La terrifiante guerre menée contre l’Ukraine change, bien entendu, la fonction de ces pages consacrées au patrimoine culturel juif de ce pays. Une grande partie des lieux mentionnés ont été rasés par les bombes. Si ces pages ukrainiennes n’ont pas actuellement de vocation touristique, elles pourront peut-être servir à des chercheurs et étudiants comme références historiques. Références à tant d’histoires douloureuses lors des pogroms et de la Shoah mais aussi heureuses du judaïsme ukrainien, dans ses dimensions culturelle, cultuelle et sioniste. En souhaitant au peuple ukrainien une fin rapide à ces atrocités dont il est victime.
Sur la route de Lvov à Kiev, la ville la plus importante est Rovno, jadis polonaise qui était à plus de 40% juive avant la guerre.
Elle mérite d’être visitée pour ce qui reste de son quartier juif, rue Zamkowa, avec la synagogue Wielka (« ancienne »), à l’angle de la rue Szkolna : spacieuse, dominant tout le quartier, elle a été transformée en salle de sports. À côté, se trouve la synagogue Mala (« petite »), plus ancienne, aujourd’hui à nouveau en service.
L’impressionnant mémorial de Sosonki
À 3 ou 4 km de Rovno, sur la route de Kiev, sur la gauche avant la sortie de la ville, le mémorial de Sosonki est très marquant. C’est là que, le 6 novembre 1941, furent exécutés en un jour les 17500 habitants du ghetto de Rovno, dans une immense fosse commune de forme circulaire. Jusqu’en 1998, ce mémorial était bien visible de la route, indiqué par une haute inscription en lettres hébraïques et cyrilliques « Sosonki ».
Celles-ci ont été arrachées en 1998, ainsi que la partie la plus originale du monument : l’allée de personnages en métal semblant s’enfoncer dans la terre. Il reste aujourd’hui les stèles – malgré un acte de vandalisme en 2012 – tout autour de la fosse commune, avec le nom en yiddish des personnes exécutées.