France / Auvergne-Rhône-Alpes

Grenoble

Place Victor Hugo, Grenoble. Photo by WorldContributor – Wikipedia

En 894, un diplôme du roi de Provence Louis l’Aveugle en faveur de l’évêque de Grenoble mentionne les Juifs. D’autres documents administratifs de la région y font ensuite référence pendant le Moyen Age, tel un diplôme du roi de Bourgogne Rodolphe III qui mentionne des vignes de « propriété juive » du Viennois.

La présence juive grenobloise est mentionnée au 13e siècle. Une référence au martyr de Jacob ben Solomon, un juif de Grenoble présente dans le mahzor bourguignon. Le Dauphin Humbert I autorisa des juifs à s’installer à Grenoble au début du 14e siècle tandis que Philippe le Bel procéda à l’expulsion des juifs de France.

Néanmoins, suite à de nombreuses accusations et persécutions durant ce siècle, notamment pendant la période de la Peste où les théories de complot provoquent des massacres de juifs, ils sont expulsés fin du 14e siècle et ne retournèrent à Grenoble qu’après la Révolution. Une communauté se forma alors et fut agrandie par la suite grâce à l’arrivée de juifs d’Alsace après la guerre de 1870.

Photo du findateur du CDJC, Isaac Schneersohn
Isaac Schneersohn, fondateur du CDJC. Photo de MRDI, fonds CDJC

A l’image de Lyon, Grenoble fut pendant la Shoah un lieu important de la Résistance. La Gestapo fut elle aussi très active et procéda à de nombreuses arrestations et déportations de juifs et de membres de la Résistance.

Lors d’une réunion secrète qui s’est déroulée en 1943, Isaac Schneersohn aida à la création du Centre de Documentation Juive Contemporaine, lequel se chargea de rassembler des documents sur la Shoah, assisté notamment de Léon Poliakov et Jacob Gordin. Ces documents s’avéreront très utiles après la guerre lors des procès de Nazis et de collaborateurs, qu’il s’agisse de celui de Nuremberg ou celui de Barbie. Comme l’indique le Mémorial de la Shoah, « Dans un autre procès historique, celui de Klaus Barbie en 1987, c’est encore le CDJC qui fournit une pièce majeure pour l’inculpation du chef de la Gestapo de Lyon, pour crimes contre l’humanité: le télex d’Izieu. »

Au début des années 1960 il y avait près de 1000 juifs à Grenoble. Un chiffre qui augmenta considérablement grâce à l’arrivée de juifs d’Afrique du Nord, atteignant 5000 à la fin de la décennie, puis 8000 en 1971. Suite aux nombreux actes antisémites enregistrés depuis le début du 21e siècle, près de la moitié des juifs auraient quitté la ville.

Deux lieux de culte juif principaux sont présents vans la ville, la  Grande synagogue de Grenoble et la  Synagogue Bar Yohaï, une ashkénaze et une sépharade.