Dans cette belle ville côtière, la synagogue est très fréquentée l’été. Elle a été édifiée en partie grâce à de riches financiers. Jusqu’à 300 familles venaient y prier. De célèbres personnalités juives firent des séjours à Ostende, dont Marc Chagall, Albert Einstein…
Ostende est une ville balnéaire qui fut très appréciée des vacanciers britanniques depuis plusieurs siècles, comme en témoigna par exemple James Joyce. Mais aussi des milieux populaires belges. Le peintre ostendais James Ensor présente dans son œuvre les personnages et paysages de la ville. Ce fut également le lieu de naissance du chanteur belge Arno.
La présence juive ostendaise est notée depuis le 16e siècle, mais se consolide surtout au tournant du 19e. Les autorités belges accordent rapidement après l’indépendance du pays la reconnaissance des communautés juives, dès 1831. Néanmoins, celle d’Ostende ne bénéficiera pas de cette reconnaissance, probablement à cause de sa petite taille.
La ville côtière attire de nombreux touristes, ainsi que des Belges cherchant une vie plus agréable, ce qui motive aussi parmi eux certains juifs. Ainsi, à la fin du 19e siècle, quelque 300 familles juives y séjournent pendant la période estivale. Une centaine de juifs y habitent alors. Le 10 décembre 1910, la communauté juive ostendaise, reconnue comme telle par les autorités depuis 1904, obtient le permis de construire une synagogue. Elle est conçue par l’architecte Joseph De Lange et inaugurée le 29 aout 1911. De style roman, inspirée par les synagogues de Francfort, Stuttgart et Strasbourg, elle est située place Philippe de Maastricht. Elle peut accueillir jusqu’à 600 personnes. Cette synagogue a la particularité d’être peu fréquentée par les juifs. Elle est devenue le lieu de visite favori des touristes, du fait de sa beauté et de ses proportions. Elle est d’ailleurs soutenue par des cotisations de non-juifs. C’est la seule synagogue de Flandre occidentale à posséder une façade sur rue.
La population juive d’Ostende double durant l’entre-deux-guerres. La Shoah fera de nombreuses victimes parmi les juifs ostendais. Néanmoins, la communauté sera reconstruite après-guerre et la synagogue toujours maintenue en activité.
Sources : Consistoire, Politique et Religion : le Consistoire Central de Belgique au XIXe siècle