Russie

Moscou

Parc Gorky. Photo de A. Savin – Wikipedia

En raison de l’expulsion des juifs de Russie et de leur confinement très strict à l’intérieur de la « zone de résidence », il y avait très peu de juifs à Moscou avant 1900, ce qui explique l’absence de quartier juif dans la capitale. Le recensement de 1902 mentionne 9 048 juifs à Moscou, soit bien moins de 1 % de la population.

Les synagogues et centres communautaires

La Grande synagogue chorale a été édifiée en 1891 dans un style néoclassique avec des colonnes dignes d’un temple romain, par l’architecte Ebuchits, mais les atermoiements de l’administration et les différentes restrictions émises par le régime tsariste n’ont pas permis qu’elle soit ouverte officiellement avant 1906. En effet, à peine construite, un oukase du nouveau préfet de police de Moscou expulsa les artisans juifs de la ville et imposa à la communauté juive de vendre la synagogue avant le 1er janvier 1893, ou de la transformer en « institution de bienfaisance ».

Synagogue chorale de Moscou. Photo by A.Savin – Wikipedia

Le pouvoir voulut y installer l’École des métiers puis changea d’avis et autorisa la communauté juive à y installer une école, un Talmud Torah. Finalement, ce n’est qu’en juin 1906 que fut donnée l’autorisation de faire les travaux intérieurs, confiés à l’architecte Klein, nécessaires à l’établissement d’une synagogue. Elle fonctionne depuis cette date sans avoir été fermée.

La synagogue Khabad Loubavitch fut fondée dans les années 1920. Elle a été marquée par l’action du rabbin Mosche ben Itshak-Ayzik, fusillé en 1938. Rouverte cinquante ans après, elle regroupe aujourd’hui les juifs orthodoxes. À l’intérieur, se trouve une librairie juive très intéressante.

La synagogue et centre communautaire Chaverim a été inaugurée en 2012 par le mouvement Loubavitch et avec le support de la Fédération juive de Russie. Située à côté de l’université de Moscou, elle accueille de nombreux étudiants. Le centre propose des services réguliers pendant shabbat et les fêtes, un centre éducatif et une cafétéria. À noter encore, le Centre Communautaire de Moscou , fréquenté en grande partie par les communautés expatriées anglophones et israéliennes, et le Centre Communautaire Libéral de Moscou , réformiste, qui concentre ses activités sur les familles et les enfants.

La synagogue cachée
À l’époque soviétique, l’adresse de la Grande Synagogue de Moscou était tenue secrète. Ainsi un guide de 1988 la présente en ces termes : « Le bâtiment à la colonnade solennelle (au numéro 10) a été construit au milieu des années 1890 par l’architecte S. Eibouchitz (intérieur de Klein, 1906) ». En 1948, la synagogue accueillit cependant le premier ambassadeur d’Israël : Golda Meïr.

La vie juive moscovite

Au cours des années qui ont suivi la Première Guerre mondiale et la révolution d’Octobre, de nombreux juifs ont afflué de l’ancienne « zone de résidence » vers la nouvelle capitale. En 1917, on dénombre déjà 60 000 Juifs à Moscou, soit 3,5 % de la population ; en 1923, ils sont 86 000, soit 5,6 % et en 1939, 250 000, soit plus de 6 %. Parmi eux, beaucoup d’intellectuels et d’artistes novateurs, des écrivains comme Ehrenbourg, Grossman, Alexandre Blok, Peretz Markish ; des cinéastes comme Sergueï Eisenstein, des hommes de théâtre comme Alexander Granovski et Solomon Mikhoëls, des peintres comme El Lissitzky et Marc Chagall.

Musée juif de Moscou. Photo de Ludvig14 – Wikipedia

Un des hauts lieux de la culture juive à Moscou dans les années 1920 est le GOSET, théâtre juif d’État fondé par Alexander Granovski, avec l’apport de Marc Chagall pour les décorations, puis de Faltz et Altman et de l’acteur Solomon Mikhoëls, dont un des grands succès fut la mise en scène des Voyages de Benjamin III de Mendel Sforim en 1927. Leur théâtre se trouvait dans la Malaïa Bronnaïa, près du boulevard Tverskoï, à l’emplacement de l’actuel théâtre « Na maloï Bronnoï ». Tout ce bouillonnement intellectuel sera étouffé dès la fin des années 1920 et disparaîtra complètement dans les années 1930 avec la fermeture des écoles yiddish (1935) et l’interdiction de toute vie culturelle juive.

C’est donc après une traversée du désert de cinquante ans que la vie juive renaît depuis quelques années à Moscou. Ainsi, le Musée du Judaïsme et de la Tolérance a ouvert ses portes en 2012. L’exposition permanente présente l’histoire des juifs de Russie depuis Catherine II jusqu’à aujourd’hui de manière interactive. Le musée propose aussi des programmes d’éducation, des expositions temporaires et des conférences.

Enfin, les organisations Avi Chai et Jewish Moscou proposent des rencontres, des visites guidées et autres événements qui font revivre la vie juive moscovite jour après jour.

 


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