France / Alsace

Thann

La synagogue de Thann et, et à sa gauche, la maison du rabbin © Claude Truong-Ngoc – Wikimedia Commons

Une communauté juive a existé à Thann dès le XIIIe siècle. En 1350, des sources font état d’une rue juive dans la partie nord-est de la ville. Cette communauté thannoise est restée importante : on comptait en effet 630 juifs à Thann en 1885. Avant la Seconde Guerre mondiale, la communauté s’élevait à 160 âmes.

La synagogue de Thann a été construite une première fois en 1817 dans le style néo-byzantin. En 1859, le nombre de fidèles dépasse les capacités du bâtiment. La synagogue est donc détruite puis reconstruite en incorporant le terrain de l’ancienne prison adjacente. La maison du rabbin est construite dans la foulée.

En 1915, l’édifice est en parti détruit par un bombardement et rénové en 1922. Saccagée sous l’Occupation et transformé en winterhilfswerk (service d’aide aux démunis mis en place par les Nazis), la synagogue est à nouveau remise en état en 1948. Elle est de nouveau rénovée en 1975, et depuis 2013 par l’Association des amis de la synagogue de Thann.

En 2014, des fouilles sont entreprises dans la cour de la synagogue. À cette occasion fut retrouvé et dégagé le mikveh datant de 1860.

L’ancien cimetière juif de Thann © Claude Truong-Ngoc – Wikimedia Commons

Jusqu’en 1798, les juifs de la ville étaient enterrés à Jungholtz. Au  cimetière juif de Thann, la tombe la plus ancienne remonte à 1799, la plus récente à 1916. Roger Hamon, lors de son travail de déchiffrage des épitaphes, a attiré l’attention sur le fait exceptionnel qu’à Thann de nombreuses stèles s’inspirent du style gothique de la collégiale, comme pour s’efforcer de répondre et d’être en harmonie avec l’église catholique (ce qui lui laissait penser que les sculpteurs étaient vraisemblablement les mêmes que ceux qui entretenaient la Collégiale Saint-Thiébaut de Thann). On remarquera également que, contrairement à l’obligation qui leur est faite après l’annexion de 1870 de n’utiliser que la langue allemande pour leurs inscriptions, les juifs adoptaient toujours l’hébreu et le français.

Le vieux cimetière a fait l’objet d’une opération de restauration, à l’initiative de l’Association des Amis de la Synagogue de Thann, en juillet 2015. Un  nouveau cimetière a ensuite été aménagé rue d’Aspach, au lieu-dit Steinacker. Une stèle en pierre gravée porte le nom des juifs thannois déportés.

La synagogue, le mikveh, la maison du rabbin et le cimetière sont inscrits au titre des monuments historiques depuis 2016.

Sources : Association des amis de la synagogue de Thann ; Wikipédia