France / Occitanie

Montpellier

Mikvé médiéval (XIIe s.) de Montpellier. Photos de Hugues Rubio, Ville de Montpellier et Michaël Iancu, Institut Maïmonide-Averroès-Thomas d’Aquin.

Le voyageur Benjamin de Tudèle visita Montpellier en 1165. Dans ses Carnets de voyage, il nota l’existence de Batey midrashot kevouot le-Talmud dans la ville. Outre ces activités intellectuelles citées dans une source hébraïque, des documents latins relatent  la présence de juifs dans les échanges commerciaux entre Agde, Narbonne et Montpellier. Ils ont le monopole des soieries et des étoffes. Les représentants de la loi mosaïque sont également impliqués dans l’effort de protection de la cité.

L’actuelle rue de la Barralerie est l’ancienne rue centrale du quartier juif dans le fief seigneurial des Guilhem. L’ensemble cultuel regroupe un lieu dit synagogal, une maison de l’aumône (domus helemosine), une maison d’études, et le  mikveh médiéval, qui a été retrouvé et restauré, toutes composantes de la Schola Judeorum; il peut se visiter au n°1 de la rue. On y voit le bain du XIIe siècle ayant échappé aux rugosités du temps, la salle déshabilloir, ainsi que le bassin avec ses sept marches subaquatiques et son orifice mural ornementé d’une gargouille (les deux premières au plus profond sont d’époque médiévale). Joyau de l’art roman, réalisé par des architectes chrétiens à la demande la collectivité juive, c’est l’un des deux plus anciens monuments religieux de la ville.

Visitable avec l’Office de Tourisme de Montpellier, ce haut-lieu de la mémoire montpelliéraine s’intègre dans un Ensemble synagogal médiéval exceptionnel qui a fait l’objet de fouilles archéologiques approfondies menées par Christian Markiewicz, membre associé au LA3M (Laboratoire d’Archéologie Médiéval et Moderne en Méditerranée) et la Ville de Montpellier. Philippe Saurel, Maire et Président de Montpellier Méditerranée Métropole a été très impliqué dans ces investigations archéologiques,  ayant abouti à la mise à jour récente de bassins supplémentaires, dallages et espaces attenants au Bain rituel juif du XIIe siècle.

Un quartier juif ouvert à l’habitat judéo-chrétien mêlé se développe au 13e siècle, autour de la rue de la Barralerie, avec  le mikveh, qui fut, rappelons-le, redécouvert au début des années 1980,  restauré, puis inauguré en 1985, lors du millénaire de la ville par Georges Frêche, à l’occasion de l’organisation par Carol Iancu, professeur à l’Université Paul Valéry Montpellier 3, d’un colloque scientifique international sur « Les Juifs à Montpellier et dans le Languedoc ».

Mikvé médiéval (XIIe s.) de Montpellier. Photos de Hugues Rubio, Ville de Montpellier et Michaël Iancu, Institut Maïmonide-Averroès-Thomas d’Aquin.

Le XIVe siècle est le siècle de l’expulsion des Juifs de France, marqué  des renvois (1306 notamment, puis 1322 et  1394) et des rappels successifs (1315; 1359) des monarques français. Les juifs s’installent lors de la dernière période autorisée (1359-1394), rue de la Vieille Intendance tout près de l’ancien habitat. Montpellier aura été le théâtre de célèbres controverses maïmonidiennes: une première fois en 1230, autour des écrits du RAMBAM: une copie du Guide des Perplexes, aurait été selon Hillel de Vérone, détruit en place publique; une deuxième fois autour des années 1300 contre la philosophie. Athènes et Jérusalem: doit-on comprendre la loi mosaïque à la lumière de la sophia grecque ? Lecture fidéiste ou lecture étayée par la raison ? Effervescence intellectuelle en tous cas. Peu fortuit que cela ait lieu à Montpellier, lieu de foisonnement intellectuel et théologique, et au sein du monde juif.

