire d’une maison privée. Dans les années 1540, le climat se détériora, avec des conversions forcées et des départs de la ville. Suite à la bulle papale de 1555, un ghetto fut instauré à Osimo. Il paraissait se situer Via Santa Lucia . Néanmoins, il en reste peu de traces suite aux constructions immobilières successives entreprises à partir du 17e siècle. Des mesures discriminatoires furent imposées aux juifs, dans la vie professionnelle et personnelle, dans le cadre de leurs relations avec les chrétiens. Au milieu du 16e siècle, la population juive commença donc à décliner.
Les juifs furent expulsés en 1569. Parmi eux, Rabbi Jeudah ben Joseph Moscato. Né dans la ville, il fut un des principaux cabalistes de la Renaissance. Il s’installa à Mantoue, devenant le rabbin de sa communauté. Certains retournèrent au tournant du siècle suite à l’allègement des discriminations et les annonces dans ce sens. Toutefois, en 1646 fut décidé d’interdire la venue de nouveaux citoyens juifs.
Autre personnalité juive ayant marqué la région, le sculpteur Vito Pardo. Il est notamment le créateur de l’œuvre commémorant la bataille de Castelfidardo qui se trouve dans un parc au nord d’Osimo. De nombreux juifs portent d’ailleurs le nom de famille Osimo. Parmi eux, Bruno Osimo, traducteur né à Milan.
Sources : Marche Jewish Itineraries de Maria Luisa Moscati Benigni.