Interdits de séjour, jusqu’à la Révolution française, dans les communes rattachées à l’évêché de Strasbourg, les juifs firent timidement leur retour dans la région après. Sur les 800 juifs présents dans les villages environnants en 1784, on n’en comptait aucun dans la ville de Barr.
Néanmoins, celle-ci accueillera graduellement des juifs, principalement originaires de Zellwiller, permettant à une communauté de prendre forme à la seconde moitié du 19e siècle.
Ainsi, une salle de prière fut ouverte en 1860. En 1878, une synagogue voit le jour, à laquelle sera ajoutée une salle de réunion et un mikvé. La communauté continua de grandir, même si de nombreux juifs quittèrent l’Alsace au lendemain de la défaite de 1870 afin de rester français.
Signe de cette évolution, de 1910 à 1944, la ville de Barr accueillit le siège du rabbinat, succédant à Dambach-la-Ville.
Néanmoins, la population juive déclina et en 1920, on compta moins de 400 juifs dans Barr et sa région. A la veille de la Seconde Guerre mondiale, seule une quarantaine de familles juives y vivaient. Lors de l’Occupation, 25 juifs furent victimes des nazis et la synagogue dévastée.
Bien que des efforts aient été déployés après la guerre pour réaménager la synagogue, le bâtiment fut en fin de compte démoli en 1982. Une décision prise suite à l’effondrement d’un pilier d’angle. Afin de garder certains des éléments et objets marquants de la synagogue de Barr, ces vitraux furent récupérés et ajoutés à l’oratoire de la Meinau. Des sculptures, dont les tables de la Loi, furent conservés dans le parc de la Fondation Elisa à Strasbourg.
La plupart des juifs de Barr furent inhumés au cimetière de Rosenwiller.
Sources : http://judaisme.sdv.fr