Seduva est une ville anciennement connue pour sa production agricole. La présence juive à Seduva semble assez ancienne, datant au moins du 15e siècle.
A la fin du 18e siècle, il y avait environ 500 familles juives. Cent ans plus tard, ils constituèrent 56 % de la population totale. Ce nombre déclina au début du 20e siècle. La ville compta une yeshiva et une école juive.
Les activités sociales et culturelles juives souffrirent de l’occupation soviétique en 1940. Un an plus tard, de nombreux juifs furent arrêtés et transportés par les troupes allemandes, aidées par des nationalistes locaux, vers Pavartyciai, un village à cinq kilomètres. Ils y ont été entassés dans des baraquements puis fusillés, d’autres ont été assassinés Liaudiskiai. La ville de Seduva fut libérée en 1944.
Dans une démarche de réparation, le cimetière juif de Seduva fut restauré en 2013, dont la plus ancienne tombe date de 1782 et des mémoriaux inaugurés sur les lieux des massacres, à Pavartyciai et Liaudiskiai .
Une initiative originale est née dans l’élan de ces démarches restauratrices, laquelle doit voir le jour en 2024. Il s’agit du Shtetl perdu , conçu par Sergey Kanovich. Un projet inspiré par les nombreux récits sur les juifs de Seduva. Il se matérialise graduellement, grâce au concours d’architectes ayant travaillé à la conception du musée POLIN. Le musée a pour but de présenter l’histoire juive de Seduva et tous les aspects culturels, religieux, folkloriques et sociétaux au sein du shtetl mais aussi dans les interactions avec la population de la ville.
Le site du musée présente d’ailleurs déjà de nombreux récits à la fois instructifs et amusants sur la vie d’antan, qu’il s’agisse de sports d’hiver, d’un pilote local qui traversa l’Atlantique en 1935 ou l’émouvante histoire de Khana Muzikant, veuve, qui perdit un fils engagé pour la libération de la Lituanie et qui dans les années 1920 travailla avec acharnement pour sauver plusieurs de ses enfants en organisant leur départ.
Sources : Yad Vashem, lostshtetl.lt