La présence juive à Reggio Emilia date probablement du début du 15e siècle. Ils y bénéficièrent de l’attitude plutôt accueillante des autorités locales.
Les Duchés de Modène et Reggio restant indépendants lorsque l’Eglise prit possession du Duché de Ferrara à la fin du 16e siècle, les juifs y vécurent relativement libres.
Le ghetto fut créé assez tardivement donc, en 1669. Les juifs pratiquèrent des métiers très variés, moins limités que d’habitude à ceux que l’Eglise leur autorisaient. La ville accueilli aussi des juifs fuyant l’inquisition espagnole et portugaise.
Si la ville compta près de 1000 juifs au début du 19e siècle, ce nombre déclina graduellement par la migration vers les grandes villes et les victimes de la Shoah.
L’accueil favorable, la liberté permirent le développement notamment intellectuel avec de grandes écoles talmudiques et une activité dans la vie culturelle de la ville.
La synagogue de Reggio fut restaurée en 2005. La ville possède également un cimetière juif , créé en 1808, suite à l’édit napoléonien ordonnant le transfert des tombes en dehors des limites de la ville. Par la suite, des tombes de l’ancien cimetière y furent transférées.
A l’image du Père Lachaise parisien, ce cimetière est un morceau de l’histoire de la ville. Parmi les gens qui y sont enterrées, le rabbin Jacob Carmi, délégué au Sanhédrin de Paris en 1806-7, Leopoldo Rava qui lutta pendant la guerre d’Indépendance en 1867 ou le sénateur Ulderico Levi, mécène de la ville.
Au Palazzo Carmi , où se situent les Archives d’Etat, et construit par la famille du même nom en 1849, on trouve aujourd’hui les archives de la vie juive de Reggio Emilia.