Au 17e siècle, des juifs du Comtat Venaissin ont des autorisations temporaires pour commercer à Montpellier. A partir de 1714, neuf juifs s’installent dans la ville. D’autres suivent cette démarche. Au début du 19e siècle, la communauté juive compte une centaine de personnes. Elle est alors dirigée par Moïse Milhau, qui représente le département du Vaucluse auprès du Grand Sanhedrin.

Environ 60 familles composaient la communauté juive montpelliéraine à la veille de la deuxième guerre mondiale, soient 300 individus, participant à la célébration des temps shabbatiques et festifs ; des étudiants juifs étrangers (nombreux en médecine) pouvaient se joindre à eux. En 1940-41, et même dès 1933 avec la montée du nazisme, l’installation de l’antisémitisme et l’instauration du numerus clausus dans les pays de l’Est (Allemagne, Hongrie, Pologne, Roumanie), leur nombre s’est accru de juifs réfugiés : 150 foyers regroupant 750 personnes, se manifestant par leurs cotisations, et adhésions tangibles. Une proportion est à cet égard révélatrice, avec en 1933, sur 800 étudiants français et étrangers inscrits en médecine, le dixième d’étudiants juifs roumains se chiffrant à 80 !

Mikvé médiéval (XIIe s.) de Montpellier. Photos de Hugues Rubio, Ville de Montpellier et Michaël Iancu, Institut Maïmonide-Averroès-Thomas d’Aquin.

Le lieu de culte situé d’abord rue du jeu de l’Arc, prit place rue des Augustins (devenu aujourd’hui temple protestant). César Uziel, d’origine ottomane, parvenu à Montpellier en 1933, eut d’abord la charge de ministre officiant, puis celle de président de la communauté, succédant à Léon Brunschwig (mort en 1934). Après lui, c’est Louis Kahn qui officiera cinq années durant.

A l’été 1940, parviennent massivement à Montpellier des réfugiés de Belgique, de Hollande, du Luxembourg, surtout de Pologne, mais aussi d’Alsace-Lorraine et de Paris. En dépit de quelques réticences, un élan de solidarité s’opère.

Avec le soutien précieux (obtention de fausses cartes d’identité) du préfet Benedetti, et du secrétaire général de la préfecture de l’Hérault Camille Ernst (auquel la Ville a rendu récemment hommage), César Uziel (1892-1983) prit soin d’un premier groupe de 250 étrangers, répartis à Montpellier, vers les villages avoisinants et l’arrière-pays. Le gros de cette première vague fut dirigé vers la Lozère (Lancogne) pour une halte provisoire.

Cela n’exclut pas tout l’appareil de déportations, spoliations (que j’ai largement traité ailleurs, ouvrages en 2000 et 2007), avec son lot malfaisant de dénonciations, de lâchetés, un antisémitisme érigé en doctrine d’Etat, les rafles du fatidique été 42, et les internements dans les camps de Rivesaltes, et – pour l’aire géographique héraultaise – dans celui d’Agde.

Faits héroïques porteurs d’espoir: située en zone libre, Montpellier a servi de refuge à au moins quinze nationalités différentes, en majorité polonaises (la moitié). La Faculté des Lettres a accueilli – en dépit du faux pas du doyen maréchaliste Augustin Fliche (contrairement à l’attitude généreuse de Pierre Jourda) – le grand médiéviste Marc Bloch avant qu’il ne soit fusillé à Lyon pour faits de résistance (1944) ; la Faculté de médecine a été exemplaire, grâce à l’action remarquable du doyen Giraud (1888-1975) et du professeur Balmès (1904-1986) envers les étudiants juifs cachés, défendus en dépit des iniques lois raciales du gouvernement de Vichy, et autorisés (« sous le manteau ») à suivre les cours et passer les examens.

Tout au long de ces années sinistres, sont à relever des actes de bravoure et d’abnégation d’hommes et de femmes lumineux qui, au prix même de leur liberté, au péril de leur vie, ont sauvé des juifs des affres de la barbarie. Ce sont les Hassidey Oumot ha-Olam ou « Justes parmi les Nations » célébrés par l’Institut Yad Vashem de Jérusalem qui maintient vivante la mémoire des six millions de victimes de la Shoah, en octroyant ainsi la « Médaille des Justes ». Nombre de Montpelliérains valeureux ont reçu cette haute distinction.

