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Cambridge

Cambridge Trinity College. Photo de Cmglee – Wikipedia

Les premières traces administratives de la présence de juifs dans la ville de Cambridge semblent dater du 13e siècle. Une cinquantaine de familles juives sont enregistrées dans les documents entre 1224 et 1240.

En 1275, les juifs furent chassés de Cambridge et du reste de la région sous la tutelle d’Eléonore de Provence, mère d’Edward I. Ce dernier expulsa les juifs du Royaume par l’Edit de 1290 qui ne fut annulé qu’en 1656 par Oliver Cromwell.

Bibliothèque de Cambridge. Photo de Jorge Ryan – Wikipedia

Participation des juifs à la vie intellectuelle

Retournant à Cambridge plusieurs siècles plus tard donc, les juifs contribuèrent à la vie intellectuelle de la ville universitaire. Parmi eux, Isaac Lyons, Isaac Abendana, Joseph Crool et Herman Bernard. S’il y eut au fil des siècles de nombreux professeurs juifs, les élèves furent seulement admis en tant qu’auditeurs libres non diplômés jusqu’en 1856. Lorsque cette discrimination prit fin, les juifs participèrent activement au développement de l’université, en tant qu’étudiants, professeurs et administrateurs.

Des manuscrits en langue hébraïque qu’avait rassemblé l’orientaliste Thomas Erpennius furent donnés à la  Bibliothèque universitaire en 1632. Quinze ans plus tard, la bibliothèque accueillit les livres hébraïques du rabbin italien Isaac Faragi.

Cambridge document (1233)

La visite du patrimoine culturel juif de Cambridge, prestigieuse ville universitaire, s’effectue donc surtout dans sa collection de manuscrits rares et anciens qui totalisent plus de 3000 sources.

Les trésors de la genizah du Caire

Autre acquisition de l’université, la collection de Taylor-Schechter Cairo. Il s’agit de la plus grande collection de manuscrits juifs médiévaux. Pendant mille ans, la communité juive de Fustat au Caire conserva ses écrits et livres anciens dans la genizah de la synagogue Ben Ezra.

En 1896, le professeur de Cambridge Solomon Schechter étudia ces archives sur place, grâce au soutien financier du dirigeant de St John’s College, Charles Taylor. Il obtint la permission de la communauté juive égyptienne pour amener les documents à Cambridge. Le fonds est constitué de 193 000 manuscrits. Parmi eux des textes religieux mais aussi civils, de philosophie du soufisme et des courants shiites, des poèmes arabes, livres de médecine et courriers. L’intérêt des archives dépasse donc les chercheurs en études juives et s’adresse à tous les médiévistes. Une partie de la collection est accessible sur ce lien.

Beth Shalom Synagogue. Photo by John Sutton – Wikipedia

Don de documents de la famille Mosseri

La bibliothèque de Cambridge a également reçu, pour un prêt de 20 ans, 7 000 documents de la famille Mosseri. La Jacques Mosseri Genizah Collection, assemblés par cet homme d’affaire égyptien au début du 20e siècle, sont également d’un grand intérêt pour les chercheurs. Une partie des documents est accessible par internet sur le site de l’Université de Cambridge.

Depuis la fin du siècle dernier, la ville compte environ 500 juifs, et un chiffre proche d’étudiants juifs en son université. Le  Cambridge Traditional Jewish Congregation accueille de nombreux étudiants.

A l’image de la synagogue libérale  Beth Shalom, ouverte en 1981. La  Chabad House a été fondée en 2003.