Belgique

Arlon

Synagogue d’Arlon. Photo de VGoosens – Wikipedia

Arlon est une ville très ancienne, datant de la période gallo-romaine.

Depuis 1831, au lendemain de l’indépendance nationale, la constitution belge réglemente le culte juif de la même manière que les autres religions reconnues. Néanmoins, il faudra attendre une trentaine d’années pour voir les premières synagogues officielles être construites et inaugurées. En attendant, les prières et fêtes religieuses étaient organisées dans des lieux de transition. Ce sera non pas Anvers ou Bruxelles, mais Arlon qui accueille la première synagogue, inaugurée en 1865.

La communauté juive d’Arlon, dont les premiers membres s’établirent probablement au 12e siècle, compte alors 130 personnes, principalement originaires d’Alsace-Lorraine et exerçant les métiers de marchands de chevaux et de bestiaux. En 1861, compte tenu que la maison de prière de la rue de l’Esplanade était devenue trop petite, la ville d’Arlon attribue un terrain à bâtir et requiert les services de l’architecte Albert Jamot. Son style fut inspiré par des synagogues de Moselle, sa façade extérieure étant le seul élément un peu distinctif. Des tables de la Loi couronnent son fronton triangulaire. Malgré cet élan, la communauté juive d’Arlon ne connaîtra pas la même croissance que celles de Bruxelles, Anvers et Liège.

Cimetière d’Arlon. Photo de Olnuu – Wikipedia

Suite à la Shoah qui fit de nombreuses victimes parmi les juifs n’ayant pas pu rejoindre la France Libre, des survivants tentèrent d’y reconstruire une vie juive. Un monument situé dans le cimetière juif d’Arlon commémore les victimes de la Shoah. Ce cimetière, qui date de 1856, est le plus ancien de Wallonie encore en activité et le seul avec celui de Dieweg à Bruxelles qui abrite des tombes du 19e siècle.

Au tournant du 21e siècle, il ne restait plus qu’une quarantaine de juifs à Arlon. La synagogue fut fermée en 2014 afin d’être restaurée et ouvrit ses portes lors du Rosh Hashanah de 2019, lorsque le rabbin Jean-Claude Jacob y accueillit les fidèles. Elle demeure aujourd’hui un monument local très visité.

Sources : Musée juif de Belgique, Consistoire, Times of Israel, Politique et Religion : le Consistoire Central de Belgique au XIXe siècle