Biélorussie / Centre

Minsk

Mémorial de la Shoah de Minsk ©Julian Nyča

Capitale de la Biélorussie, Minsk a accueilli des juifs dès le XVe siècle. Ils s’y établissaient pour faire commerce entre la Pologne et la Russie. Après le partage de la Pologne, la communauté juive s’est développée : elle comptait déjà 47560 personnes lors du recensement de 1897, soit 52% de la population.

Les Allemands sont arrivés le 28 juin 1941 à Minsk, six jours seulement après le déclenchement de leur offensive, et l’Occupation y a été particulièrement violente. Dès le 15 juillet fut créé le ghetto, qui couvrait les rues Khlebnaïa, Nemiga, de la République, Ostrovski, la place du Jubilé, ainsi que les rues Obouvnaïa, Tchornaïa, Sukhaïa, Kollektornaïa, etc. Les Allemands y commirent exactions et crimes, avec des exécutions massives, notamment celles des 7 novembre 1941, 2 mars 1942 et 28 juillet 1942 : plusieurs milliers de personnes furent maltraitées, assassinées, étouffée dans des camions à gaz et jetées dans des fosses communes, à Toulchinka ou dans le « trou » (lama) de la rue Zaslavskaïa. Des juifs allemands furent aussi déportés dans le ghetto de Minsk. Le 14 septembre 1943, ils furent emmenés dans des camions à gaz et exterminés.

Entre 1941 et 1943, le ghetto de Minsk était le plus grand de l’Europe occupée. Plus de 100.000 juifs y vivaient dans des conditions inhumaines. Le Mémorial Zaslavski marque l’endroit où les nazis on assassiné 5000 personnes lors de la même journée en mars 1942. Près de 500 corps furent précipités à la hâte dans une fosse attenante. C’est ce que représente la sculpture imaginée par Levine.

À quelques pas du mémorial, vous pouvez visiter le Musée de l’Holocauste. Situé dans l’ancien quartier juif et fondé à l’initiative des survivants du ghetto le musée se trouve dans une maison juive centenaire, en face d’un ancien cimetière. Chaque pièce du musée expose la vie quotidienne d’une famille de Minsk. Vous trouverez également des documents militaires allemands et des photographies originales du camp de concentration Maly Trostenets, et un mémorial en l’honneur de 33000 juifs d’Europe déportés en Biélorussie.

Sur le campus de l’Université juive de la ville, vous pouvez également visiter le Musée d’Histoire et de Culture juive, où plus de 10000 objets sont conservés. Ces artefacts sont tous des donations, le plus ancien remonte au XIXe siècle. L’exposition permanente retrace également la vie des juifs biélorusses depuis le XIVe siècle jusqu’à aujourd’hui et comporte une section intéressante sur le rôle de la femme dans le Judaïsme.

Le quartier de  l’ancien ghetto existe toujours, mais il est méconnaissable. Détruit par les Allemands, il a été reconstruit à la soviétique, comme l’ensemble de la ville, du reste. Le vestige le plus important du ghetto de Minsk est l’emplacement du « trou » (lama), à l’angle des rues Melnika et Zaslavskaïa, où ont été exécutés de nombreux juifs. Le 10 juillet 2000, un groupe sculptural de grande ampleur, oeuvre du sculpteur Lévine, représentant des femmes, des vieillards et des enfants descendant dans la tombe, a été inauguré en présence du président Lukachenko, de personnalités importantes et d’une foule nombreuse.

La seule  synagogue en activité aujourd’hui à Minsk s’élève au nord de la ville. Le bâtiment est grand, mais la salle à l’intérieur est relativement petite.

Mémorial de Maly Trostenets ©WikimediaCommons (Homoatrox)

Ces dernières années, le gouvernement biélorusse progresse dans ses efforts de recherche sur la passé juif du pays. La meilleure preuve en est l’inauguration par le président de la république lui-même du Mémorial du camp de Maly Trostenets, financé par le gouvernement. On notera cependant que les texte du Mémorial ne rendent pas compte du fait que l’immense majorité des victimes du camp étaient juives. Les « résidents de Minsk » et « citoyens déportés d’Europe » côtoient les partisans et anti-fascistes. L’ouverture de ce mémorial est tout de même une avancée.

Pour plusieurs raisons, Maly Trostenets est l’un des camps de concentration et d’extermination les moins connu de l’histoire de la Seconde Guerre mondiale. Tout d’abord, il n’y eut qu’extrêmement peu de survivants. D’abord pensé comme un camp de travail après l’invasion de la Biélorussie par l’Allemagne nazie, le camp fut rapidement transformé en camp de la mort en fut en activité entre mai 1942 et la fin 1943. Les victimes furent principalement les juifs du ghetto de Minsk. Des convois arrivaient également de villes allemandes ou encore de Vienne. Les victimes étaient en général fusillées dès leur arrivée dans une forêt attenante. Les camions à gaz expérimentés à Chelmno furent également utilisés à Maly Trostenets.

Jusqu’à aujourd’hui, il est complexe d’établie le nombre de victimes exactes du camp. Toutes les traces furent détruites par les nazies à l’arrivée de l’Armée rouge en 1944. On estime leur nombre entre 40.000 et 200.000.

Le monument le plus important du Mémorial de Maly Trostenets est une sculpture intitulée « Porte de la mémoire ». on y accède par la « Route de la mémoire », qui expose en trois langues (Biélorusse, Russe et Anglais) sur le granit sombre les noms et localisations des principaux lieux d’extermination de masse de Biélorussie, et le nombre de victimes. À la fin de cette route, un panneau informatif présente le site dans son entièreté et marque les endroits où des fondations originales ont été retrouvées. La visite dure environ une heure


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