Dans cette charmante ville touristique, vous trouverez encore des traces de l’ancienne communauté. Dans la ruelle des Juifs, sur un portail en plein cintre, sont gravées des lettres hébraïques: il s’agirait de l’entrée de la synagogue, attestée dès 1454. Dans la rue du Général-Gouraud, une clé d’arcade porte la date hébraïque de 5456, ce qui correspond à l’année 1696. Sous le porche d’entrée, on remarquera dans la pierre deux mains bénissantes et l’inscription « Le maître, rabbi Samson, le Cohen ».
Le long des murs, vous repérerez les vestiges d’une maison commune juive obernoise de style baroque édifiée vers 1750 avec les restes de l’arche sainte et de l’autel, et les lys martelés rappelant que les rois de France protégeaient les juifs d’Alsace (dans la cour, une image offre une vision reconstituée du lieu de culte). Elle contenait également une salle de réception et un oratoire.
A la veille de la Révolution française, la ville compte plus de 200 juifs obernois. Un chiffre qui restera assez stable jusqu’à la fin du 19e siècle. Devenue trop petite, cette ancienne synagogue a été désaffectée en 1876 et remplacée par celle, de style néo-roman, toujours en activité.
Néanmoins, la population juive obernoise décline le long du 20e siècle, passant d’abord de 144 en 1910 à 138 à la veille de la Seconde Guerre mondiale. Suite à la Shoah, la synagogue endommagée par les occupants est restaurée en 1948. La ville ne compte plus qu’une soixantaine de juifs obernois en 1970. On estime en 2021 ce nombre à une dizaine ou quinzaine de familles.
Parmi les personnalités obernoises, difficile d’oublier André Néher, le célèbre penseur et professeur. Une place André Néher a d’ailleurs été inaugurée en 2000. Douze Stolpersteine ont été posés dans les rues d’Obernai en juin 2022 en mémoire d’une victime obernoise de la Shoah.
Sources : Encyclopaedia Judaica, judaisme.sdv.fr, dna.fr