Mikvé médiéval (XIIe s.) de Montpellier. Photos de Hugues Rubio, Ville de Montpellier et Michaël Iancu, Institut Maïmonide-Averroès-Thomas d’Aquin.

Au sortir de la guerre, la collectivité juive exsangue (une cinquantaine de familles de souche alsacienne, ashkénaze et turque pour la plupart) est une mosaïque meurtrie par la Shoah.

En 1946, de la rue Marceau à la rue des Trésoriers de France, le lieu de culte de l’Association Cultuelle Israélite de Montpellier (ACIM) évolue. Le Conseil d’administration, sous la direction de César Uziel (qui avait aidé, pendant la guerre, les coreligionnaires apatrides fuyant l’avancée allemande), acquiert le rez-de-chaussée d’un immeuble rue des Augustins. La  synagogue inaugurée en 1952 y demeure jusqu’en 1985, avant son transfert rue Lafon, aux côtés de la synagogue dite Mazal Tov, rue Proudhon. L’année 1956 voit l’arrivée du rabbin Roger Kahn dont le dynamisme à l’égard de la jeunesse  modifie la collectivité, à la suite également de l’ouverture en 1957 du nouveau  centre communautaire de l’avenue de Lodève.

L’arrivée des Juifs d’Afrique du Nord constitue à Montpellier, comme partout ailleurs en France, un tournant historique. Les membres de la communauté, toutes origines confondues, accompagnent ces réfugiés, amenés à s’adapter à des contrées, méditerranéennes certes, mais différentes à bien des égards ; les nouveaux venus apportent en héritage la chaleur de l’Orient, mâtinée d’un rigorisme rituel. Leur judaïsme décomplexé et exubérant, revivifie le groupe communautaire qui demeurait ténu.

L’arrivée aux responsabilités de Georges Frêche est décisive pour les Juifs. Par ses réalisations tangibles, il devient un « juif de cœur » pour les 6000 juifs montpelliérains. Il marque de son empreinte la collectivité juive qui lui est acquise.

Retenons naturellement la restauration du mikvé médiéval lors du millénaire de la ville ; ou encore le jumelage avec Tibériade (où selon la tradition, Maïmonide est enterré) – tissant déjà un lien entre Maïmonide et la « Ville du Mont » (Ir ha har, en hébreu) médiévale.

Dans les années 1980-90, l’essor du judaïsme montpelliérain, se cristallise autour de la création de la Radio Juive languedocienne (RJL), aujourd’hui Radio Aviva, co-fondée par Carol Iancu auquel l’on doit aussi la co-découverte du mikvé médiéval de la ville, et qui crée également à l’Université Paul Valéry, le Centre de Recherches et d’études juives et hébraïques (1983).

Mikvé médiéval (XIIe s.) de Montpellier. Photos de Hugues Rubio, Ville de Montpellier et Michaël Iancu, Institut Maïmonide-Averroès-Thomas d’Aquin.

Une autre émanation du Centre Communautaire et Culturel Juif de Montpellier (CCCJ) en 1978, est « La Journée de Jérusalem », rassemblement populaire annuel. Le « Festival du film juif et israélien », tôt disparu, a eu le mérite de traiter de la diversité de la création cinématographique israélienne dans une ville à la longue mémoire sioniste : on compte quatre délégués juifs montpelliérains au Congrès de Bâle de 1897, des tractations eurent lieu en préfecture pour le départ de l’Exodus à Sète.

Les années 2000 sont marquées par la création d’une école et d’un collège juifs, ainsi que du Comité Français pour Yad Vashem. Un renouveau générationnel se manifeste.

