La terrifiante guerre menée contre l’Ukraine change, bien entendu, la fonction de ces pages consacrées au patrimoine culturel juif de ce pays. Une grande partie des lieux mentionnés ont été rasés par les bombes. Si ces pages ukrainiennes n’ont pas actuellement de vocation touristique, elles pourront peut-être servir à des chercheurs et étudiants comme références historiques. Références à tant d’histoires douloureuses lors des pogroms et de la Shoah mais aussi heureuses du judaïsme ukrainien, dans ses dimensions culturelle, cultuelle et sioniste. En souhaitant au peuple ukrainien une fin rapide à ces atrocités dont il est victime.
La présence juive à Oujhorod, (Ungvar lors de l’appartenance à l’empire austro-hongrois), date probablement du 16e siècle et a été un centre d’études reconnu de par la présence de nombreux référents rabbiniques.
Essor intellectuel
Parmi eux, Solomon Ganzfried (1804-1886), auteur du Kitsour Shoulkhan Arokh qui est toujours considéré aujourd’hui comme un ouvrage de référence. Un développement intellectuel encouragé par une imprimerie hébraïque présente depuis 1864, reflété par les différents mouvements orthodoxes et hassidiques et leur production écrite, écoles juives et yeshivoth.
En 1904 fut inaugurée la très belle synagogue de Oujhorod. Construites par les architectes Gyula Papp et Ferencs Szabolcs, elle est de style néo-byzantin.
Expulsions et déportations
Lorsque la ville repassa sous contrôle hongrois après les accords de Munich et l’attaque de la Tchécoslovaquie par l’Allemagne, des mesures anti-juives furent prises et les juifs polonais expulsés vers leur pays d’origine.
En 1944, une déportation massive vers Auschwitz fut organisée en Transcarpatie. Ainsi, si en 1930 il y avait 7357 juif à Oujhorod, après les expulsions et surtout les déportations, seuls quelques centaines retournèrent dans la ville après-guerre.
Renaissance de la vie juive
En 1947, la synagogue de style néo-byzantin a été transformée en salle de concert par les autorités soviétiques. L’immeuble est intact et un Beth Chabad y assure aujourd’hui les prières. La communauté d’Oujhorod centralise aujourd’hui les activités juives pour les villes de la région.