Le ghetto fut instauré dans cette ville en 1571, en même temps qu’à Florence. Une importante communauté juive vivait dans la ville, et des documents du début du XIIIe siècle évoquent déjà une universita iudarum. Le quartier juif s’élevait au cœur de la cité, près de la piazza Campo et s’étendait entre les actuelles via San Martino et via di Salicotto. Les étroites ruelles aux hautes maisons ont été en partie détruites pendant les travaux d’urbanisme de 1935, mais certaines ont gardé un peu de leur aspect original, comme dans la via delle Scotte, tout près de la synagogue, et parfois leurs noms (vicolo della Fortuna, vicolo della Manna).
La synagogue , de belle facture néo-classique, a été édifiée en 1756 sur les plans de l’architecte florentin Giuseppe Del Rosso. Sa construction dura trente ans. La grande salle, très haute de plafond, possède, au centre, une élégante bimah de bois sculpté, ornée de chandeliers à neuf branches. Les fenêtres sont entourées de moulures de colonnes ioniennes, et les murs sont ornés de quatorze versets bibliques au milieu de stucs baroques. Le bel aron du XVIIIe siècle est entouré de colonnes de marbre corinthiennes.
En face, dans la via degli Archi, s’élève l’ancienne fontaine du ghetto, qui était ornée d’une belle statue de Moïse. Celle-ci fut enlevée au siècle dernier sous la pression de juifs orthodoxes s’indignant de cette transgression de l’interdiction de la représentation humaine. Elle est depuis au Musée communal .
Aux portes de la ville, via Certosa, on peut aussi voir l’ancien cimetière juif dont les plus vieilles tombes datent du XVIe siècle.