Ribeauvillé est une commune connue pour ses trois châteaux.
La présence juive date au moins du 13e siècle, accueillis par les seigneurs de Ribeaupierre. La communauté juive avait une synagogue en 1311. Un accueil soumit à de lourds impôts locaux et régionaux, qui n’empêchèrent pas les exactions. Suite aux accusations fallacieuses d’empoisonnement des puits, motivant les massacres du 14e siècle par des milices locales, notamment en 1337 et lors de la Peste de 1348-9, la population juive déclina fortement. Un retour timide s’effectua à partir de 1375.
A l’image des autres villes du moyen âge qui les accueillit, Ribeauvillé avait une rue des Juifs, mentionnée dans un document de 1430. Une époque où la communauté avait son propre rabbin. Interdit de posséder des terres et d’exercer de nombreux métiers, les juifs furent comme dans de nombreux autres endroits limités au commerce, régulé par une ordonnance de 1450. Au 16e siècle, ils purent accéder à différents métiers, notamment dans l’artisanat.
Les juifs furent à nouveau expulsés en 1530 et ne purent se réinstaller à Ribeauvillé qu’à partir de la fin du 17e siècle.
La communauté ribeauvilloise se développa le long du 18e siècle, passant de 13 familles en 1697 à 67 familles en 1784, ce qui représentait un peu plus de 300 habitants. Ils purent enfin bénéficier du droit d’achat immobilier. En 1700, les juifs de Ribeauvillé et Bergheim s’unirent pour engager le rabbin Samuel Lévy, fils de Cerf Lévy de Metz. Il résida à Ribeauvillé puis à Colmar.
Une nouvelle synagogue fut construite entre 1830 et 1840, sur l’emplacement de l’ancienne. Ribeauvillé demeura un siège rabbinique jusqu’à la Première Guerre mondiale. Néanmoins, cette population commença à décliner dès le début du siècle suivant. La synagogue ribeauvilloise a été depuis transformée en cinéma, mais une partie de sa structure fut conservée.
Parmi les grandes personnalités de la région de Colmar-Ribeauvillé-Bergheim, on peut citer plusieurs membres de la famille Sée : le mécène Samuel Sée (né en 1775à Ribeauvillé), le général Léopold Sée (né en 1822 à Bergheim), le médecin Marc-Daniel Sée (né à Ribeauvillé en 1827) et bien entendu le député Camille Sée (né à Colmar en 1847), promoteur de l’enseignement secondaire pour les jeunes filles.
Sources : Encyclopaedia Judaica et judaisme.sdv.fr