République tchèque / Bohême

Terezín (Theresienstadt)

Cette belle petite ville de garnison de la même région fut érigée à la fin du XVIIIe siècle sous le règne de Joseph II.

Cimetière mémoriel de Terezin. Photo de Miaow Miaow – Wikipedia

En 1942, les nazis vidèrent totalement la cité de ses 7000 habitants -sauf quelques familles juives- et la transformèrent en ghetto et en centre de transit pour les juifs de la capitale et des pays tchèques. Dès la formation du ghetto, 57 000 juifs s’entassaient dans la petite ville, où passèrent 152 000 déportés et cinquante trois nationalités différentes, dont 74 000 Tchèques. Plus de 30 000 internés sont morts sur place. Environ 87 000 sont partis de là pour les camps de la mort, et seuls 3 000 d’entre eux en sont revenus. Un quart des habitants du ghetto sont morts de maladie à cause du manque d’hygiène et de la sous-alimentation. Les adultes étaient soumis au travail forcé. Malgré ces terribles conditions de vie, malgré la peur et les rafles, les internés ont réussi à garder un minimum d’organisation et de vie sociale avec des centres d’étude et de prière.

Les quelques 150 000 qui transitèrent par Terezín, les 3000 qui y restèrent plusieurs années, recevaient clandestinement une éducation de base, car les écoles y étaient interdites. Ce ghetto, où fut interné la fine fleur de l’intelligentsia juive tchèque -sculpteurs, peintres, musiciens, écrivains, savants-, servait aussi pour la propagande nazie ; une mission du Comité international de la Croix-Rouge fut autorisée à y faire une visite en juin 1944. Le camp fut libéré le 8 mai 1945 par l’Armée rouge. Il y restait 6800 juifs. Un  mémorial a été édifié en 1955 dans la partie est du cimetière, avec un texte en hébreu et un autre en tchèque. Près de 13 000 personnes dans 11 250 tombes individuelles et 215 fosses communes ont été inhumées entre 1941 et 1942 dans le cimetière du ghetto, juste à côté du cimetière municipal. Cette même année, les nazis édifièrent un crématorium, aujourd’hui transformé en centre d’exposition, où les corps étaient brûlés. À la fin de 1944, les cendres des 22 000 victimes furent jetées dans la proche rivière Ohre. Un petit tumulus du souvenir a été érigé sur la berge.

En haut de la petite ville, s’élève la Kleine Festung (« petite forteresse »). Cette ancienne prison autrichienne servit de centre d’interrogatoire à la Gestapo qui y enferma et y interrogea 35 000 prisonniers, dont de nombreux résistants. Les restes de 26 000 d’entre eux sont ensevelis en face, dans le cimetière national. Depuis 1962, la ville de Terezín et sa forteresse sont un musée national.


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