La présence juive à Rosenwiller date au moins du 14e siècle, un écrit de Charles IV, évoquant le cimetière juif. Un courrier traitant d’un contentieux avec un certain Haym de Rosenwlller ayant été adressé au Magistrat de Strasbourg en 1550 sera également retrouvé.
En 1727, les juifs rosenwillerois qui enterrent ici leurs morts depuis presque quatre siècles obtiennent le droit de dresser une palissade de bois autour du cimetière et, vingt-deux ans plus tard, un mur de pierre. Avec 6470 tombes sur 5 hectares, le cimetière juif de Rosenwiller témoigne d’une longue histoire : la tombe la plus vieille date de 1657.
En vous promenant dans la partie ancienne du cimetière, vous retrouverez, çà et là, les petits poèmes hébraïques à la gloire des défunts, et des symboles récurrents: colonnes brisées pour les enfants et les jeunes femmes mortes sans descendance, lampes de shabbat pour les femmes pieuses, cruches pour les Lévites, mains bénissantes pour les Kohanim (selon la tradition, les Levi et les Cohen sont issus des tribus consacrées à la prêtrise).
Un livre collectif publié en 2020, Rosenwiller : une présence juive au fil du siècle (I.D. Editions) raconte la longue histoire juive à Rosenwiller. Celle du cimetière, mais aussi le quotidien des juifs dans la ville, avec ses moments de bonheur et de troubles. En présentant les histoires personnelles, objets, la Shoah et les personnes impliquées dans le sauvetage du patrimoine culturel juif de Rosenwiller.
Sources : judaisme.sdv.fr, Akadem
La Place de l’équarisseur
« Quand les juifs demandèrent un endroit pour inhumer leurs morts (vers 1350, on leur indiqua à Rosenwiller une place immense, aride, où l’équarrisseur, à un des bouts, enfouissait les chevaux crevés, et on leur permit, à l’autre bout, d’enterrer leurs coreligionnaires décédés.»
Elie Scheid, Histoire des Juifs d’Alsace, 1887, Paris, Librairie Armand Durlacher, Réed. Willy-Fischer, 1975