Portugal

Les Açores

e bâtiment est étroit, et ses murs et son mobilier -dont l’Arche et la bimah- sont en bois. La synagogue restaurée accueille un musée et une bibliothèque.
La synagogue Sha’ar HaShamaim, Ponte Delgada

En 1815, une communauté juive d’Afrique du nord, dont les ancêtres avaient été expulsés d’Espagne, s’installe aux Açores. L’île est exemptée de taxes, et la communauté est autorisée à pratiquer l’import et la revente aux commerces locaux. En 1820, la révolution libérale au Portugal mène à une plus grande liberté de culte dans le pays. 

En 2004, une étude génétique conclut que 13,4% des açoréens est d’origine juive, prouvant ainsi l’importance et l’ancienneté de la communauté sur l’île. On compte en effet trois périodes d’implantation juive dans les Açores.

La première date du XVe siècle -on pense qu’une petite communauté serait arrivée avec les premiers pionniers. La deuxième, déjà mentionnée, du premier quart du XIXe siècle. La troisième correspond à la Seconde Guerre mondiale : des juifs Allemands et Polonais réussirent en effet à trouver refuge sur l’île.. À ces trois périodes, le commerce était l’activité principale des juifs des Açores. 

la communauté de Sha’ar HaShamaim (les Portes du Paradis), qui fut établie à Ponta Delgada en 1821 par une petite communauté juive marocaine. La synagogue a été rénovée et, pendant la restauration, la geniza excavée.
La synagogue Sha’ar HaShamaim, Ponte Delgada © Carlos Luis M C da Cruz – Wikimedia Commons

La présence juive est officiellement documentée en 1818. En 1848, on recense 250 juifs. La majeure partie de la communauté vivait à Ponta Delgada.
Loin de tous les centres de la vie juive européenne, dans une synagogue longtemps laissée à l’abandon, la Fondation pour l’Héritage Açoréen s’est donnée pour mission de faire connaître l’histoire de la communauté de Sha’ar HaShamaim (les Portes du Paradis), qui fut établie à Ponta Delgada en 1821 par une petite communauté juive marocaine. Un cimetière juif est située à Santa Clara.
La synagogue a été rénovée et, pendant la restauration, la geniza excavée. On y compte une cinquantaine de grandes boîtes déposées aux archives municipales de Ponta Delgada. 

Grâce à la lecture des documents contenus dans la geniza, les contours de cette communauté se dessinent plus précisément. La documentation commerciale et communale confirme que la communauté tirait majoritairement ses profits du commerce, et était dominée par quelques familles aisées. La communauté était également distinctivement nord africaine, mais très orientée vers l’Europe. Des lettres évoquent des échanges commerciaux de textiles avec Liverpool, Lisbonne, ou encore Hambourg.
La communauté a survécu des générations, mais, dans les années 1940, en raison de l’émigration et des conversions, elle ne parvenait plus à rassembler un minyan.
En 2009, la communauté juive de Lisbonne a fait don pour 99 ans du bâtiment qui abritait la synagogue à la municipalité de Ponte Delgada, en échange de la garantie de la restauration et du bon entretien de ce lieu. En février 2014, sur l’île de San Miguel, la restauration de la synagogue Sha’ar HaShamaim fut entreprise. Construite vers 1820, et consacrée en 1834, la la synagogue construite après l’Inquisition la plus ancienne du Portugal. Ce lieu de culte dont les derniers offices remontent aux années 1950, est situé au premier étage d’un bâtiment qui abritait également la maison du rabbin. Le bâtiment est étroit, et ses murs et son mobilier -dont l’Arche et la bimah- sont en bois. La synagogue restaurée accueille un musée et une bibliothèque.
Notez qu’on trouve des cimetières juifs sur les îles de Terceira et Faial.