L’immense dôme gris de la synagogue de Györ se détache sur un paysage industriel. Achevé en 1870, l’édifice reflète la prospérité de la bourgeoisie juive de la ville -avocats, banquiers ou industriels originaires d’Allemagne ou de Moravie. Les massifs piliers de bronze soutenant l’édifice octogonal contrastent avec la finesse de la décoration d’inspiration orientale des galeries, poutres et fresques. Le bâtiment adjacent, ancienne école juive, abrite le lycée artistique Széchényi. En piteux état, le bâtiment est cependant restauré petit à petit par une association dynamique qui y organise concerts et festivals. Chaque dernière semaine d’avril et jusqu’au 2 mai, Györ accueille ainsi le festival culturel mediawave, où sont présentés films du monde entier et de nombreux spectacles. Des concerts (musique folklorique, ethnique ou jazz) ont lieu dans la synagogue.
Le paisible cimetière néologue bordé de sapins se trouve au bord de la rivière Rapca, à côté du cimetière catholique. Il est remarquablement entretenu, chose inhabituelle en Hongrie, par le couple de gardien qui vit sur place, M. et Mme Sandor Seles.
Le long de la route menant de Györ à Sopron, peu après quitté la ville, une statue s’élève sur la droit en hommage au grand poète juif Miklós Radnóti. Il mourut d’épuisement -peut-être fut-il fusillé-, après une marche forcée des Balkans vers l’Autriche en novembre 1944.
Razglednice
« La nuque, à bout portant…
Et toi comme les autres, pensais-je,
il te suffit d’attendre
sans bouger.
La mort, de notre attente,
est la rose vermeille.
-Der springt noch auf, (il y a encore des soubresauts)
aboyait-on là-haut,
de la boue et du sang séchaient
sur mon oreille. »
Dernier poème de Miklós Radnóti, 31 octobre 1944