
Cette petite ville médiévale de 35 000 habitants, située à 60 km au nord de Presov, tout près de la frontière polonaise, possédait un grand quartier juif où vivaient, avant la Seconde Guerre mondiale, quelque 5000 personnes, pour la plupart exterminées par les nazis.
Malgré les destructions et les constructions de l’après-guerre, il reste encore quelques maisons et une synagogue intéressante du XVIIIe siècle, de style polonais, transformée en entrepôt et entièrement rénovée en 2011. Vous pourrez trouver de plus amples informations sur la Bardejov juive sur le site Bardejov Jewish Preservation. La ville compte également un cimetière juif .
La présence juive à Bardejov date probablement du 13e siècle. Mais ce n’est qu’au 18e siècle que la communauté s’y développe. Notamment en devenant un lieu important du hassidisme, avec les rabbins de la dynastie Halberstam.
La grande synagogue fut construite en 1830. Les juifs travaillèrent principalement dans l’exportation du vin vers la Pologne et l’artisanat et participèrent activement au développement économique de la Bardejov et de ses institutions thermales. Plus de 2 000 juifs vécurent à Bardejov en 1930 et un grand nombre d’entre eux périrent la décennie suivante pendant la Shoah.
La ville devint un centre de réhabilitation pour les survivants et un lieu de transit pour l’alya avant l’indépendance d’Israël. La plupart des juifs émigrèrent graduellement. Des objets rituels de Bardejov sont préservés dans la synagogue Divré Ḥayim à Jérusalem, nommée ainsi en hommage au rabbin Ḥayim Halberstam, le fondateur de la dynastie bardejovienne Sanz.
Jack Garfein, né dans la ville ukrainienne de Moukachevo mais ayant grandi à Bardejov, consacra un film à son retour à Bardejov, racontant notamment comment il avait survécu à la Shoah. Il deviendra professeur de théâtre, producteur et un des réalisateurs les plus importants de l’après-guerre grâce aux films cultes The Strange One (1957) et Something Wild (1961).
Sources : Encyclopaedia Judaica