Ecosse

Glasgow

Garnethill Synagogue. Photo de David Cameron photographer – Wikipedia

Les synagogues de Glasgow sont principalement situées dans les faubourgs, où vit aujourd’hui la grande majorité des 6500 juifs de la ville. La synagogue de Garnethill, datant de 1879, est la plus ancienne.

Comme dans le reste de pays, les premiers juifs à s’installer à Glasgow le firent principalement entre la fin du 18e siècle et le début du 19e. En 1831, on comptabilise 47 juifs à Glasgow, la plupart étant originaires d’Europe de l’Est.

A partir de 1833, Moses Lisenheim, le shohet de la ville, accueillit en sa demeure ce qui faisait office de synagogue. Deux ans plus tard, les juifs firent l’achat d’une parcelle pour y enterrer les morts.

Garnethill Synagogue interior. Photo de Glamj – Wikipedia

Au milieu du 19e siècle, 200 juifs habitaient à Glasgow. La Glasgow Hebrew Congregation fut construite en 1858. Cela inaugura la construction d’autres synagogues dans la ville, principalement celle de Garnethill. Un développement parallèle à l’intégration de milliers de réfugiés juifs d’Europe de l’Est, fuyant les pogroms. Une partie d’entre eux poursuivi sa route vers l’Amérique du Nord et le reste s’installa à Glasgow. La population évolua à cette époque vers 4000 juifs en 1897 et 6500 en 1902.

Glasgow connut pendant les six premières décennies du 20e siècle un grand développement de sa vie juive. Et se différencia des autres villes écossaises par la présence d’une yeshiva et d’une école juive, La Glasgow University enseignant aussi les études bibliques et l’hébreu moderne. Parmi les grands professeurs universitaires on peut citer Noah Morris, Michael Samuel et David Daiches Raphael. A noter aussi la présence du journal The Jewish Echo, un hebdomadaire fondé en 1928, rejoint en 1965 par The Jewish Times.

Si 13400 juifs habitaient à Glasgow en 1969, ce chiffre tomba à 6700 en 1995, puis 4224 en 2001. Il y a aujourd’hui six synagogues à Glasgow. La Garnethill est la plus ancienne de Glasgow en activité. Elle a été construite par l’architecte John McLeod. Si vous souhaitez en savoir plus sur l’histoire des juifs d’Ecosse, vous pouvez adresser une demande au  Scottish Jewish Archives Centre qui se trouve dans la synagogue de Garnethill. Créé en 1987, il abrite de nombreux objets retraçant les 200 ans de la vie juive écossaise. Parmi eux, plus de 6000 photos et de nombreux manuscrits anciens, mais aussi des journées, plaques, tableaux et sculptures. Le lieu est ouvert à tous, accueillant régulièrement des étudiants et chercheurs.

La deuxième synagogue construite et encore en activité est  Or Hadash. Datant de 1931, elle rencontre un succès grandissant depuis quelques décennies. Il s’agit de la seule synagogue libérale d’Ecosse. Les quatre autres synagogues sont celle de  Giffnock (construite en 1938), puis celles de Netherlee, Langside et la Shul in The Park.

Il y a plusieurs lieux où se restaurer. En particulier  Mark’s Deli qui regorge de nombreux produits mais aussi  le restaurant L’Chaim et le café Sora’s qui jouxtent la synagogue Giffnock.

Interview avec Kerry Patterson au sujet de la synagogue de Garnethill et des Journées Européennes de la Culture Juive

Vue intérieure de la Garnethill synagogue durant les prières
Garnethill Synagogue. Photo de Stingelhammer – Wikipedia

Jguideeurope: Pouvez-vous nous en dire un peu plus sur l’histoire de Garnethill ?

Kerry Patterson : La première communauté juive organisée à Glasgow remonte au début des années 1820, dans la High Street. Cinquante ans plus tard, la communauté, qui comptait alors environ 1000 personnes, avait dépassé les limites de ses différents locaux et cherchait à construire un foyer permanent. La décision de construire une synagogue à l’angle de Garnet Street et Hill Street a été prise en 1875, et de nombreux membres de la communauté se sont alors installés dans ce quartier en plein essor.

Benjamin Simon, l’un des administrateurs de la synagogue, pose la première pierre en 1877. Conçue par John McLeod et Nathan Solomon Joseph, la première synagogue spécialement construite en Écosse a été inaugurée en 1879 et est rapidement devenue un exemple architectural emblématique du style victorien.

Organisez-vous cette année un événement ou une exposition pour promouvoir le patrimoine juif ?

Le 27 juillet, nous avons lancé le Centre du patrimoine juif écossais, dans la synagogue de Garnethill. Le centre facilite le partage d’informations sur le bâtiment classé catégorie A, sur les collections uniques du centre d’archives juives écossaises et sur les aspects de l’histoire et de la culture juives écossaises. Une expérience permettant aux visiteurs de découvrir nos 200 ans d’expérience de la vie juive écossaise. Le centre est un projet de partenariat entre le Scottish Jewish Archives Centre (SJAC), le Garnethill Synagogue Preservation Trust (GSPT) et la Garnethill Hebrew Congregation, tous basés dans la synagogue Garnethill.

Des fonds importants nous ont permis de mettre en place de nouvelles expositions d’interprétation, une salle d’étude abritant une bibliothèque de référence spécialisée dans l’époque de l’Holocauste, des ressources de recherche numériques et une installation pour les visites scolaires. Parallèlement, d’importants travaux de restauration et de rénovation du bâtiment au niveau inférieur de la synagogue ont permis d’améliorer l’accès du public à des espaces sous-utilisés. Les nouvelles expositions aident les visiteurs à comprendre la période compliquée de 1933 à 1950, lorsque l’Écosse a accueilli des réfugiés fuyant les persécutions nazies en Europe.

Plus important encore, le partage de ce patrimoine avec les générations futures. Les élèves des écoles en visite pourront utiliser des kits d’apprentissage interactifs, basés sur les collections de réfugiés de l’époque de l’Holocauste conservées dans nos archives. Parmi ces ressources disponibles, les expériences poignantes des réfugiés Dorrith Sim, Ernst Marchand et Hilda Goldwag qui ont fui l’Europe et ont trouvé un refuge sûr ici en Écosse. Les élèves pourront réfléchir à des questions plus larges de citoyenneté, de démocratie, de persécution et d’appartenance, à travers les expériences des réfugiés.

Pour en savoir plus, consultez le site www.sjhc.org.uk