Pologne / Plateau de Lublin

Lublin

Vieille ville de Lublin

Ville importante de l’est de la Pologne, Lublin a conservé un quartier ancien très pittoresque, qui permet de s’imaginer ce que fut la vie du XVIIe siècle, avec l’hôtel de vie au milieu du rynek, l’église des dominicains, les fortifications, les différentes portes de la ville et le château entouré d’un parc, auquel on accède par la rue Zamkowa, qui donne l’impression de se trouver dans un conte des Mille et Une Nuits.

Les juifs furent nombreux à s’établir à Lublin dès le XIVe siècle, tout d’abord dans le quartier de Kazimierz Zydowski, puis à proximité du château. La porte Grodzka était appelée brama Zydowska (« porte Juive »). Les XVIe et XVIIe siècle furent l’apogée de la communauté juive à Lublin : une imprimerie hébraïque fut fondée en 1547, puis une seconde en 1578, ainsi qu’une école talmudique de grande renommée, avec rang d’académie, dont de nombreuses personnalités furent recteurs -Salomon Luria, Mordechaï Jaffe, Meir ben Gedaliah-, et où Moses Isserles fit ses études. Au XIXe siècle, Lublin devint un grand centre du hassidisme, autour du tsaddik Yaakov Yitshak, dit le voyant de Lublin, disciple du grand Maggid et d’Elimelech de Lyzhansk.

A moment de la déclaration de la guerre de 1939, 45000 juifs vivaient à Lublin. Il y avait sept synagogues, deux mikvaot, un hôpital, une bibliothèque, des écoles etc. Le ghetto fut créé en mars 1941, et, en mars 1942, 30000 juifs furent déportés  et exterminé au camp de Belzec, les autres furent exécutés sur place ou conduits au camp de Maïdanek.

Rue Grodzka, Lublin © Kulturalne Dziewczyny – Wikimedia Commons

La ville juive

Auparavant, appréciez l’atmosphère et prenez le pouls de ce quartier avec son rynek, ses portes, la rue Grodzka, la place Po Farzu, l’ancienne porte juive. Sur la droite, en descendant, dans la rue Grodzka se trouvait l’asile de vieillards (dom starców) de la communauté, mentionné par une plaque commémorative.

Les petites rues qui partent de la rue Grodzka sont les anciennes ruelles juives, souvent encore à l’abandon, qui mènent à la rue Lubartowska et à la place Ofiar Getta (« des Victimes du Ghetto »), avec un monument en mémoire des juifs de Lublin assassinés . Au numéro 10 de la rue Lubartowska se trouvait la synagogue, transformée aujourd’hui en  « Izba à la mémoire des juifs de Lublin » : c’est un petit musée présentant photographies et documents historiques. Au numéro 83 de la même rue, se tenaient l’école rabbinique (aujourd’hui l’académie de médecine) et, juste à côté, l’hôpital juif. En 2004, ces bâtiments ont été rendu à la communauté juive et depuis transformés en  synagogue, mikveh et centre de la communauté juive.

Les deux cimetières juifs méritent d’être visités, surtout celui de la  rue Kalinowszczyna, établi au XVIe siècle. Y sont enterrées de nombreuses personnalités : le rabbin Shalom Shakhna, fondateur de l’école talmudique, mort en 1558, le professeur de Talmud Yehuda Leybush ben Meir Aszkenazi, mort en 1597, le rabbin Itzhak Aizyk Segal, mort en 1735, et surtout le tsaddik Yaakov Yitshak, mort en 1815, dont la tombe est recouverte de cailloux. L’autre cimetière, celui de la  rue Walecznych, date du XIXe siècle. Il est très grand et possède aussi de belles tombes.

Le camp de Maïdanek

On ne peut quitter Lublin sans s’arrêter au  camp de Maïdanek, qui se trouve aujourd’hui dans un faubourg de la ville. Il est bien visible de la route quand on prend la direction de Chelm. De la ville, tout pouvait être remarqué ou deviné sans aucune difficulté. Une visite attentive de Maïdanek, où les barbelés, les baraquements, les chambres à gaz, le four crématoire ont été conservés, est particulièrement émouvante et forte, comparable à celle d’Auschwitz (avec toutefois moins de visiteurs).