La présence juive à Sélestat semble dater du 14e siècle, marquée notamment par la présence d’une synagogue rue des Clefs. Détruite en 1470, un immeuble fut acquis par la communauté rue Sainte-Barbe pour y établir une nouvelle synagogue.
Expulsés à plusieurs reprises du 14e au 17e siècles, les juifs furent autorisés à participer en journées aux foires et marchés. La Révolution Française et l’émancipation des juifs en tant que citoyen motiva une installation dans les villes à un rythme relatif. Ainsi, seules six familles juives vivaient à Sélestat en 1814, puis une vingtaine en 1836. Cette année-là une nouvelle synagogue fut construite dans un immeuble jouxtant la précédente.
Le développement de la communauté juive dans la deuxième moitié du 19e siècle encouragea la construction d’une synagogue en 1890 d’après les plans de Jean-Jacques Stamm et Antoine Ringeisen. D’inspiration romane à l’extérieur, sa décoration intérieure est assez modeste. Elle disposait d’un mikvé. Pendant la Shoah elle fut profanée par les occupants. La synagogue fut restaurée dans les années 1950 grâce à des aides du ministère de la Reconstruction.
Le cimetière juif de Sélestat date de 1622 et fut fondé par les juifs de la ville et de celles de la région. En 1948 y fut érigé un Mémorial de la Déportation. Le cimetière a été classé monument historique en 1995. 4000 tombes y ont été identifiées. Des visites sont organisées, notamment lors des Journées européennes de la culture juive, comme ce fut le cas encore en 2021.
Sources : judaisme.sdv.fr dna.fr