De Bialystok, un détour à Tykocin s’impose : elle a en effet conservé la structure et l’architecture d’un ancien shtetl. Cette ville, toute petite aujourd’hui, était jadis plus importante que Bialystok, avec une communauté juive plus grande et plus ancienne : elle remonte à 1522 et fut, aux XVIIe et XVIIIe siècles, l’une des plus éminentes de Pologne. Comme Bialystok, Tykocin fit partie en 1939 de la zone d’occupation soviétique rattachée à la Biélorussie. En août 1941, les Allemands y exécutèrent 1400 juifs et envoyèrent les autres au ghetto de Bialystok, dans lequel étaient enfermés 50000 de leurs frères. En novembre 1942, Mordechaï Tenenbaum, venu de Varsovie, a commencé à organiser la résistance, mais le ghetto fut « liquidé » à partir de février 1943 et le soulèvement armé fut écrasé. Tous les habitants du ghetto furent exterminés à Treblinka et Maïdanek.
Sa magnifique synagogue, édifiée en 1642 dans le style Renaissance
et baroque, est toujours là, très remarquable, très haute, avec son corps de Renaissance tardive et son toit baroque. Elle a été restaurée et transformée en musée du Judaïsme. L’intérieur est splendide, avec une grande bimah et des fresques représentant des animaux exotiques, des inscriptions en belles lettres hébraïques et des stucs.
En face du musée, au numéro 4 de la rue Kozia, le restaurant Tejsza propose de la cuisine juive. Derrière le musée, ne manquez pas les anciennes maisons juives des rues Kozia, Kaczowska et Pilsudskiego.