Suite à la découverte d’un des plus anciens (XIIe siècle) mikvaot européens, et partant du constat qu’à Montpellier, le judaïsme médiéval connut un âge d’or jusqu’aux édits d’expulsion du XIVe s, les universitaires Georges Frêche et l’ancien Grand Rabbin de France, René-Samuel Sirat, créent en 2000   l’Institut Universitaire Euro-Méditerranéen Maïmonide (IUEMM) en vue de réinscrire la figure médiévale de Maïmonide dans la Ville. L’Institut qui s’est imposé dans le paysage culturel local est sis au dessus du mikvé médiéval dans l’immeuble historique de la Barralerie où s’affrontaient- il y a 700 ans – les passions juives autour de la pensée philosophique. Développer l’histoire et la civilisation du judaïsme et d’Israël, favoriser le dialogue interreligieux, constituent les axes fondateurs de cet Institut. La salle dite « don Profiat » pérennise le souvenir du dernier des Tibbonides.

Mikvé médiéval (XIIe s.) de Montpellier. Photos de Hugues Rubio, Ville de Montpellier et Michaël Iancu, Institut Maïmonide-Averroès-Thomas d’Aquin.

La Municipalité propose depuis 2008 avec l’aide de l’IUEMM et de la « Nouvelle Gallia Judaica », équipe CNRS qui fut intégrée dans le bâtiment historique de la Barralerie pendant une décennie, sept vitrines didactiques à l’intention des passants, qui relatent l’histoire du Montpellier hébraïque médiéval. C’est dire si la glorieuse histoire juive médiévale résonne « forte », comme il est dit en musique, dans la « Ville du Mont » !

Lieu incontournable de Montpellier, l’Institut Universitaire Maimonide-Averroès-Thomas d’Aquin, dont les compétences aux religions filles du monothéisme – Christianisme et Islam –, ont été élargies par Philippe Saurel, Maire de la Ville et Président de la Métropole, attire de nombreux événements et visiteurs. L’histoire du judaïsme montpelliérain et languedocien médiéval est une histoire de rencontres judéo-chrétiennes autour du legs gréco-arabe; et aussi et surtout une histoire de passions hébraïques autour de la pensée maïmonidienne et de la philosophie; des passions exacerbées jusque dans la synagogue du quartier juif du XIIIe siècle, là-même où l’Institut est basé: clin d’œil à l’Histoire, légitimité topographique indéniable.

Page réalisée avec l’aide de Michaël Iancu, Docteur en Histoire et Directeur de l’Institut Universitaire Maimonide-Averroès-Thomas d’Aquin. Michaël Iancu est l’auteur de Spoliations, déportations, résistance des Juifs à Montpellier et dans l’Hérault, 1940-1944 (Barthélémy, 2000), Vichy et les Juifs. L’exemple de l’Hérault, 1940-1944 (Presses Universitaires de la Méditerranée, 2007) Les Juifs de Montpellier et des terres d’Oc. Figures médiévales, modernes et contemporaines (Cerf, 2014) et de textes pour les ouvrages collectifs Ombres et lumières du Sud de la France. Les lieux de mémoire du Midi (Les Indes savantes, 2015 et 2016), Nouvelle Histoire de Montpellier (Privat, 2015).

Rencontre avec Michaël Iancu, Directeur de l’Institut Universitaire Maimonide-Averroès-Thomas d’Aquin

Jguideeurope : La ville de Montpellier est très impliquée dans le partage du patrimoine culturel juif. Comment expliquez-vous cet engagement ?

Michaël Iancu : Sans interprétation apologétique de l’histoire locale, il importe de savoir qu’au Moyen Age, Montpellier n’est pas loin d’avoir représenté une oasis de tolérance, ou tout au moins de progrès dans la connaissance, dans l’accueil aux individus d’où qu’ils venaient, dans l’ouverture aux sciences d’où qu’elles provenaient. Les historiens ont mis en avant la place privilégiée de la ville de Montpellier, proche de l’Espagne, commerçant avec le monde arabe, bénéficiant de la proximité des savants juifs établis à Lunel ou à Béziers. Il est significatif d’ailleurs que le programme de la licence en 1309 juxtapose Galien, Avicenne, Rhazès et Isaac Israeli, autrement dit les médecines antique, arabe, et juive d’expression arabe. Les Juifs ont été dans cette « Petite Cordoue » qu’était Montpellier pour la période médiévale, des passeurs de cultures entre l’Ibérie musulmane et la Chrétienté féodale. Ainsi, tout naturellement, la municipalité a souhaité retrouver les racines juives de la cité. Racines certes essentiellement chrétiennes, mais avec des interférences hébraïques prégnantes.

