Dans cette petite ville toute proche de Turin, se trouve la plus élégante des synagogues baroques piémontaises. La communauté juive de la ville fut obligée d’habiter le ghetto à partir de 1724.
Le temple est installé au premier étage d’une maison du XVIIIe siècle, face à l’ancienne entrée du ghetto. Après un vestibule décoré de fresques, entrez dans la salle de prière de forme presque carrée (de 9 m sur 10) avec un plafond à travées de bois et de belles fenêtres ornementées.
Au centre, se dresse une magnifique bimah baroque, en bois sculpté poly- chrome or, noir, rouge et vert, avec de fines colonnes soutenant une grande couronne. L’aron, richement décoré, est entouré de deux colonnes et de stucs. Les murs sont couverts à mi-hauteur de panneaux de bois sombre, somptueusement sculptés. Ces ornements, apparemment plus anciens que la synagogue, sont surdimensionnés par rapport à la salle. Le travail d’ébénisterie, datant des XVIe et XVIIe siècles, est d’une très grande qualité, et n’est pas sans rappeler celui des meubles des collections de la maison royale de Savoie. « Si ce ne sont pas les mêmes artisans, ils appartiennent à la même école», remarque l’historien d’art David Cassuto dans ses études sur les synagogues baroques piémontaises.