Au cœur de cette cité baroque où de splendides maisons du XVIIIe siècle ont été transformées en musées, les restaurations ont mis au jour deux synagogues médiévales.
La synagogue de la rue Új est la plus ancienne de Hongrie. Elle fut édifiée au début du XIIIe siècle. Elle ressemble tant à celle de Miltenberg (en Bavière) que l’historien Ferenc David y voit là l’origine des juifs de Sopron. Venus d’Allemagne et du sud de la Bavière, ils auraient élu domicile dans cette ville devenue royale et indépendante, où le monarque Lazlo IV accorda des privilèges aux banquiers et commerçants -les seules professions que les juifs étaient autorisés à exercer.
Comme beaucoup de synagogues médiévales, l’édifice, qui abrita jadis une communauté réduite mais florissante, est en retrait de l’alignement de la rue. L’entrée surélevée ouvre sur une salle gothique. Le magnifique aron sculpté dans la pierre est entouré d’une frise ornée de raisins et de feuilles de vigne en hommage au vin, symbole de vie et des célébrations du kiddouch durant le shabbat. À sa droite, une fenêtre condamnée fut élargie pour laisser passer des tonneaux. Après l’occupation ottomane, les juifs furent expulsés en 1526, et leurs commerces transformés en habitation. La salle contigüe, plus tardive (XVe siècle), était réservée aux femmes qui regardaient la cérémonie à travers d’étroites ouvertures, sortes de meurtrières horizontales. Dans la cour, un mikveh date de 1420.
Située au numéro 11 de la même rue -autrefois rue des juifs, où commerçants juifs et chrétiens cohabitaient-, une petite synagogue fut édifiée en 1350 sur le modèle de la précédente. Il s’agit en fait de la salle de prière privée du riche banquier Israël et de sa famille.
La nouvelle synagogue se situe dans un autre quartier. Il y a également un cimetière juif à Sopron.