
L’installation de juifs dans la forteresse médiévale de Maribor, près de la frontière autrichienne, remonte au moins au XIIIe siècle. Lorsqu’ils furent expulsés par l’empereur Maximilien Ier d’Autriche, en 1496, les juifs de Maribor se dirigèrent vers l’Italie et la Hongrie. Les Morpurgo, l’une des familles juives les plus célèbres de Trieste, de Split ou encore de Gorizia, en faisaient partie : leur patronyme dérive précisément de cette ville, dont ils étaient originaires.
Le musée régional de Maribor abrite la tombe du premier rabbin ayant officié dans la ville, un certain Abraham, mort en 1379.

L’ancien quartier juif, situé dans le sud-ouest de la vieille ville à proximité des murs d’enceinte, a lui aussi laissé une Zidovska ulica (« rue des juifs »). La synagogue a été restaurée et abrite désormais également un mémorial de l’Holocauste. Le bâtiment, dont les dimensions ne dépassent pas une vingtaine de mètres sur douze, avait été converti en église au XVIe siècle, après l’expulsion. Les seules traces de son utilisation comme synagogue sont, à ce jour, une large niche pour l’arche d’alliance, ainsi que de nombreux fragments portant des inscriptions en hébreu.

Vous trouverez la « Tour des Juifs », aujourd’hui transformée en magasin de photo. Proche de la synagogue, tout laisse à penser qu’un doit son nom à son rôle de défenseur de cette partie de la ville, le quartier juif, lors des attaques contre la cité.
La synagogue est la troisième plus ancienne d’Europe encore debout. Le 17 janvier 2019, la synagogue de Maribor commémore la Shoah en présentant une exposition sur l’officier russe Alexander Pechersky, qui mena le soulèvement dans le camp de concentration de Sobibor. Le film russe Sobibor (2018) fut également montré en ce lieu à cette occasion. Le ministère de la Culture slovène, ainsi que des institutions russes prirent part à l’organisation de ces journées du souvenir.