France / Nouvelle-Aquitaine

Bayonne

Synagogue de Bayonne © Wikimedia Commons (Olevy)

Le jour de Ticha Beav – commémoration de la destruction du Temple de Jérusalem –, ces mots espagnols résonnent dans la vieille synagogue : « Hemos perdido Sion pero tambien hemos perdido España tierra de consolacion » (« Nous avons perdu Sion, mais nous avons perdu aussi l’Espagne terre de consolation »). La synagogue de Bayonne a été construite en 1837, mais son arche sainte, souvenir de l’ancien lieu de culte, remonte au règne de Louis XVI. On dit même que certains rouleaux de Torah proviendraient de l’Espagne d’avant l’expulsion de 1492 et auraient été rapportés par les marranes fuyant les persécutions.

Les travaux de restauration du cimetière juif de Bayonne, ont débuté en 2010 à l’initiative du Musée juif de Bruxelles. A l’origine du chantier, les deux chercheurs Olivier Hottois et Philippe Pierret, soutenus par la Direction régionale des affaires culturelles (Drac) d’Aquitaine, la mairie de Bayonne et l’Association cultuelle israélite de Bayonne-Biarritz, s’appuient aussi sur un réseau de jeunes bénévoles européens, notamment issus de l’Aktion Sühnezeichen Friedensdienste, association allemande créée après la Seconde Guerre mondiale pour éveiller le peuple allemand à sa responsabilité dans la barbarie nazie.

 

Le chocolat à Saint Esprit les Israélites

Au XVIIe siècle, les juifs venus d’Espagne furent chassés de Bayonne et s’installèrent dans le faubourg de Saint Esprit qui devint alors, dans le langage populaire, Saint Esprit les Israélites, car la population juive y était majoritaire, fait rarissime en France. C’est un juif originaire d’Espagne, Gaspar Dacosta, qui introduisit à Saint Esprit et dans la France du XVIIe siècle l’art du chocolat !