La découverte du mikvé est assez récente. Qu’a-t-on découvert et établi sur son utilisation au Moyen-Age ?

Montpellier a cette chance de posséder par-delà les âges un vestige archéologique de tout premier plan : le mikvé, bain rituel juif daté du XIIe siècle, connu certes des anciens érudits locaux (tel le chanoine Charles d’Aigrefeuille en 1737), retrouvé et restauré l’année du millénaire de la ville en 1985.

Rue de la Barralerie. Photos de Hugues Rubio, Ville de Montpellier et Michaël Iancu, Institut Maïmonide-Averroès-Thomas d’Aquin.

Du reste, le bâtiment synagogal médiéval où est basé l’Institut, a été déclaré « Monument Historique » en 2004, et fait actuellement l’objet d’investigations menées par la DRAC et la Ville de Montpellier avec son maire Philippe Saurel, très impliqué dans la revalorisation du patrimoine montpelliérain hébraïque médiéval. Objet : tenter de mettre à jour le lieu de culte médiéval, la maison de l’aumône (domus helemosine) et la maison d’études, composantes de la Schola Judeorum selon des sources croisées, latines chrétiennes et hébraïques.

De par son nom, l’institut Universitaire Maimonide-Averroès-Thomas d’Aquin représente aujourd’hui un lieu d’ouverture et de rencontre unique. Pouvez-vous nous rencontre interculturelle qui vous marqua ?

Une Rencontre en 2004, salle Rabelais de Montpellier, intitulée : « La Fraternité d’Abraham, un voeu pieu ? Partition pour un quatuor à l’unisson ? » avec René-Samuel Sirat, président fondateur de l’Institut Maïmonide et ancien Grand Rabbin de France; Dalil Boubakeur, (alors) Recteur de la Grande Mosquée de Paris, Jean-Arnold de Clermont, (alors) président de la Fédération Protestante de France et Guy Thomazeau, (alors) Archevêque de Montpellier.

Textes en caracteres hebraiques du Mahzor medieval de Montpellier
Mahzor médiéval (fin XIVe-début XVe s.) de Montpellier, Archives Municipales de Mont-pellier. Photos de Hugues Rubio, Ville de Montpellier et Michaël Iancu, Institut Maïmo-nide-Averroès-Thomas d’Aquin.

Constatez-vous des changements dans les attentes du public par rapport à la période pré-Covid ?

Le public est revenu nombreux après la période Covid-confinement même si la vigilance est toujours de mise. Nous filmons désormais toutes nos manifestations et les diffusons sur notre chaîne YouTube. Ainsi, les personnes ne pouvant se déplacer, ne perdent rien de la programmation maïmonidienne.

Comment expliquez-vous le beau succès en librairie du Hors-Série de Midi Libre consacré au judaïsme occitan et est-il encore disponible en ligne ?

Il y a un intérêt croissant pour mieux comprendre notre histoire commune. Montpellier et d’une manière plus large le Languedoc ont été pour la période médiévale, une terre de passage et de brassage, de rencontres judéo-chrétiennes autour du legs gréco-arabe. Longtemps l’on a tu toute origine juive, qu’elle soit familiale ou patrimoniale. Aujourd’hui, sans aller jusqu’à s’enorgueillir, il y a une curiosité réelle pour les racines juives de la France et de l’Europe, racines éminemment chrétiennes mais aussi hébraïques. Le succès du Hors-Série s’explique en partie ainsi.