La présence juive à Colmar date probablement du 13e siècle. Des documents administratifs confirment cette présence. Une synagogue y fut détruite en 1279.
La communauté s’agrandit notamment grâce à la venue de juifs de Rouffach et Mutzig. Ainsi, au 14e siècle, celle-ci gérait une synagogue, un mikvé, une salle de réception et un cimetière. Persécutés pendant la Peste noire, les juifs furent réadmis à Colmar à la fin du siècle. Le long des siècles suivants, les juifs colmariens furent tantôt réadmis et tantôt victimes d’injustices. Ce n’est que suite à la Révolution française que leur sort s’améliora, avec l’accès à la citoyenneté, comme dans la majorité du pays. Une première synagogue ouvre ainsi à la toute fin du 18e siècle.
En 1800, on compte 140 personnes juives résidant à Colmar. En 1808, Colmar accueillit un consistoire dont dépendait 25 communautés environnantes. Quinze ans plus tard, la ville accueillit également le siège du grand rabbinat d’Alsace.
La population juive augmentant de manière sensible, elle passe à 513 en 1833. Dans cet élan, la synagogue de Colmar est inaugurée en 1843 et représenta alors un des plus beaux monuments architecturaux de la ville. Un chiffre qui doublera à la veille de la guerre de 1870. De nombreux juifs quittant la région suite à la défaite, la chute s’arrêtera et la population juive augmentera même au 20e siècle, arrivant à son apogée à 1200 en 1935.
La Shoah fait de nombreuses victimes dans la région et touche un tiers des juifs colmariens. La synagogue est saccagée par les occupants. Au lendemain de la guerre, la reconstruction de la vie juive se réalise notamment grâce à la venue des juifs d’Afrique du Nord. Ainsi, en 1990, on compte 1000 juifs colmariens.
D’anciens cimetières route de Rouffach et porte de Theinheim furent utilisés avant 1800, puis ce fut le cas de celui du Ladhof .
Le musée Bartholdi est voué à la gloire de l’auteur de la statue de la Liberté. Dans une salle, est exposée une intéressante collection de judaïca. Vous y admirerez particulièrement une coupe de la confrérie chargée des derniers devoirs (Hevra Kadisha), en forme de cercueil transporté à bras d’hommes (milieu du XIXe siècle), de précieux exemples de bancs de circoncision et une fontaine pour ablutions du XVIIe siècle provenant du cimetière de Herrlisheim.
En 2021, le PMC de Colmar accueillit une conférence sur René Hirschler, le rabbin résistant. Alain Hirschler y rendit hommage à ses parents. Plus jeune rabbin de France à 23 ans, René Hirschler est nommé à Mulhouse en 1929, puis devient Grand rabbin de Strasbourg. Mobilisé en 1940, il devient aumônier israélite des camps de la zone Sud par Vichy. Cette nomination lui permet d’organiser avec sa femme Simone un sauvetage de prisonniers. Simone et René Hirschler sont arrêtés et mourront en déportation en 1944.
Sources : Encyclopaedia Judaica, judaisme.sdv.fr et dna.fr